CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. Caractéristiques et fonctionnement de la
filière
II.1.1. Caractéristiques de la production
laitière
L'offre locale de lait est saisonnière. La production
laitière moyenne journalière des exploitations de notre
étude est respectivement de 8,4 litres (min:2, max: 23) en saison
sèche (SS) et 12,7 litres (min: 5,5, max: 26) en saison des pluies (SP)
(Tableau V). Tableau V: Saisonnalité de la production
et de la vente du lait
|
Production (litres/jour)
|
Autoconsommation
|
Vente (litres/jour)
|
|
litres/jour
|
%
|
|
Saison sèche
|
8,4 (2-23)
|
1,7 (0,4-4,6)
|
20,0
|
6,3 (1,5-17,25)
|
Saison des pluies
|
12,7 (5,5-26)
|
4,4 (1,2-9,1)
|
35,0
|
7,4 (2,0-15,0)
|
Ces résultats montrent que l'écart entre la
quantité de lait disponible en SS (8,4litres/jour) et celle disponible
en SP (12,7litres/jour) est très remarquable. En comparaison avec les
résultats de CAPMER (2005) (SS: 5,5litre/jour; SP:
8,7litres/jour), on observe une augmentation de la production laitière
journalière. Cet accroissement de la production pourrait s'expliquer par
l'introduction de races exotiques hautes productrices laitières pendant
ces dernières années et les initiatives du programme Girinka.
L'autoconsommation moyenne familiale représente 27,5%
(SS: 20%, SP:35%) de la production totale. L'autoconsommation apparaît
très faible par rapport aux 35% rapportés par NKANKA
(2010) mais supérieur au 25% trouvés par CAPMER
(2007).
II.1.2. Caractéristiques des collecteurs et
gestion du lait collecté
Les enquêtes montrent qu'en fonction du type
d'infrastructures, il existe deux types de collecteurs: les collecteurs
(1) qui utilisent des bicyclettes et les collecteurs
(2) qui utilisent des mobylettes.
La quasi-totalité du lait collecté est
destinée à la vente chez tous les collecteurs. Les collecteurs 1
obtiennent en moyenne 40litres et 36litres de lait/j respectivement en SP et en
SS. Ils travaillent en moyenne 6 jours dans la semaine. Les collecteurs 2
collectent en moyenne 60 litres par jour en SP et 55 litres par jour en SS, et
travaillent en moyenne 5 jours dans la semaine.
II.1.3. Caractérisation des unités de
transformation
Les enquêtes révèlent la présence
effective d'unités de transformation semi-modernes et des unités
de transformation artisanales. La grande majorité des transformateurs
ont pour produit de base le lait frais. Aucune unité n'a
déclaré mélanger le lait de vache et le lait en poudre
dans le processus de transformation. Les enquêtes montrent que la
production du lait caillé, du beurre et du fromage sont seulement faites
par les unités de transformation semi-modernes.
II.1.4. Caractéristiques des circuits
d'approvisionnement
L'approvisionnement en lait et produits laitiers des
marchés de la ville de Kigali se fait à travers de deux types
d'offres d'origines différentes (Figure 4). Le premier
groupe concerné l'offre locale qui comprend le lait frais ou cru, le
beurre, le yaourt, le fromage, le lait pasteurisé et le lait
fermenté entier. Le lait local suit deux circuits différents: le
circuit formel qui va du producteur en passant par les laiteries modernes avant
de parvenir au consommateur, et le circuit informel qui quitte du producteur au
consommateur directement ou du producteur à d'autres acteurs. Le second
type est relatif aux importations de lait et produits laitiers et propose une
gamme variée de produits laitiers comme le lait en poudre, le lait UHT,
le yaourt, le fromage, le lait concentré, le beurre et la crème
fraîche. Ces produits suivent un circuit long d'approvisionnement.
II.1.5. Identification des acteurs
Les acteurs de la filière périurbaine sont
regroupés en deux groupes selon leurs fonctions. Les intervenants dans
les fonctions de production et d'échange sont: les producteurs laitiers,
les transformateurs, les collecteurs vendeurs, les distributeurs et les
consommateurs. Les acteurs assurant des fonctions de facilitation par un
soutien et un appui-conseil à la filière sont: l'Etat, les
privés (vétérinaires privés, fournisseurs intrants,
Organismes Non Gouvernementaux, Vétérinaires Sans
Frontières, etc....) et les structures de crédit (BRD, BPR,
etc.).
