2. 1.2. Impact en relation avec les produits forestiers
Au nombre de ces produits forestiers, nous avons ceux
utilisés dans les activités de production végétale,
des activités d'élevage, de chasse et de pêche, de
sculpture et menuiserie, de forge, d'apiculture, de commerce (dolo et
PFNL).
La conséquence immédiate de la
raréfaction des terres est le développement de la
stratégie de fraude par les villageois pour assurer la
pérennisation de certaines activités. Cependant, le renforcement
de la garde du Parc grâce au Programme ECOPAS décourage la
pratique des activités illégales de chasse, de pêche et
d'élevage.
Tableau 6 : Tendances des activités de chasse et
de pêche
Village
|
Tendance de la chasse
|
Tendance de la pêche
|
hausse
|
baisse
|
Total
|
hausse
|
baisse
|
stabilisation
|
Total
|
Gnimbwama %
|
0
|
9
|
9
|
0
|
7
|
0
|
7
|
0
|
100
|
100
|
0
|
100
|
0
|
100
|
Nangbanli %
|
1
|
2
|
3
|
0
|
1
|
0
|
1
|
33,33
|
66,67
|
100
|
0
|
100
|
0
|
100
|
Lada %
|
0
|
13
|
13
|
1
|
13
|
0
|
14
|
0
|
100
|
100
|
7,14
|
92,86
|
0
|
100
|
Todouanga %
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
100
|
100
|
0
|
100
|
0
|
100
|
Tchontchonga %
|
0
|
6
|
6
|
0
|
3
|
1
|
4
|
0
|
100
|
100
|
0
|
75
|
25
|
100
|
Total %
|
1
|
31
|
32
|
1
|
25
|
1
|
27
|
3,125
|
96,875
|
100
|
3,7037
|
92,5926
|
3,7037
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau ci-dessus a été construit
à l'aide des informations recueillies auprès des hommes, qui sont
les seuls à s'adonner à ces activités. Au cours du
traitement des données, les enquêtés n'ayant pas
répondu aux questions ont été simplement ignorés.
C'est pourquoi le tableau à été construit pour les 32
hommes ayant répondu à la question relative aux tendances de la
chasse, tandis que 27 ont bien voulu se prononcer sur les tendances de la
pêche.
Ainsi, 31 personnes soit 97 % des répondants,
confirment une baisse de l'activité de chasse. Il en est de même
pour la pêche dont la baisse a été confirmée par 25
personnes soit 93 % des répondants (Tableau 6).
Cependant, selon un des enquêtés les
activités de chasse et de pêche connaissent pour lui un regain
d'importance. Même s'il ne s'agit que d'un cas isolé, de telles
affirmations montrent que la répression présente des limites et
que la conservation de la biodiversité passe une fois encore par la
gestion participative des aires protégées. Ceci est d'autant plus
vrai que les activités génératrices de revenus
substantiels, à savoir le commerce de PFNL (farine de baobab, tamarin,
paille, etc.) et de dolo, la sculpture et la forge connaissent une hausse en
termes d'importance. Dans la localité 100 Kg de farine de fruit de
baobab s'achètent parfois jusqu'à 22 000 FCFA. Aussi, les prix
des produits de la sculpture et de la forge deviennent-ils de plus en plus
rémunérateurs. Il suffit donc qu'il y ait un marché
intéressant pour les productions des activités
socio-économiques utilisant des produits forestiers pour que les paysans
y accordent une grande importance.
