Section 2 : ANALYSE DESCRIPTIVE
Dans cette section, nous allons procéder à une
approche descriptive de la situation de la mortalité des enfants de
moins de cinq ans et confronter ces résultats à ceux issus des
enquêtes nationales. Et ce, sur la base des données d'archives
collectées au CHU de Yopougon. L'étude porte sur 305 enfants
malades reçus en pédiatrie II en 2008.
Il s'agira d'abord de croiser des variables explicatives
entre elles, puis mettre en relation certaines variables qui nous semblent
pertinentes avec la mortalité infantile pour en ressortir les
caractéristiques de ladite mortalité.
2-1 Caractéristiques de la mortalité
infanto-juvénile
· Soins prénataux et statut vaccinal des
enfants
La vaccination des enfants comme l'indique la
littérature, est déterminante dans l'explication de la
mortalité chez les enfants. Le tableau 2-5 montre que 87,18% des femmes
ayant fait les soins prénataux ont fait vacciner leurs enfants et
seulement 12,82% des femmes qui n'ont pas fait de soins ont vacciné
leurs enfants. Cela montre que les femmes qui suivent leur grossesse sont
prédisposées à vacciner l'enfant après
l'accouchement. Elles augmentent de ce fait la chance de survie du nouveau
né. En revanche, les enfants dont les mères ne font
pas de visites prénatales, ont moins de chance
d'être vaccinés et sont par conséquent vulnérables
aux maladies infantiles les exposant ainsi au risque de décès.
Sur la base de notre échantillon, 53,77% des femmes
ont pratiqué les soins prénataux et 87,18% d'entre elles ont
vacciné leurs enfants après l'accouchement contre 18,79%.Cela
peut s'expliquer par le fait que certaines femmes suivent la grossesse dans le
seul but d'esquiver les complications à l'accouchement et se
prémunir du risque de décès qu'elles peuvent courir lors
de l'accouchement faisant ainsi abstraction de la santé de l'enfant.
Alors que les soins prénataux, même s'ils ont pour double objectif
la santé de la mère et de l'enfant, la vaccination reste
déterminante dans la survie de l'enfant. Enfin, les résultats du
tableau 2-5 montrent que le taux de vaccination des enfants est toujours faible
(51 ,14%), cela pourrait affecter la morbidité partant la
mortalité des enfants.
Tableau 2-5 Risque de décès selon
les soins prénataux et le statut vaccinal
|
Soins prénataux
|
Total
|
|
Soins non faits
|
|
Vacciné
|
87,18
|
12,82
|
156
|
|
18,79
|
81,21
|
149
|
Ensemble
|
53,77
|
46,23
|
305
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Activité de la mère et le mode
d'allaitement
Selon le tableau 2-6, ce sont les femmes sans emploi qui
pratiquent plus l'allaitement maternel (64 ,75%) contre 5,33% pour les
salariés chez qui l'allaitement artificiel est le plus pratiqué
soit 16 ,67%.
Par ailleurs, l'on observe chez les femmes qui ont une
activité privée, une forte pratique de l'allaitement mixte par
rapport aux autres modes notamment dans la population des coiffeuses. Chez les
élèves et étudiantes, c'est l'allaitement artificiel qui
prédomine soit 33,33% de cette catégorie de femme.
Les taux d'allaitement maternel les plus faibles sont
enregistrés chez les salariés et élèves ou
étudiantes car du fait des occupations professionnelles ou
académiques, ces mères passent peu de temps avec leurs enfants.
Cela pourrait aussi s'expliquer par l'hostilité de certaines jeunes
filles vis-à-vis du mode naturel. Les femmes sans emploi qui, pour la
plupart, sont des ménagères, sont moins occupées et
prennent mieux soins de leur progéniture. Elles disposent de ce fait du
temps nécessaire à l'allaitement des enfants.
En dépit de ces disparités constatées
dans le mode pratiqué en fonction de l'activité de la
mère, nous pouvons noter qu'en général, les femmes
ivoiriennes allaitent leurs enfants au sein, car le taux d'allaitement pour
l'ensemble des femmes étudiées est de 80%. De ce fait, le mode
d'allaitement pourrait ne pas fortement influencer la mortalité
infantile en Côte d'Ivoire.
