3.2. Pépinière
L'étude a montré que la période de semis
favorable à la production de la tomate de contre saison couvre la
première quinzaine du mois d'octobre. Cette fenêtre favorable est
beaucoup plus courte que celle recommandée par Assogba-Komlan et al.
(2005) dans le Référentiel Technico-Economique (RTE) de la
culture de tomate,c'est-à-dire la période allant de début
octobre à fin janvier. Les semis précoces ou tardifs à la
période retenue dans le cadre de notre étude n'ont pas permis
d'obtenir de meilleurs rendements. Une hypothèse explicative
résiderait dans l'existence d'une pression parasitaire forte pendant ces
périodes. La présence d'acariens et du flétrissement
bactérien a souvent été à l'origine des fortes
baisses de rendement. Messian (1998) précise que les conditions
favorables au développement de ces acariens est un temps sec et chaud,
avec une couverture nuageuse durant les heures les plus chaudes de la
journée. Ces conditions sont réunies lors de l'arrivée de
l'Harmattan sur le sud Bénin. Ceci expliquerait que les cultures les
plus avancées aient été favorisées par rapport aux
cultures les plus tardives. Cette hypothèse mériterait
d'être vérifiée.
3.3. Fertilisation
Tout au long du cycle de culture, les doses apportées
ont été en général supérieures aux doses
optimales obtenues en conditions expérimentales (Geisenberg et Stewart,
1986 ; Christou et al., 1998 ; Tei et al., 2002). D'après Assogba-Komlan
(2007b), les doses de fertilisation sont élevées dans les zones
du cordon littoral à cause de la texture sableuse du sol et de leur
pauvreté en matière organique. De plus, selonTilmanet al. (2001),
la pression foncière contraint les maraîchers à
l'intensification de la production. Cependant, les apports excessifs d'azote
peuvent entrainer non seulement la diminution de la qualité
organoleptique nutritionnelle mais aussi la diminution de la qualité de
conservation des légumes (Atidégla, 2011). Aujourd'hui la
qualité est malheureusement un facteur mineur dans les décisions
des producteurs.Selon le même auteur, la sur-fertilisationorganique avec
de la fiente de volaille peutavoir un impact environnemental négatif,
à cause des bactéries d'origine fécale, des métaux
lourds et des composés azotés et phosphorésqu'elle
contiendrait et qui peuvent se retrouver dans la nappe phréatique.
Cette étude met en évidence la marge de
progrès possible pour améliorer la fertilisation minérale
et organique. Compte tenu de la faible trésorerie des agriculteurs et
des risques environnementaux, ils y gagneraient à diminuer les apports
d'engrais. Cette remarque est d'autant plus vraie que les pratiques d'apport
d'engrais en surface favorisent la
volatilisation et donc les pertes sèches pour les
plantes qui ne bénéficient pas de ces éléments
nutritifs. Pour limiter ces pertes, l'enfouissement ou un apport en fumure de
fond permettrait d'optimiser la dose. D'autre part, les rendementsobtenus ont
tous été inférieurs à 15 t.ha-1. Il
conviendrait d'ajuster les pratiques de fertilisation (doses, fractionnement,
date d'apport, nature des engrais) en fonction des rendements escomptés,
du type de sol, de la fourniture du sol en éléments fertilisants,
des modes d'irrigation, tout en veillant à réduire les pertes et
à maintenir la fertilité des sols. L'amélioration de la
structure de ces sols et de leur fertilité par l'incorporation de
résidus de récolte et les amendements organiques, dans le cadre
d'une gestion intégrée de la fertilité des
solsconstituerait un axe de recherche pour améliorer la production de la
tomate. La réflexion pour améliorer les pratiques de gestion de
la fertilité doit être menée en parallèle avec des
questions de pénibilité de travail, de disponibilité de la
main d'oeuvre et de développement de la méchanisation.
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