Tableau 7 : Tendances des activités de
récolte de produits forestiers, de forge et de sculpture
|
Tendance Récolte
Produits Forestiers
|
Tendance de la forge
|
Tendance de la sculpture
|
Village
|
Hausse
|
baisse
|
stable
|
hausse
|
baisse
|
hausse
|
baisse
|
stable
|
Gnimbwama
|
23
|
0
|
1
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
|
96
|
0
|
4
|
0
|
0
|
100
|
0
|
0
|
Nangbanli
|
20
|
2
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
90,9
|
9,1
|
0
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Lada
|
16
|
8
|
0
|
2
|
0
|
1
|
1
|
1
|
|
67
|
33
|
0
|
100
|
0
|
33,33
|
33,33
|
33,33
|
Todouanga
|
16
|
1
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
94
|
6
|
0
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Tchontchonga
|
14
|
3
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
|
82
|
18
|
0
|
50
|
50
|
100
|
0
|
0
|
Total
|
89
|
14
|
1
|
7
|
1
|
5
|
1
|
1
|
Total %
|
86
|
13
|
1
|
87,5
|
12,5
|
71,4
|
14,3
|
14,3
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau croisé dynamique ci-dessus donne une
idée des tendances des activités qui y sont mentionnées.
Tout comme le tableau 6, il ne prend en compte que ceux qui ont répondu
aux questions sur les tendances de la rÿÿolteÿÿes PFNL,
soit 104 enquêtés. Il prend également en compte les
forgerons et les sculpteurs de l'échantillon, respectivement au nombre
de 8 et 7.
Ainsi, 86 % des enquêtés ayant
répondu aux questions, pensent que la récolte des PFNL est en
hausse. Respectivement 88 et 71 % de forgerons et de sculpteurs attestent que
leurs activités respectives connaissent également une hausse
significative.
L'apiculture est une activité compatible avec
la conservation de la biodiversité et est pratiquée par 35 % des
hommes enquêtés. Cependant, elle reste interdite à
l'intérieur du Parc car, selon les services forestiers, certaines
personnes profitent des autorisations pour s'adonner au braconnage. Mais le
Programme ECOPAS dans le cadre de ses actions en faveur des riverains du Parc
contre ses externalités négatives encourage l'apiculture. C'est
dans ce sens que des ruches améliorées ont été
octroyées aux membres des CVGF des villages de Gnimbwama, Lada et
Nangbanli.
L'existence du Parc prive les communautés
riveraines d'espaces pouvant faire office de pâturage. Ainsi, la
raréfaction des pâturages en saison pluvieuse, leur
appauvrissement en période sèche, de même que la
raréfaction des sources d'eau au cours de la même période
compromettent l'activité de production animale. Outre ces
difficultés, les éleveurs sont confrontés aux
problèmes de saisie d'animaux dans le Parc et aux maladies. Dans un tel
contexte, on peut s'attendre soit à un déplacement des grands
éleveurs, ou à une réduction du cheptel de certaines
exploitations. Cette dernière prédiction a été
confirmée par 49 % des individus enquêtés, tandis que 51 %
des enquêtés reconnaissent une augmentation de leur cheptel
grâce à leur abnégation vis-à-vis de
l'activité d'élevage. La prise en compte de l'ethnie, montre que
les Peul spécialisés dans la production animale sont les plus
touchés par le phénomène, soit 67 % de ceux d'entre eux
qui ont été enquêtés. Quant aux Gourmantché,
e sont 48 % des enquêtés qui se plaignent d'une baisse de leur
cheptel (Tableau 8). La première prédiction a quant à elle
été confirmée par les enquêtes qualitatives. De
plus, 39 % des enquêtés émettent l'intention de se
déplacer vers le Bénin en cas d'augmentation considérable
de leur cheptel.
Tableau 8 : Tendances et projection de l'activité
d'élevage
|
Tendance du cheptel
|
Avenir de l'élevage
|
Ethnie %
|
Hausse
|
Baisse
|
Total
|
Pas d'avenir
|
Avenir
|
Total
|
Gourmantché %
|
56
|
51
|
107
|
70
|
42
|
112
|
52
|
48
|
100
|
63
|
38
|
100
|
Peul %
|
2
|
4
|
6
|
6
|
0
|
6
|
33
|
67
|
100
|
100
|
0
|
100
|
Total %
|
58
|
55
|
113
|
76
|
42
|
118
|
51
|
49
|
100
|
64
|
36
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Le tableau 8 comme tous les autres, a
été construit à l'échelle des répondants aux
questions requises. 113 enquêtés répartis entre les cinq
villages, ont bien voulu donner leur perception sur les tendances du cheptel,
et 118 se sont prononcés sur l'avenir de l'élevage.
