I. ENQUETES AUPRES DES POPULATIONS SUR L'UTILISATION DE
L'EAU
Plusieurs indiquent que leur souhait est d'avoir un
branchement quand ils seront propriétaires de leur habitation.
Les deux autres raisons avancées par les interlocuteurs
sont : Par ce que leur système actuel d'approvisionnement les satisfait
et ils ne veulent pas en changer (2 familles), ou parce qu'ils n'ont pas
confiance dans la qualité du service de la CDE, notamment en ce qui
concerne la qualité de l'eau.
Ces positions sont très marginales dans les
déclarations, mais il a été vu précédemment
que les opinions sur le service de la CDE ne sont pas vraiment positives.
« Nous sommes locataires. C'est au bailleur de faire un branchement.
» ; « On va se raccorder pour avoir l'eau comment dans la maison
alors qu'il n'y a pas d'installation ? (Melen 1) ; « Je peux me raccorder
si on
améliore la qualité de l'eau, sinon je n'ai pas de
raison de me brancher. Autant mieux continuer à vivre comme on le fait
depuis. » (Melen 3)
Les principaux thèmes abordés concernent :
Les propositions des interviewés non abonnés pour
améliorer leur situation en ce qui concerne leur approvisionnement en
eau potable.
Les personnes interviewées, en fin de rencontre, ont
émis un certain nombre de propositions :
La qualité de l'eau et l'accessibilité par les
ménages puis, des propositions concernant les possibilités
d'être raccordé au réseau ; et enfin, l'amélioration
du service, surtout la diminution des interruptions de service ;
La demande de bornes fontaines n'est abordé que par peu de
personnes ; Les autres thèmes portent sur la facturation, le
fonctionnement des compteurs, l'entretien du réseau, etc.
Comme pour les familles alimentées par branchement au
réseau de la CDE/CAMWATER, la qualité de l'eau et le principal
thème abordé dans les propositions, mais alors que 61 % des
abonnés ont insisté sur ce point, seulement 33 % des « non
abonnés (39 familles) font des propositions.
En plus de la demande très générale
« avoir de l'eau propre et potable », les personnes font les
propositions suivantes : changer les tuyaux, mettre des tuyaux plastiques
à la place des tuyaux en fonte, responsables de la rouille ; «
laver » les tuyaux ; Nettoyer les châteaux d'eau ; Respecter les
doses de produits de traitement, en trouver d'autres plus efficace.
Les conditions pour obtenir un raccordement font l'objet de
propositions de 30 personnes soit 25%.
Il est demandé de :
Baisser le coût du branchement, simplifier les
procédures et améliorer les délais d'obtention
;
Proposer des abonnements « sociaux », faire des
campagnes de promotion à prix réduits; Permettre un
étalement du remboursement des frais de branchement sur plusieurs mois
;
Les usages de l'eau selon son origine :
Une minorité des familles (30 %) déclare n'utiliser
qu'un mode d'approvisionnement en toutes saisons pour tous les usages :
L'eau du réseau CAMWATER/CDE : 30 familles, 25 % ;
L'eau d'un forage : 2 familles ;
L'eau d'un puits : 2 familles ;
L'eau d'une source : 1 famille.
Cinq familles disent utiliser indifféremment pour tous
leurs usages l'eau de la CDE et celle d'un puits (2 familles) ou d'une source
(3 familles).
Quatorze familles (12 %) ont des usages différents
selon la période de l'année. En saison sèche, ils
utilisent exclusivement l'eau du réseau CAMWATER/CDE. Par contre, en
saison des pluies, ils recueillent l'eau de pluie qu'ils utilisent tous pour
faire la lessive et le ménage de la maison. Pratiquement tous continuent
à avoir recours à l'eau du réseau CAMWATER/CDE pour la
boisson (une seule famille boit soit l'eau du réseau, soit l'eau d'une
source). Des différences
apparaissent pour les autres besoins de la famille :
9 familles font la cuisine en saison des pluies avec l'eau du
réseau et 5 avec l'eau de pluie ; 8 familles se lavent avec l'eau de
pluie et 6, seulement, avec l'eau du réseau.
Les 64 autres familles, soit plus de la moitié (54 %)
économisent en toutes saisons l'eau de la CDE en ayant recours aux
autres ressources en eau. Pour l'eau de boisson, la grande majorité
utilise l'eau du réseau (58 familles, soit 91 %). Mais deux familles
préfèrent l'eau de forage, deux autres l'eau de source et deux
l'eau minérale en bouteille (eau Tanguy). Ces deux dernières
familles, bien qu'étant de bas standing, ont tellement peu confiance en
l'eau du réseau, souvent suite à des maladies hydriques qu'elles
préfèrent payer plus cher (et se restreindre) pour garantir leur
santé.