LF
Collecteur Vendeur
LF, B et F
Revendeurs détaillants
Laiterie Moderne Inyange, Rubirizi
LFE, LFP
LFP, B et F, YG
Distributeurs ou Détaillants
Supermarchés, Buvettes, Boutiques du quartier et
autres
Demi-grossistes
LP, B et F,
|
|
Importateurs grossistes Transformateurs
industriels (Nestlé) Autres importateurs
(Coopératives,....)
|
Producteurs locaux Associations,
coopératives, individuels
|
|
|
|
Consommateurs
|
LF: Lait Frais, LFE: Lait
Fermenté Entier, LFP: Lait Frais
Pasteurisé, LP: Lait en Poudre, B et
F: Beurre et Fromage, YG: Yaourt
Figure 4: Circuits d'approvisionnement de la
ville de Kigali en lait et produits laitiers
II.1.6. Analyse technique de la production et de la
transformation du lait II.1.6.1. Technique de production de lait
frais
II.1.6.1.1. Alimentation et abreuvement
Les animaux des fermes de la ville de Kigali sont confiés,
pendant toute l'année, à un
berger qui est payé 1000 Francs rwandais
(Frs)/tête. Les animaux sont conduits le matin à la place de
rassemblement pour se rendre à 8heures au pâturage et retourner
à 18heures pour recevoir en complémentation des concentrés
distribués, une fois par jour. La complémentation dure 9 mois de
Janvier à Septembre et se fait à raison de 5 kg/jour de tourteau,
au prix de 100 Frs/kg, de 5 kg/jour de drèche fraîche de brasserie
à 60 Frs/kg. L'abreuvement se fait au puits ou avec l'eau de robinet au
coût d'abreuvement de 50 Frs/tête.
II.1.6.1.2. Composition de troupeau laitier et traite de
lait
L'effectif moyen du troupeau est de 12 #177; 4 têtes et
comprend un noyau laitier de 5#177;2 vaches laitières. Ces vaches
produisent 8,4 à 12,7litres/jour. La traite est réalisée
manuellement par les bergers, deux fois par jour (matin et soir). Avant le
début de la traite, les bergers se lavent les mains avec de l'eau propre
et du savon et nettoient aussi les trayons. Le lait recueilli est ensuite
transvasé dans une casserole et subit une pasteurisation basse au bois
de chauffe. Une partie du lait de la traite du soir est autoconsommée et
l'autre partie est vendue au voisinage.
II.1.6.1.3. Contrôle de qualité pour
satisfaire un marché exigeant
La qualité sanitaire des produits proposés est
l'un des déterminants de la consommation du lait [HIMA,
2005]. Pour répondre aux attentes des consommateurs, les
transformateurs adoptent certaines règles d'hygiènes et
procédés de transformation. Le contrôle de la
qualité de la matière première est fréquent chez
les transformateurs de lait local.
Ces transformateurs adoptent l'un ou l'autre des
procédés suivants: test de l'odorat, test d'observation ou test
de dilution.
II.1.6.2. Technique de transformation de lait
fermenté entier
Le lait fermenté entier est obtenu par un
procède technique de transformation utilisant l'action des ferments
présents naturellement dans le lait. Le lait est ensuite
déposé dans un endroit humide et frais pour son incubation
pendant 6 heures et sa coagulation.
En effet, pour mieux écouler le lait et produits laitiers,
les acteurs adoptent des comportements et mécanismes de coordination
entre eux.
II.2. Comportements et mécanismes de coordination
des acteurs
Les acteurs de la filière du lait et de produits laitiers
ont adopté des stratégies de pénétration du
marché pour écouler rapidement leurs produits et gagner de
l'argent.
II.2.1. Comportements des acteurs de la
filière
L'étude de comportements s'intéresse à
l'analyse des stratégies des acteurs dans l'établissement des
contrats et des mécanismes de régulation de la filière.
Ainsi, les producteurs commercialisent 72,5% de lait produit.
