3.4. Protection phytosanitaire
Le problème majeur lié à la production de
tomate a étéla pression parasitaire. Les exploitations
enquêtéesont été confrontéesà de forts
dégâts causés par les acariens surtout à Cotonou, et
par la virose du TYLCV principalement à Pahou et à Grand-Popo.
Les pesticides sont généralement
appliqués à fortes doses tant en pépinière qu'au
stade culture. Ceci confirme les observations faites par Ahouangninou et al.
(2011) chez les maraîchers de Tori Bossito (Sud-Bénin). Ces
auteurs expliquent le non respect des doses par deux raisons essentielles : la
difficulté des agriculteurs à lire les modalités
d'utilisation, et la difficulté à réaliser un dosage
précis. Dans le cadre de notre étude, la première raison
peut être nuancée puisque la majorité des maraîchers
enquêtés s'expriment assez bien et lisent le français. Par
contre, ils éprouvent tous de la difficulté à
réaliser un dosage précis, d'autant que la plupart des produits
(poudre ou liquide) sont vendus sans doseurs.
Pour combattre les acariens, lesinsecticides utilisés,
à fortes doses et/ou à des fréquences
élevées, sont inadaptés, les acariens n'étant pas
des insectes. A plusieurs reprises nous avons rencontré des agriculteurs
qui ne distinguaient pas les symptômes de maladie ou d'insectes, et
encore moins les acariens. De même façon, certains
n'étaient pas capables de différencier les produits fongicides,
des produits insecticides, nématicides ou acaricides et ne connaissaient
pas les usages spécifiques de chacun. Par conséquent les
agriculteurs constatent souvent que le produit ne `travaille pas',
autrement dit qu'il n'est pas efficace. Nous recommandons que
l'identification de la cause des symptômes et le choix
du produit adapté soient une priorité dans l'accompagnement des
agriculteurs,qui doivent pouvoir faire appel à un technicien
formé à cette tache chaque fois que nécessaire. Le conseil
agricole devrait aussi porter sur les modalités d'application des
pesticides et les protections d'usage pour l'appliquant des pesticides, le
consommateur et l'environnement. L'agriculteur doit connaitre les risques
liés à l'utilisation des produits, aussi bien les risques
sanitaires liés à la toxicité des produits, que les
risques agronomiques. Ainsi, l'usage fréquent d'insecticides
détruit toute la faune de la parcelle y compris la faune auxiliaire.
Sans réellement pouvoir la vérifier avec les données, nous
émettons l'hypothèse que les traitements insecticides
fréquents observés sur certaines parcelles ont favorisé le
développement des populations d'acariens, notamment d'une espèce
invasive et polyphage : T. evansi.
. Cette hypothèse requière d'avantages
d'observations et d'analyse pour être validé mais, cela ne diminue
en rien le besoin d'informer les usagers de pesticides des risques qu'ils
prennent.Nous sommes conscients que les moyens dont disposent les services
d'accompagnement de l'agriculture sont limités, mais dans la mesure
où il s'agit d'une question de santé publique à la fois
pour les agriculteurs mais aussi pour la population environnante qui consomme
l'eau des nappes notamment, le problème mérite d'être
soulevé et considéré.
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