Pour faire la cuisine, une forte majorité (39 familles,
61 %) utilisent l'eau des puits (huit familles utilisent aussi l'eau de pluie).
L'usage de l'eau de la CDE vient en seconde position avec seulement 28 % des
familles (18). Les autres ont recours à l'eau de source (4 familles) et
l'eau des forages (3 familles).
L'importance de l'utilisation de l'eau de la CDE diminue
encore en ce qui concerne l'eau pour l'hygiène corporelle. En effet, 45
familles utilisent l'eau des puits (70 %), 5 l'eau de source, 2 l'eau d'un
forage et seulement 12 (19 %) l'eau du réseau. Les membres de 12
familles se lavent avec l'eau de pluie quand elle est disponible.
Pour la lessive et le ménage, la presque
totalité usent de l'eau des puits avec la pluie en saison humide.
Quelques familles utilisent également l'eau du réseau, l'eau d'un
forage, d'une source ou de la rivière quand ceci leur est plus
facile.
II. LES DIFFERENTES RESSOURCES EN EAU UTILISEES 1. L'eau
du réseau CAMWATER/CDE
La qualité du service de fourniture d'eau de la
CDE
Plus de 80 % des personnes interviewées sont
intervenues sur la qualité du service de la CDE, surtout en ce qui
concerne les interruptions de la fourniture.
Plus d'un tiers des interviewés s'exprimant affirme que
les coupures sont rares. Ceux qui développent cette affirmation
expliquent que l'interruption de la fourniture dans leur quartier est rare, une
fois toutes les deux semaines et ne dure qu'une journée ! Dans nombre
d'autres villes, un tel rythme de coupures serait considéré comme
catastrophique et insupportable. A Yaoundé, un tiers des abonnés
rencontrés s'estiment heureux que ce ne soit pas pire.
Opinions sur la qualité de l'eau du réseau
CAMWATER/CDE
Comme les familles ayant un branchement, les familles non
abonnées consommant l'eau du réseau :
- Par l'achat aux différents points de vente d'eau
peuvent émettre un jugement sur la qualité de l'eau fournie ;
- Par la CDE ; Sur 107 interlocuteurs qui se sont
exprimés à ce sujet, en étant plus explicite, 35
considèrent que la qualité de l'eau est bonne, soit 33 % ou un
tiers et les 72 autres, soit deux tiers (66%) estiment que l'eau du
réseau est de mauvaise qualité.
En comparaison avec les abonnés, les avis positifs sont
plus nombreux (21 % pour les
abonnés). Les opinions positives sont quand même
parfois un peu mitigées. L'eau est bonne, mais pas tout le temps. L'eau
est supposée être bonne parce qu'elle provient de la CDE et
qu'elle est traitée.
Dans l'ensemble, les arguments pour expliquer l'avis que
« l'eau est bonne » sont très proches que l'interviewé
soit abonné ou non.
2. L'eau de forage
Des forages ont été réalisés soit
par des personnes privées pour leur propre usage. Il s'agit, toujours,
de familles de haut standing qui se réservent l'usage du forage pour
elles seules. Un cas a «été cité d'un forage vendant
l'eau à un tarif variable, mais assez élevé. Enfin, deux
cas de forages collectifs, payés par les habitants du quartier ont
été signalés chez certains particuliers. Une seule famille
se méfie de la qualité de l'eau du forage, toutes les autres sont
certaines de sa potabilité et, même, qu'elle est bien meilleure
que celle du réseau.
Opinions des utilisateurs d'eau de forages
« Nous avons notre propre forage avec filtre. C'est
mieux que l'eau de la CDE. On utilise cette eau pour tout. » (Melen 5)
« On l'utilise pour tout sauf pour boire. Le forage
c'est moins cher que le raccordement. Nous ne buvons pas l'eau pour
éviter des surprises désagréables, car il n'y a pas de
matériel pour purifier l'eau. Mais pour la clarté, elle est
propre. » (Melen 8B)
3. L'eau de puits
La difficulté pour avoir de l'eau du réseau, le
prix de l'eau aux bornes fontaines et chez les revendeurs d'eau ont
amené un grand nombre de familles de recommencer ou de continuer
à puiser dans les puits. Ce mode d'alimentation en eau est
généralement gratuit, mais il existe des exemples de paiement de
l'eau, notamment pour payer les frais de désinfection. Parfois, le puits
est réservé à certaines catégories de la population
d'un quartier. Des conflits peuvent éclater.
Généralement, même les puits privés
sont ouverts aux voisins. La qualité de l'eau des puits est
considérée comme suspecte et la majorité évite de
la boire, tout du moins sans traitement. En saison sèche, beaucoup de
puits tarissent. Enfin, certaines familles doivent parcourir d'assez longue
distance pour se ravitailler d'eau dans un puits (jusqu'à un
kilomètre) et comme cette eau est utilisée pour des usages gros
consommateurs (hygiène corporelle, lessive, ménage), il est
certain que le transport est très fatiguant pour les femmes et les
enfants qui en sont le plus souvent chargés.