Pour atteindre les personnes à revenu faible, les vendeurs de lait frais
ont adopté la stratégie de la vente au détail en
introduisant de petites mesures de 0,5l de lait au prix moyen de 120 Frs et la
vente dans les boutiques des espaces stratégiques de la ville ainsi que
les unités de transformation de lait. Les revenus de la vente de lait
sont utilisés pour la satisfaction des besoins de la famille, achat des
intrants, payement de berger, aménagement des infrastructures de la
ferme et autres besoins secondaires.
Dans les élevages à noyaux laitiers de 2
à 3 vaches, le lait est commercialisé durant 6 mois, en saison
des pluies et en saison sèche. Le lait est entièrement
autoconsommé par la famille en saison sèche chaude. Ainsi, du
fait du déficit fourrager qui fait chuter la production laitière,
en saison sèche chaude de juin à septembre, la demande de lait
s'accroit et le prix augmente. Ainsi, certains vendeurs s'adonnent au mouillage
de lait frais par adjonction d'eau, de farine, de liquide tiède. La
perte de confiance des consommateurs pour la mauvaise qualité de lait
peut expliquer leur engouement pour le lait en poudre importé. C'est
ainsi que les personnes à revenu élevé, réduisent
leurs demandes de lait frais du fait de la qualité de lait et se
rabattent sur les marques déposées de lait en poudre comme le
Nido®, etc..... Les comportements similaires ont été
observé par KABORE (2006) et OUMAR (2009)
respectivement dans le cas de la filière laitière locale
de Bobo-Dioulasso et la filière laitière périurbaine
d'Abéché.
II.2.2. Mécanismes de coordination des
acteurs
L'approvisionnement en lait et produits laitiers du
marché de Kigali a permis de créer des relations pour faciliter
les échanges de flux monétaires, de produits et des informations
entre les acteurs. Les relations concernent des acteurs d'un même segment
économiques mais également des acteurs de l'amont et de
l'aval.
II.2.2.1. Coordination horizontale
Les organisations professionnelles et d'interprofession
(association, coopérative) pour la défense
d'intérêts des acteurs sont présentes, mais leurs
rôles restent peu perceptibles par tous les acteurs.
II.2.2.2. Coordination verticale
Les échanges entre les acteurs de la filière sont
organisés dans le cadre des marchés par le système des
prix et les relations d'échanges.
II.2.2.2.1. Système des prix
La coordination marchande par le système des prix est
difficile à mettre en oeuvre dans les pays en voie de
développement ou le fonctionnement des marchés n'est pas souvent
approprié. Les prix de l'équilibre de marché
s'établissent selon la loi de l'offre et de la demande sans tenir compte
des coûts de production, de transformation et de collecte. La situation
similaire a été observée dans le cas de la filière
laitière périurbaine d'Abéché [OUMAR,
2009].
II.2.2.2.2. Relations d'échanges entre
acteurs
Les échanges entre les acteurs se font dans un cadre
contractuel informel. Les échanges reposent, essentiellement, sur la
confiance réciproque forgée à la suite de nombreuses
opérations de transactions. Les producteurs développent avec les
transformateurs et les consommateurs des réseaux de relations sociales
de fidélisation pour écouler leurs produits. Des relations
sociales similaires ont été observées dans le cas de la
filière périurbaine d'Abéché [OUMAR,
2009].
II.3. Résultats économiques et formation
des prix
L'analyse des performances économiques permet d'aboutir
à la formation des prix, des coûts et des marges. Le compte de
résultat a été élaboré en considérant
une année comme cycle d'exploitation.
II.3.1. Variation des prix selon la saisonnalité
de l'offre locale
L'offre locale de lait est saisonnière. Les prix se sont
construits sur la rareté du produit liée à la
saisonnalité et non sur le coût de production.
Les prix augmentent quand l'offre de lait devient très
faible en SS puis chutent avec la surproduction en SP (Tableau VI). Ces prix
suivent la loi de l'offre et de la demande.
Tableau VI: Saisonnalité des prix du lait
et produits laitiers
Produits
|
Prix d'achats (Frs)
|
Prix de vente (Frs)
|
|
SP
|
SS
|
SP
|
SS
|
Lait frais (litre)
|
150#177;70
|
250#177;70
|
200#177;70
|
300#177;70
|
Lait local pasteurisé (litre)
|
500#177;70
|
600#177;70
|
650#177;70
|
550#177;70
|
Lait fermenté
|
|
|
400#177;35
|
450#177;35
|
Lait UHT (1litre)
|
850#177;35
|
900#177;35
|
900#177;141
|
1100#177;141
|
Fromage (1 kg)
|
2000#177;141
|
2200#177;141
|
2200#177;350
|
2500#177;350
|
II.3.2. Formation des prix
En considérant les prix d'achat et de vente ainsi que
les marges bénéficiaires de chaque acteur et dans
différentes zones du pays, chaque acteur réalise une marge
positive comme le montre le tableau VII.