Tableau 2-6 Risque de décès selon
l'occupation de la mère et le mode d'alitement
|
Activité de la mère
|
Effectifs
|
|
Salarié
|
Auto emploi
|
Elève ou étudiante
|
|
allaitement au sein
|
64,75
|
5,33
|
27,05
|
2,87
|
244
|
|
32,73
|
5,45
|
38,18
|
23,64
|
55
|
|
50
|
16,67
|
0
|
33,33
|
6
|
Ensemble
|
58,69
|
5,57
|
28,52
|
7,21
|
305
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Niveau d'instruction et soins prénataux
Nos données du tableau 2-7 montrent que les femmes qui
n'ont aucun niveau d'étude enregistrent le plus faible taux de visites
prénatales (38,37%) et celles qui ont un niveau d'étude
supérieur font plus de visites prénatales avec un taux de 93,75%.
Pour les niveaux primaires et secondaires, les soins se font sensiblement dans
les mêmes proportions soit plus de 70%. Nous constatons donc que plus la
femme est instruite, plus grande est sa propension à faire les soins
avant l'accouchement. Cela pourrait augmenter la chance de survie du
nouveau-né.
En effet, le niveau d'instruction permet de connaitre ce qui
est scientifiquement bon pour la santé de l'enfant. C'est donc un moyen
de favoriser l'adoption de comportements favorables à la bonne
santé des enfants. Nous notons par ailleurs que plus de la moitié
(56, 39%) des mères des enfants étaient non scolarisés.
Cela pourrait rendre difficile la compréhension de la pratique des soins
de santé moderne.
Tableau 2-7 Risque de décès selon
les soins prénataux et le niveau d'instruction
|
Soins prénataux
|
Total
|
|
soins non faits
|
|
aucun niveau
|
38,37
|
61,63
|
172
|
|
70,97
|
29,03
|
93
|
|
70,83
|
29,17
|
24
|
|
93,75
|
6,25
|
16
|
Ensemble
|
53,77
|
46,23
|
305
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Religion et soins prénataux
Il ressort du tableau 2-8, que moins de la moitié
(48,42%) des femmes musulmanes ont fait les soins prénataux contre plus
de la moitié chez les chrétiennes (63,74%). Cela peut s'expliquer
par le fait que les parents pratiquant la religion chrétienne se
référent plus à un modèle occidental en
matière de soins. Les parents musulmans recourent beaucoup plus à
la médecine traditionnelle comme alternative de soins.
Tableau 2-8 Risque de décès selon
la religion et les soins prénataux
|
Soins prénataux
|
Total
|
|
soins non faits
|
|
Islam
|
48,42
|
51,58
|
95
|
|
63,74
|
36,26
|
91
|
Ensemble
|
56,19
|
43,81
|
186
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Ethnie et soins prénataux
Lorsque nous croisons l'ethnie et les soins prénataux,
nous constatons que les femmes Akan et Krou sont celles qui suivent bien leur
grossesse soit plus de 63,80% d'elles ont fait les soins avant l'accouchement.
Tandis que chez les Mandés et voltaïques les taux de visites
prénatales sont les plus faibles et sont respectivement 43 ,84% et
33,33%.Cela peut s'expliquer par le fait que les deux derniers groupes
ethniques sont conservateurs de culture, de tradition et moeurs. Alors que des
modèles culturels peuvent rentrer en conflit avec le mode de soins
modernes.
Tableau 2-9 Risque de décès selon
l'ethnie et les soins prénataux
|
Soins prénataux
|
Total
|
|
Soins non faits
|
|
Mandé
|
32
|
42
|
74
|
|
77
|
44
|
121
|
|
30
|
17
|
47
|
|
11
|
20
|
31
|
|
14
|
18
|
32
|
Total
|
164
|
141
|
305
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Niveau d'instruction et mode d'allaitement
Selon le tableau 2-10, la propension des femmes à
allaiter leurs enfants au sein diminue avec le niveau d'instruction. C'est chez
les femmes sans niveau d'instruction que le taux d'allaitement au sein est plus
élevé et plus faible chez celles ayant un niveau supérieur
soit 48,85% contre 1,97%. Cela peut s'expliquer par le fait que celles qui
n'ont aucun niveau d'étude accordent plus de temps à leurs
enfants par ce que moins occupées. Par contre, celles qui ont un niveau
d'étude élevé travaillent ou sont à la recherche
d'un emploi, elles disposent de ce fait de peu de temps pour s'occuper de leur
progéniture.
