1.7 Raconter une parentalité sans statut : petite
conclusion...
Quand une personne n'est pas reconnue individuellement comme
parent, indépendamment des relations qui l'entourent, elle est
obligée de passer par un ensemble d'autres relations pour faire valoir
sa parentalité : le couple, la configuration coparentale, la filiation
(l'enfant la reconnaît comme parent). Même Lisa, en rupture avec le
reste de la coparentalité fait valoir la configuration et la
confirmation de sa relation par son fils. Faire reconnaître une relation
implique alors d'en faire reconnaître d'autres qui entourent cette
même relation. Il semble difficile de la faire reconnaître de
manière isolée. C'est le combat de Lisa qui exprime sa
parentalité comme un lien qu'elle a construit seule, car elle ne ressent
pas l'appui des autres adultes. Mais elle ajoute également que tant que
Thibault était trop petit pour la reconnaître comme parent, sa
parentalité était perçue, selon elle, comme un
délire. Une relation ressentie pour soi, si elle n'est pas
partagée, si elle est unilatérale et si elle n'est pas
confirmée par d'autres, n'a alors aucune validité socialement.
Faire reconnaître une parentalité sans statut
à travers les autres relations qui l'entoure, c'est également la
rendre dépendante de ces autres relations. Quand ces dernières
sont rompues, la personne doit alors reformuler son discours et trouver
d'autres relations - ou alors une nouvelle manière de parler des
anciennes - pour faire valoir sa parentalité. Cela peut se traduire par
« ça a commencé par... » une histoire de couple, une
configuration particulière... Dans ce cas, même si celles-ci sont
rompues, leur existence ancienne permet de construire son récit qui
valorise la parentalité sans statut comme une relation fondée sur
une histoire partagée - et donc comme une relation valide.
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