Tableau VII: Formation des prix et
répartition des revenus (en Frs) entre
différents acteurs
Prix
|
Byumba
|
Kajevuba
|
Umutara
|
|
Achat
|
Vente
|
Marge
|
Achat
|
Vente
|
Marge
|
Achat
|
Vente
|
Marge
|
Producteur
|
|
150
|
|
|
110
|
|
|
90
|
|
Colporateur
|
150
|
180
|
30
|
110
|
130
|
20
|
90
|
105
|
15
|
Centre de collecte
|
180
|
220
|
40
|
130
|
160
|
30
|
105
|
125
|
20
|
Collecteur
|
|
|
|
|
|
|
125
|
155
|
30
|
Comptoir (client)
|
220
|
280
|
60
|
160
|
220
|
60
|
155
|
235
|
80
|
II.3.3. Performances de la production de lait
frais
La production laitière d'un troupeau moyen est de 8,4
litres/jour en saison sèche, 12,7 litres/jour en saison des pluies.
L'autoconsommation familiale représente 20% et 35% respectivement en
saison sèche et pluvieuse. La quantité de lait vendue est de 2
466 litres/an pour un chiffre d'affaires (CA) annuel de 483 300Frs, la marge
brute est de 421 900 Frs soit 87,2% du CA, la valeur ajoutée est de 403
900Frs et la capacité d'autofinancement est de 264 013Frs (Tableau
VIII).
Tableau VIII: Compte de résultat d'un
producteur moyen du système de production semi- intensif
périurbain de la ville de Kigali.
Rubriques
|
Unités
|
Quantité
|
Prix Unitaire (Frs)
|
Prix Total (Frs)
|
Produits
|
|
|
|
|
|
Lait vendu
|
|
|
|
|
Litre (SP)
|
1332
|
150
|
199 800
|
|
Litre (SS)
|
1134
|
250
|
283 500
|
|
Total
|
2466
|
|
483 300
|
|
Lait auto
consommé
|
|
|
|
|
Litre (SP)
|
800
|
150
|
120 000
|
|
Litre (SS)
|
302
|
250
|
75 500
|
|
Total
|
1102
|
|
195 500
|
Total du lait frais produit
|
|
|
|
678 800
|
Charges Variables (CV)
|
|
|
|
|
Abreuvement
|
Mois
|
8
|
1500
|
12 000
|
Alimentation
|
Mois
|
8
|
4500
|
36 000
|
Salaire du berger
|
Mois
|
12
|
5500
|
66 000
|
Energie (Bois de chauffe)
|
Jour
|
360
|
50
|
18 000
|
Coût de la main d'oeuvre
|
Mois
|
12
|
5625
|
67 500
|
Soins du troupeau
|
Année
|
1
|
4000
|
4 000
|
Savon
|
Semaine
|
52
|
150
|
7 800
|
Entretien et réparation
|
Mois
|
8
|
200
|
1 600
|
Total CV
|
|
|
|
212 900
|
Charges fixes (CF)
|
|
|
|
|
Dotations aux Provisions (3% CV)
|
|
|
|
6 387
|
Dotations aux Amortissements
|
|
|
|
44 577,78
|
Total CF
|
|
|
|
50 964,78
|
Total charges (CV+CF)
|
|
|
|
263 864,78
|
Marge Brute
|
|
|
|
421 900
|
Valeur Ajoutée
|
|
|
|
403 900
|
Excèdent Brut d'Exploitation
|
|
|
|
270 400
|
Résultat d'Exploitation
|
|
|
|
219 435,22
|
Capacité d'autofinancement
|
|
|
|
264 013
|
Le tableau VIII montre que la vente du lait frais a permis au
producteur de créer un résultat de 219 435,22 Frs soit 18
286,27Frs/mois. Le revenu généré permet d'amortir les
charges. On relève que 2% de producteurs ont affirmé
achèter des animaux avec de l'argent issu de la vente du lait. Aussi, la
richesse créée contribue à valeur d'environ 83% au chiffre
d'affaire. Le seuil de rentabilité est de 91 092Frs. La durée
à laquelle le producteur devient bénéficiaire est de 2
mois et 7jours. Plus cette durée est atteinte rapidement dans l'exercice
plus la sécurité est importante pour le producteur. En effet, le
pourcentage du chiffre d'affaires réalisé au delà du seuil
de rentabilité est de 81%.