Bien que des stratégies palliatives
(utilisation des résidus de culture, recherche de fourrage,
transhumance, réduction des troupeaux, etc.) aient été
mises en place par les populations, la grande majorité reste sceptique
quant à l'avenir de l'élevage dans les villages
enquêtés. Ainsi, 64 % des enquêtés du tableau 8
pensent que si les choses devaient restées inchangées, l'avenir
de l'activité de production animale serait compromis. Parmis les plus
sceptiques, on retrouve tous les 6 Peul enquêtés. En outre, ces
derniers affirment que l'activité d'agriculture est devenu leur
principale activité depuis quelques années, et cela à
cause des difficultés induites par le Parc sur
l'élevage.
La baisse tendancielle de l'exercice de ces
activités de chasse et de pêche vient amplifier dans la
périphérie du W le phénomène de sous-emploi de la
main-d'oeuvre qui caractérise déjà le milieu rural
burkinabè. Ainsi, le sous-emploi associé à l'augmentation
de la pauvreté, conséquence de la chute progressive des
rendements agricoles et des amendes en cas de violation quelconque du Parc,
pousse les jeunes à l'émigration ou à l'exode à la
recherche de conditions de vie meilleures.
Tableau 9 : Pourcentages et nombre de personnes
allées à l'aventure par exploitation et motifs de
déplacement
Village
|
Nombre d'aventurier par classe
|
Perception sur les motifs des
déplacements
|
0
|
] 0; 3]
|
] 3; 6]
|
] 6; + [
|
Total
|
pauvreté
|
manq terre
|
autres
|
Total
|
Gnimbwama %
|
5
|
6
|
1
|
0
|
12
|
10
|
0
|
3
|
13
|
42
|
50
|
8
|
0
|
100
|
77
|
0
|
23
|
100
|
Nangbanli %
|
3
|
6
|
2
|
1
|
12
|
16
|
0
|
0
|
16
|
25
|
50
|
17
|
8
|
100
|
100
|
0
|
0
|
100
|
Lada %
|
7
|
4
|
1
|
0
|
12
|
4
|
2
|
2
|
8
|
58
|
33
|
8
|
0
|
100
|
50
|
25
|
25
|
100
|
Todouanga
%
|
2
|
6
|
1
|
3
|
12
|
19
|
1
|
|
20
|
17
|
50
|
8
|
25
|
100
|
95
|
5
|
0
|
100
|
Tchontchonga %
|
2
|
7
|
3
|
0
|
12
|
18
|
1
|
1
|
20
|
17
|
58
|
25
|
0
|
100
|
90
|
5
|
5
|
100
|
Total %
|
19
|
29
|
8
|
4
|
60
|
67
|
4
|
6
|
77
|
32
|
48
|
13
|
7
|
100
|
87
|
5
|
8
|
100
|
Source : Données de l'enquête
Pour le tableau ci-dessus, les 60 chefs d'exploitation
de l'échantillon ont donné une réponse à la
question de savoir combien de personne de l'exploitation ont
émigré vers le Bénin. En revanche, seulement 77
enquêtés ont bien voulu donner leurs perceptions sur les motifs
des déplacements.
Le tableau 9 montre, d'une part, que 68 % des
exploitations enquêtées ont au moins un membre qui a
émigré ou qui pratique l'exode et explique, d'autre part, ces
phénomènes (exode rural et émigration) par la
pauvreté. Ainsi, 87 % des répondants incriminent la
pauvreté comme principal motif du déplacement des jeunes vers le
Bénin surtout.
|