Par ailleurs, qu'il s'agisse de l'allaitement mixte ou
artificiel, c'est pour le niveau secondaire et supérieur que l'on
enregistre les taux les plus élevés et les femmes sans niveau
d'instruction ne pratiquent pas l'allaitement artificiel. Notre analyse montre
que le niveau d'instruction est très déterminant dans le choix du
mode d'allaitement. Car l'intensité de ses activités
socioprofessionnelles de la mère rime avec le niveau d'étude et
pourraient influencer le mode d'allaitement.
Tableau 2-10 Risque de décès
selon le niveau d'instruction et le mode d'allaitement
|
Mode d'allaitement
|
Total
|
|
Allaitement mixte
|
Allaitement artificiel
|
|
Aucun niveau
|
48,85
|
2,30
|
|
172
|
|
23,61
|
2,62
|
0,33
|
93
|
|
5,57
|
6,56
|
0,66
|
24
|
|
1,97
|
6,56
|
0 ,98
|
16
|
Ensemble
|
80
|
18,03
|
1,97
|
305
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
2-2 Relation entre la variable dépendante et les
facteurs explicatifs
Il s'agira ici de croiser dans chaque cas une variable
explicative avec la variable dépendante.
· Décès infantiles et soins
prénatals
Nos données dans le tableau 2-11 montrent que les
enfants dont les mères ont fait les visites prénatales sont moins
victimes du phénomène de la mortalité soit 32,76% contre
67,24% pour ceux dont les mères n'ont pas fait de soins. Cela pourrait
s'expliquer par le fait que les visites prénatales permettent un
meilleur suivi du foetus et le met à l'abri de certaines maladies
héréditaires. Ces enfants ont aussi l'avantage de
bénéficier d'une bonne santé à la naissance et
d'une faible vulnérabilité.
Par ailleurs, comme l'indique notre analyse bi variée,
les femmes qui font les visites prénatales ont une propension plus
grande à faire vacciner leurs enfants. La pratique des soins peut
être déterminante dans l'explication de la mortalité
infantile.
Tableau 2-11 Proportion de décès
et les visites prénatales
|
Soins prénataux
|
Total
|
|
soins non faits
|
|
32,76
|
67,24
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Décès infantiles et sexe de l'enfant
Le tableau 2-12 laisse entrevoir une mortalité
différentielle selon le sexe de l'enfant. On observe une
surmortalité masculine car les garçons sont
décédés dans les proportions les plus
élevées soit 53 ,45% contre 46,55 % chez les jeunes filles. Ces
différences de mortalité entre sexe sont en bonne partie une
question biologique ce scénario dépendrait de la structure
chromosomique particulière des garçons et du
développement plus lent de leurs poumons, düaux effets
de la testostérone.
Tableau 2-12 Proportion de décès
et le sexe
|
Sexe
|
Total
|
|
Féminin
|
|
53,45
|
46,55
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Décès infantiles et activité de la
mère
On remarque que l'incidence de la mortalité est plus
importante chez les enfants des femmes sans activité (68 ,97%) suivi de
ceux dont les mères exercent une activité privée (24,14%).
Tandis que ceux des salariés et élèves ou
étudiantes meurent dans les proportions les plus faibles soit
respectivement 1 ,72 % et 5,17%. Cette différence de mortalité
peut s'expliquer par les effets bénéfiques de l'instruction sur
la mortalité chez les fonctionnaires et étudiantes.
Tableau 2-13 Proportion de décès
et l'activité de la mère
|
Activité de la mère
|
Total
|
|
salarié
|
Auto emploi
|
Étudiante ou élève
|
|
68,97
|
1,72
|
24,14
|
5,17
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Décès infantiles et la vaccination des
enfants
Les données du tableau 2-14 indiquent que 82,76% des
enfants non vaccinés sont morts contre 17,24% pour les enfants
vaccinés. Ce résultat témoigne du bénéfice
sanitaire que procure un bon suivi médical de la femme pendant la
grossesse qui se manifeste à travers la réduction de la
mortalité infantile.