L'analyse de la structure des coûts montre des charges
fixes et des charges variables respectivement de 9% et 91% du total des
charges. Les principaux postes de dépenses sont
représentés par le coût d'opportunité de la main
d'oeuvre (28,78%) pour un temps de travail de 4 heures/jour, le salaire du
berger (28%) et l'alimentation du bétail (15,40%) (Figure 5).
Figure 5: Ventilation des charges pour un
producteur moyen.
II.3.4. Collecte et transport du lait
Les charges totales sont évaluées à 3 131
758 Frs chez le collecteur 1 et à 4 960 886 Frs chez le collecteur 2. Le
collecteur 2 présente les charges les plus élevées. Ces
charges sont couvertes essentiellement par les dotations aux amortissements du
matériel de transport, la main d'oeuvre, achat de carburant, etc...
La valeur ajoutée est de 641 640 Frs chez le collecteur
1 et de 704 040 chez le collecteur 2. La capacité d'autofinancement est
de 310 794 Frs et 260 173,20 Frs respectivement chez le collecteur 1 et 2
(Tableau IX). Le seuil de rentabilité est de 964 041,88 Frs chez le
collecteur 1 et 2 510 696,61 Frs pour le collecteur 2. La durée à
laquelle les collecteurs deviennent bénéficiaires est de 3 mois
et 5 mois respectivement pour le collecteur 1 et 2. La durée longue pour
le collecteur 2 est due à ses charges les plus élevées. En
effet, le pourcentage du chiffre d'affaires réalisé au
delà du seuil de rentabilité est de 71% chez le collecteur 1 et
51% chez le collecteur 2. Ces résultats montrent que l'activité
de collecte de lait est très rentable surtout pour le collecteur 1.
Tableau IX: Compte de résultat chez les
collecteurs
Rubriques
|
Collecteur 1
|
Collecteur 2
|
Produits
|
|
|
Vente de lait (SP)
|
1 785 600
|
2 678 400
|
Vente de lait (SS)
|
1 607 040
|
2 455 200
|
Total Produits
|
3 392 640
|
5 133 600
|
Charges Variables (CV)
|
|
|
Achat de lait (SP)
|
1 440 000
|
2 160 000
|
Achat de lait (SS)
|
1 296 000
|
1 980 000
|
Carburant
|
|
264 960
|
Frais de reparation
|
25 200
|
42 000
|
Entretien des bidons
|
12 000
|
24 000
|
Achat de petit materiel
|
15 000
|
24 600
|
Charges personnel
|
240 000
|
300 000
|
Total CV
|
3 028 200
|
4 795 560
|
Charges fixes (CF)
|
|
|
Imprévus (3% CV)
|
90 846
|
143 867
|
Dotations aux Amortissements
|
12 712,12
|
21 458,87
|
Total CF
|
103 558
|
165 326
|
Total charges (CV+CF)
|
3 131 758
|
4 960 886
|
Marge Brute
|
656 640
|
993 600
|
Valeur Ajoutée
|
641 640
|
704 040
|
Excèdent brut d'exploitation
|
401 640
|
404 040
|
Résultat d'exploitation
|
298 082
|
238 714,33
|
Capacité d'autofinancement
|
310 794
|
260 173,20
|
II.3.5. Transformation de lait fermenté
entier
Les unités de transformation artisanale transforment
des volumes de lait frais estimés à 60 litres/jour en saison des
pluies et de 35 litres/jour en saison sèche, aux prix d'achat respectifs
de 150 Frs/litre et 250 Frs/litre. Le lait fermenté entier est vendu au
prix de 400 Frs/litre en saison des pluies et 450 Frs/litre en saison
sèche.