Opinions des utilisateurs d'eau de puits
« L'eau du puits sert aux autres besoins que la boisson.
Nous nous arrangeons pour vidanger le puits en fonction des sollicitations. On
verse la Javel à l'intérieur après vidange. On le fait
plus en saison sèche qu'en saison des pluies. » (Melen 8B)
« Nous avons un puits de huit mètres de profondeur
qui nous sert à tous les usages, même pour boire. Nous la
traitons. On vidange le puits une fois l'an. Après on y verse la Javel
et un sac de sel. Chaque semaine, on verse de la Javel. » (Eba'a)
« Nous avons un puits pour les autres usages que la
boisson. Il est propre. De temps en temps, on le javellise. En saison
sèche, le puits ne tarit pas comme chez nos voisins. Notre puits sert
juste pour notre concession. » (Melen 8B).
« Nous utilisons l'eau du puits pour les travaux. L'eau
du puits n'est pas propre. Il y a trop de microbes à l'intérieur.
On ne vidange pas. On l'utilise par manque de moyens. On n'a pas d'argent pour
acheter l'eau et travailler avec. Nous la javellisons nous mêmes par
moment. » (Melen 3)
« On utilise l'eau du puits pour laver les assiettes,
préparer, laver les habits et se laver. On avait essayé de
creuser un puits, mais on n'a pas trouvé l'eau à plus de 25
mètres. On utilise le puits du voisin pour 500 FCFA par mois en saison
des pluies et 1 000 FCFA en saison sèche. L'eau là est bonne ou
du moins a l'air bonne, mais on ne la boit pas, hé ! » (Melen 4)
« Pour l'eau du puits, certaines personnes de la maison
la puisent et d'autres pas en fonction des amitiés avec ceux qui ont le
puits chez eux. Non seulement, le puits est loin au bas de la colline, donc
puiser l'eau et la grimper est dur, mais aussi, on refuse l'accès au
puits. On ferme ce puits avec le cadenas. L'eau du puits sert à
différents travaux, sauf à boire. » (Elig-Effa 4)
4. L'eau de source
Dans certains quartiers, il existe des sources. Quelques-unes
ont été aménagées par les habitants et deviennent,
ainsi, une solution alternative en cas d'interruption du service sur le
réseau CDE/CAMWATER.
Pour certaines familles, l'eau de la source est meilleure que
l'eau du réseau et elle est la seule qu'ils boivent. La source est aussi
une possibilité d'approvisionnement pour les familles les plus pauvres,
mais elle est souvent éloignée de l'habitation. La qualité
supposée de cette eau de source et la grande distance à parcourir
font que des personnes paient des enfants pour aller leur chercher de l'eau.
Opinions des utilisateurs d'eau de source
« En cas de coupure, on va à une autre ligne ou
à la source. La source est à plus d'un kilomètre. On y va
surtout quand il n'y a pas l'argent pour acheter l'eau. L'eau coule bien.
» (Melen 1).
« Ici, pour aller à la source, il faut parcourir
environ 5 kilomètres. C'est la raison pour laquelle on n'y va pas. Pour
y aller, il faut que ce soit la seule alternative. » (Melen 3).
« Nous puisons l'eau à la source dans les bas
fonds vers Dagobert, à environ 4 kilomètres et l'autre à
égale distance, mais derrière nous. C'est là que nous
allons nous approvisionner en eau potable. Je trouve des enfants pour aller
chercher à 100 francs pour 20 litres. » (NkomNkana Plateau).
5. L'eau de pluie
Les interviews ont eu lieu durant la saison des pluies, ainsi
de nombreux interlocuteurs ont souligné qu'ils
récupéraient cette eau pour certains usages. La grande
majorité, convaincue que cette eau n'est pas de bonne qualité et
est non potable, ne l'utilise que pour les activités de ménage,
la lessive, la vaisselle et l'hygiène corporelle, voire pour la cuisine.
Plusieurs déclarent la traiter avec de l'eau de Javel ou la faire
bouillir avant de l'employer. La principale difficulté est le recueil de
cette eau et son stockage, les maisons étant souvent dépourvues
de gouttière et les familles ne disposant pas,
généralement, de moyen de stockage. Seules 6 familles
possèdent un moyen de stockage autre qu'un bidon ou un seau. En
général, le stockage de l'eau se fait dans des fûts de 200
litres. Deux familles ont un fût, deux ont deux fûts et une trois
fûts. Une
seule famille a un réservoir de 2 m3.