Ces chiffres confirment la revue de littérature en ce
sens que, les visites prénatales permettent d'éviter, sinon de
réduire, le risque de malformation du foetus conduisant le plus souvent
au décès des enfants à bas âge. Cela confirme nos
résultats de l'analyse bivariée qui montre l'effet positif de la
vaccination sur la santé des enfants partant la mortalité. On
pourrait anticiper une relation négative entre la vaccination des
enfants et la mortalité infantojuvénile.
Tableau 2-14 Proportion de décès
et le statut vaccinal
|
statut vaccinal
|
Total
|
|
non vacciné
|
|
17,24
|
82,76
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Décès infantiles et l'âge de
l'enfant
A partir des données du tableau 2-15, on note que les
enfants meurent plus après le premier anniversaire 56,90% contre 43,10%
pour ceux qui n'ont pu atteindre un an exact.
En effet, le nouveau-né compte tenu de sa
fragilité et sa vulnérabilité bénéficie
d'une attention particulière en matière de soins et de
protection.
Mais, une fois le premier anniversaire atteint, avec
l'âge, la propension des parents à prendre soins de ce dernier
baisse souvent au profit du suivant, alors que dans cette tranche d'âge
les enfants sont beaucoup vulnérables aux facteurs environnementaux. En
fait, avant le premier anniversaire, la principale nourriture de l'enfant est
le lait maternel qui l'épargne certaines maladies infantiles
inhérentes au mode d'alimentation et l'hygiène alimentaire.
Tableau 2-15 Proportion de décès
et l'âge de l'enfant au décès
|
Age de l'enfant
|
Total
|
|
Plus de 1 an
|
|
43,10
|
56,90
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Décès infantiles et niveau
d'instruction
Selon le tableau 2-16, la mortalité des enfants
diminue avec le niveau d'instruction. Elle est plus importante chez les enfants
dont les mères n'ont aucun niveau d'étude soit 70,69% contre
24,14% pour les enfants dont les mères ont le niveau primaire.
Pour les niveaux d'instruction plus élevés
l'incidence de la moralité est faible. Les décès sont
respectivement de 3 ,45% et 1,72% pour les niveaux secondaire et
supérieur. Le niveau d'instruction peut être déterminant
dans l'explication de la mortalité infantile car cette dernière
diminue avec le niveau d'instruction de la mère.
Tableau 2.16 Proportion de décès
et niveau d'instruction
|
Niveau d'instruction
|
Total
|
|
Primaire
|
Secondaire
|
supérieur
|
|
70,69
|
24,14
|
3,45
|
1,72
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
· Décès infantiles et rang de naissance
Les données du tableau 2-17 montrent que les enfants
des trois premiers rangs sont plus exposés au risque de
décès avec respectivement 27,59%, 25,86% et 24 ,14%. Les
décès diminuent avec le rang de naissance jusqu'au
cinquième enfant à partir duquel on observe une augmentation des
proportions de décès.
On pourrait donc penser que la surmortalité est plus
préoccupante chez les enfants de rang extrêmes et plus
singulièrement pour les premiers rangs du faite de l'inexpérience
de la mère en matière de pratique de soins et de suivi de
l'enfant. Le relèvement de la mortalité après le
quatrième rang peut s'expliquer par le fait que la mère tend vers
la ménopause et sous l'effet de l'épuisement physique, elle peut
connaitre des complications à l'accouchement conduisant au
décès de l'enfant.
Tableau 2-17 Proportion de décès
et rang de naissance
|
Rang de naissance
|
Total
|
|
2eme
|
3eme
|
4eme
|
5eme
|
6 et plus
|
|
27,59
|
25 ,86
|
24,14
|
3,45
|
8,62
|
10,34
|
58
|
|
Source : Données d'enquête, 2008
2-3 Comparaison des résultats de l'analyse
descriptive et des données d'enquêtes nationales
Notre analyse montre que les femmes instruites font plus les
soins prénataux et leurs enfants sont les plus vaccinés car nos
résultats indiquent que les proportions de vaccination des enfants de
mères non instruites, de niveau secondaire et supérieur sont
respectivement 38,37%, 70, 83% et 93,75%.
