1.3.2. Scolarité et éducation :
Les indicateurs et les données chiffrées
spécifiques aux jeunes issus de l'immigration sont peu nombreux ; la
statistique publique est stigmatisante, voir discriminatoire pour des jeunes
dont la plupart sont nés en France. Pourtant, on doit considérer
le fait que même si ils sont français, ils ne sont pas à
l'abri des difficultés et des discriminations liées à
leurs origines.
Effectivement, il existe une combinaison de l'origine ethnique
et de l'habitation en ZUS qui peut expliquer en partie les difficultés
rencontrées par la population des jeunes diplômés, issus de
l'immigration vivant en ZUS.
Face à la démocratisation scolaire lancée
en 85, on assiste à une augmentation des jeunes vivant en ZUS à
l'accès au Bac, on passe de 14,2 % en 90 à 19,6 % en 99. Cette
augmentation est moins rapide que l'échelle nationale. Cependant, la
prolongation des études au-delà de la scolarité
obligatoire s'étend plus rapidement dans les ZUS qu'ailleurs.
8 Différentes enquêtes Formation Qualification
Professionnelle ont été menées par l'INSEE en 1977, 1985,
1993, la dernière ayant porté sur un échantillon plus
restreint.
La part des 15-24 ans résidant en ZUS et titulaires
d'un bac ou d'un diplôme supérieur a doublé, (12,5 % en 90
à 24,6 % en 99) ; de même pour la métropole (18,8 % en 90
à 36,8 % en 99). En conséquence, l'écart
s'accroît.
Les diplômés vivant en ZUS et titulaires d'un
diplôme de l'enseignement supérieur constituent une
minorité.
Les élèves des établissements situés
en ZUS viennent en moyenne de milieux plus modestes que ceux des
établissements situés hors ZUS.
Suite à la baisse moins rapide des
diplômés des ZUS par rapport à l'échelle nationale
et face à la remise en cause du principe d'égalité
à l'école ; on assiste à un découpage
géographique des « quartiers prioritaires » avec en 1981 la
création des ZEP (zones d'éducation prioritaire) et en 1996, un
zonage plus précis : les ZUS, ZFU, ZRU...
Involontairement se tisse un lien entre la ZUS et la ZEP, le
quartier et l'école (80 % des écoles et des collèges des
ZUS sont classés en ZEP). En 1990, le nombre des sans
diplômés est 1,5 fois élevé dans les ZUS que dans
l'ensemble des villes et en 1999, 1,8 fois plus élevé.
Même si le poids des non-diplômés à
l'intérieur des ZUS diminue, 1jeune sur 4 non diplômé en 90
contre 1 jeune sur 3 en 99 ; cela s'explique par une augmentation de la
population dans l'accession aux diplômes.
Il existe un croisement de l'effet « habitat en ZUS, le
manque de qualification, et l'origine ethnique ». Les statistiques
montrent une sur représentation du chômage et du travail
précaire et sous-qualifié et un développement du
chômage des jeunes diplômés issus de l'immigration.
L'espace scolaire reproduit, en les amplifiant, les principaux
contrastes observés dans l'espace résidentiel.
L'espace scolaire est plus fortement structuré et
ségrégé que l'espace résidentiel (il existe des
discontinuités socio spatiales plus fortes, et des espaces de
mixité plus rares).
En ce qui concerne les logiques d'évitement et de
ségrégation, il ne faut pas oublier l'incidence de la question
scolaire sur les stratégies résidentielles. Il existe une micro
ségrégation interne, des différences notables entre les
ZUS et les autres territoires de leur agglomération).
On constate une faible présence d'acteurs éducatifs
dans l'environnement des enfants et des jeunes.
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