Opinions des utilisateurs d'eau de pluie
« Nous recueillons l'eau de pluie pour tous les usages,
sauf se laver. Je fais un effort de bouillir l'eau avant de me laver car on
javellise l'eau sans dosage et je n'ai pas confiance. Je ne suis pas sûre
que la Javel soit suffisante. » (Melen 1)
« Nous utilisons aussi l'eau de pluie pour tous les usages
sauf la boisson, bien que je connaisse des gens qui la boivent. »
(Eba'a)
« J'utilise aussi l'eau de pluie pour la lessive, le
ménage et la vaisselle. » (Melen 5)
« On recueille aussi l'eau de pluie. Quelqu'un peut voir
une occasion comme ça et laisser
? L'eau de pluie, c'est aussi pour le ménage, la vaisselle
et aussi pour les toilettes. » (Melen 4)
6. L'eau de rivière
Très peu de personnes citent la rivière comme
source alternative d'eau. Elle est souvent loin et n'est utilisée que
pour faire la lessive. « On va aussi puiser à Biyemeu dans un
ruisseau quand on coupe. » (Melen 8B)
III. ENQUETES AUPRES DES POPULATIONS SUR LES SYSTEMES
D'ASSAINISSEMENT
Plusieurs options sont à énumérer sur la
problématique de l'assainissement. Il s'agit entre outre des latrines
à canon, des latrines traditionnelles à fond perdu, des fosses
septiques, de défécations dans le cours d'eau, dans la
broussaille.... Ces pratiques, qu'elles soient spontanées ou promues par
des actions de développement, entraînent d'importantes pollutions
de nature microbiologique et chimique. Ces contaminants altèrent la
qualité des eaux de surface (par ruissellement) et des eaux souterraines
(par infiltration) exploitées pour l'alimentation en eau des
populations, et constituent une menace potentielle pour la santé
publique. Ces types de latrines sont rencontrées dans presque toutes la
zone de projet et nécessitent d'être remplacées par le type
sèche à double fosses dit améliorés proposé
par le projet AQUA.
Dans la zone sous projet, le choix d'une option relève
du statut foncier de la personne enquêtée (locataire,
propriétaire). Pour le locataire, le type d'assainissement de base
relève du propriétaire de la maison donc pour lui « il fait
avec ce qu'il trouve ». Quant au propriétaire, la situation
économique paraît être le facteur déterminant du type
d'assainissement. La plupart des latrines (traditionnelles ou à fond
perdu) sont situés à moins de 25 m de points d'eau et
l'environnement immédiat est déplorable (voir figures
ci-dessous).
L'association ONG-ERA Cameroun préconise des latrines
sèches à fosses ventilées dont les avantages sont
présentés dans le tableau ci-dessous.
Tableau de comparaison des latrines traditionnelles et
améliorées
N°
|
Inconvénients des latrines
traditionnelles
|
Avantages des latrines améliorées à
double fosses sèches
|
1
|
Elles dégagent de mauvaises odeurs,
attirent les mouches, hébergent les cafards et les petits
rongeurs
|
Elles ne dégagent pas de mauvaises odeurs, n'attirent
pas les mouches, n'hébergent pas les cafards et les petits rongeurs.
|
2
|
Elles polluent la nappe souterraine. En conséquence les
eaux de puits et sources situés aux alentours sont de très
mauvaise qualité
|
Elle ne pollue pas la nappe souterraine. La qualité des
eaux des puits et sources situés aux alentours est désormais
préservée
|
3
|
Elles créent des conflits entre les voisins
|
Elles ne favorisent pas des conflits entre les voisins
|
4
|
Elles sont sources de dépenses
permanentes pour les familles. En effet, lorsqu'elles sont
pleines, la famille doit dépenser pour en construire une autre.
|
Elles sont économiques pour la
famille et permettent de stabiliser la latrine dans un coin
de la parcelle
|
Source : archive de ERA-Cameroun
Quelques photographies présentant l'environnement
immédiat des habitats
CHAPITRE V : ANALYSE DES RESULTATS ET VERIFICATION
DES HYPOTHESES
L'analyse et la vérification des hypothèses
découlent des actions prévues au départ. Les
actions prévues dans le projet AQUA
> La sensibilisation des populations à la pratique des
règles d'hygiènes et à la bonne utilisation des
installations d'eau potable et d'assainissement mis à leur disposition
;
> Les réseaux publics de distribution d'eau potable
mis en place dans 15 quartiers permettent un accès durable à
l'eau du réseau, par des branches à un coût abordable et
par des bornes fontaines payantes ;
> Des structures de gestion des réseaux et bornes
fontaines sont mises en place pour assurer leur pérennité des
installations ;
> Du matériel de transport et de conservation de l'eau
à domicile adapté et à des coûts abordables pour les
ménages sont disponibles sur le marché ;
> Les latrines améliorées à doubles
fosses (écologiques) construits dans les écoles et les quartiers
améliorent les conditions d'hygiène et de salubrité dans
les quartiers.
|