Cette tendance a été montrée par les
résultats de l'EDS qui indiquent que seulement 41% des femmes sans
niveau d'instruction avaient vacciné leur enfant contre 63% et 89%
respectivement pour les niveaux primaire et secondaire et ces proportions sont
sensiblement les mêmes pour les soins prénataux. Il ressort de
notre analyse que seulement 2,63% des femmes ayant fait les soins n'ont pas
vacciné leur enfant cela confirme le lien étroit entre
vaccination des enfants et soins prénataux montré par l'EDS.
En ce qui concerne l'allaitement, ce sont plutôt les
femmes non instruites qui allaitent plus leurs enfants au sein soit 54% d'elles
contre 50% pour le niveau secondaire et plus. Cette tendance est
confirmée par notre étude qui montre que le taux d'allaitement au
sein baisse avec le niveau d'instruction. Ces taux sont respectivement 48,85%,
23,61%, 5,57% et 1,97% pour aucun niveau, niveau primaire, secondaire et
supérieur.
Notre étude montre une surmortalité masculine
confirmant les résultats de l'EIS, 2005 qui montrent que la
probabilité de décéder avant le cinquième
anniversaire est plus élevée chez les garçons que chez les
filles soit 94%o contre 76%o.
Le rapport de l'enquête MICS ,2006 estime le taux de
scolarisation des filles à 51%. Ce faible niveau est corroboré
par nos résultats qui indiquent que seulement 56,39% des mères
étaient scolarisées.
Au niveau des maladies, notre analyse indique que le
paludisme, les IRA, les maladies infectieuses sont les principales causes de
maladies chez les enfants de moins de cinq ans. Cela confirme les
résultats du plan national de lutte contre le VIH/SIDA ,2006. Cependant,
la malnutrition montrée fréquente chez les enfants dans ce
rapport ne l'est pas dans notre étude. Cela peut s'expliquer par la
restriction faite par notre étude par le choix du seul CHU de Yopougon
alors que la malnutrition des enfants est plus fréquente dans la
région Nord de la Côte d'Ivoire selon le plan national de
nutrition.
Le DSRP indiquait en 2006, que les maladies parasitaires et
infectieuses représentaient plus de 60% de la morbidité
diagnostiquée ce qui représente une sous estimation de leur
incidence par rapport à notre étude qui montre une plus grande
incidence soit plus de 70 %. Cela pourrait s'expliquer par la persistance de
ces maladies malgré les efforts du gouvernement. L'analyse du tableau
2-4 montre que les enfants meurent plus de paludisme cela confirmant ainsi les
résultats de RASS, 2000 qui indiquent que le paludisme est la
première cause de mortalité chez les enfants.
En définitive, l'analyse descriptive montre que les
femmes qui font les visites prénatales sont prédisposées
à faire vacciner leurs enfants après l'accouchement. En ce qui
concerne l'allaitement, les femmes sans emploi pratiquent plus le mode naturel
et l'allaitement mixte est prédominant chez les femmes exerçant
une activité privée. Les mères qui n'ont aucun niveau
d'étude enregistrent le plus faible taux de visites prénatales et
celles ayant un niveau d'étude primaire ou secondaire, font ces visites
sensiblement dans les mêmes proportions. Par conséquent, plus la
femme est instruite plus grande est sa propension à faire les visites
prénatales. Cependant, la propension des femmes à allaiter leurs
enfants au sein baisse avec le niveau d'instruction.
Par ailleurs, les enfants meurent plus quand ils sont de l'un
des trois premiers rangs de naissance et la mortalité juvénile
est plus préoccupante que la mortalité infantile. Aussi l'on
enregistre plus de décès pour les enfants dont les mères
sont sans niveau d'instruction par rapport aux enfants dont les mères
sont instruites. Enfin, c'est dans la population des enfants non
vaccinés que l'on constate plus de décès.
DEUXIEME PARTIE :
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA MORTALITE
INFANTO- JUVENILE EN CÔTE D'IVOIRE
Cette seconde partie traite des déterminants de la
mortalité infanto-juvénile à l'aide d'un modèle
Logit. Il est question d'abord dans le chapitre III, de présenter
quelques études antérieures sur les facteurs explicatifs de
ladite mortalité et la méthode d'analyse. Ensuite, dans le
chapitre IV, nous procéderons à une analyse
économétrique et enfin apporterons des recommandations
après les résultats obtenus.
|