La valeur ajoutée est de 2 897 800 Frs,
l'excédent brut d'exploitation est de 2 330 800 Frs, le résultat
d'exploitation est de 2 178 011,88 Frs et la capacité d'autofinancement
à la fin de l'exercice est de 2 190 724 Frs (Tableau X). Le ratio de
rémunération du travail est de 6,21%. Le ratio indique le poids
du facteur travail dans le revenu. Un ouvrier reçoit 6,21 Frs pour
générer 100 Frs de revenu. Le ratio de rémunération
de l'unité est de 75%. Le ratio montre que le transformateur est capable
de financer sa propre activité à hauteur de 75% des revenus
générés. Le ratio de productivité est de 41,39%,
cela signifie que la richesse créée contribue à valeur
d'environ 41,39% au chiffre d'affaires.
Le ratio de rémunération du capital est de 1%.
Le ratio montre que pour gagner 100 Frs, le transformateur investit 1 Frs. Le
faible investissement au début de l'activité constitue une bonne
stratégie. Cependant, l'unité de transformation va
nécessiter dans l'avenir davantage d'investissements pour son expansion
et son développement.
Le seuil de rentabilité est 458 862,56 Frs, et la
durée à laquelle ce seuil est atteint est de 23jours. Cette
durée montre que la sécurité financière est
importante pour le transformateur car elle est atteinte rapidement au cours de
l'exercice
Tableau X: Compte de résultat d'une
unité artisanale de transformation de lait fermenté
Rubriques
|
Quantité
|
Prix Unitaire (Frs)
|
Prix Total (Frs)
|
Produits
|
|
|
|
Lait fermenté(SP)
|
8500
|
400
|
3 400 000
|
Lait fermenté (SS)
|
8000
|
450
|
3 600 000
|
Total lait fermenté
vendu
|
16 500
|
|
7 000 000
|
Charges Variables (CV)
|
|
|
|
Achat de lait frais (SP)
|
8500
|
150
|
1 275 000
|
Achat de lait frais (SS)
|
8500
|
250
|
2 125 000
|
Achat de glace
|
1000
|
35
|
35 000
|
Salaires mensuels
|
12
|
15000
|
180 000
|
Location mensuelles
|
12
|
20000
|
240 000
|
Emballage
|
8500
|
40
|
340 000
|
Entretien équipement
|
12
|
750
|
9 000
|
Frais de distribution
|
12
|
11500
|
138 000
|
Eau (jour)
|
360
|
420
|
151 200
|
Frais carburant (/litres)
|
200
|
880
|
176 000
|
Total CV
|
|
|
4 669 200
|
Charges fixes (CF)
|
|
|
|
Dotations aux provisions (3% CV)
|
|
|
140 076
|
Dotations aux amortissements
|
|
|
12 712,12
|
Total CF
|
|
|
152 788,12
|
Total charges (CV+CF)
|
|
|
4 821 988,12
|
Marge Brute
|
|
|
3 413 800
|
Valeur Ajoutée
|
|
|
2 897 800
|
Excédent brut d'exploitation
|
|
|
2 330 800
|
Résultat d'exploitation
|
|
|
2 178 011,88
|
Capacité d'autofinancement
|
|
|
2 190 724
|
II.3.6. Structuration du prix moyen de vente, du
coût et de la marge par litre II.3.6.1. Production de lait
frais
Le coût moyen de production de lait frais et de sa
distribution est de 75 Frs/litre de lait et la marge réalisée est
de 125 Frs/litre de lait vendu au prix moyen de vente de 200 Frs/litre (Figure
6).
II.3.6.2. Transformation de lait fermenté
entier
Le coût de transformation du lait fermenté entier
est 265 Frs/litre. Le prix de vente moyen est de 425 Frs/litre et la marge
réalisée est de 160 Frs/litre (Figure 6). Le coût de
transformation reste très faible par rapport au coût trouvé
(350 Frs/litre) par CAPMER (2007).
Figure 6: Structure du prix moyen de vente, du
coût et de la marge par litre II.3.7. Consommation du lait et
produits laitiers
Les consommateurs de la ville de Kigali enquêtés
sont à 65% des femmes et 35% des hommes. Les consommateurs sont des
commerçants (35%), des fonctionnaires (15%), des ouvriers (25%), des
ménagères (15%) et des élèves (10%) (Figure 7).
Figure 7: Consommation du lait et produits
laitiers.
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