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Les conditions d'accès à  l'emploi des jeunes diplômés bac plus deux et plus des zones urbaines sensibles de l'agglomération nantaise

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par Jean-Baptiste DROUET
UFR de Sociologie de Nantes - DESS 2005
  

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1.2. Quelques données sur les Pays de La Loire. 4

1.2.1. Une population en baisse :

En 1999, on dénombre 29 ZUS en Pays de La Loire, soit 161000 habitants. Si la population de ces quartiers a diminué, le chômage a augmenté et concerne plus d'un actif sur quatre. La précarité progresse également : près de trois habitants sur dix vivent dans un ménage pauvre. La diminution du nombre des quartiers sensibles est conséquente : 6 % en neuf ans alors que la population des unités urbaines a augmenté de près de 5 %. Les départs nets d'habitants traduisent les difficultés que connaissent ces quartiers défavorisés. Ce phénomène est général, la population de l'ensemble des ZUS de la France métropolitaine a diminué de 5 %. L'ampleur des départs est variable selon les ZUS.

1.2.3. Trois habitants sur dix ont moins de 20 ans :

La population des quartiers sensibles est relativement jeune, 3 habitants sur 10 ont moins de 20 ans contre un quart pour les agglomérations concernées5. En 1990, les proportions étaient respectivement de 33 % et de 27 %. Dans certaines ZUS, les Dervallières ou Malakoff à Nantes, la proportion de jeunes dépasse 35 %. Inversement, la part de la population âgée de 60 ans ou plus (16 %) est plus faible que la moyenne des agglomérations (20 %). La population des ZUS vieillit, moins rapidement toutefois, que celle des agglomérations ou des Pays de La Loire. La part élevée de personnes d'origine étrangère est également une caractéristique de ces quartiers. Un habitant sur 12 est étranger, trois fois plus que dans l'ensemble des agglomérations. Cette proportion est en diminution par rapport à 1990 (10 %), mais les Français par acquisition sont plus nombreux. La concentration de la population étrangère dans les ZUS continue d'être d'actualité.

1.2.4. Un chômage massif et des emplois précaires :

Des études récentes ont largement mis en évidence les difficultés rencontrées en France par les jeunes
issus de l'immigration et en particulier maghrébine, à l'entrée sur le marché du travail (Dayan et alii,
1996 ; Viprey et Deroche, 2000 ; Silberman et Fournier, 1999). Il ressort en particulier de ces travaux

4 INSEE, Pays de La Loire, référence n°34, juin 2001.

5 Les huit agglomérations concernées : Nantes, St Nazaire, Angers, Le Mans, La Roche-sur-Yon, Laval, Cholet, Saumur.

une exposition au chômage et à la précarité de l'emploi pour ces jeunes plus importante que pour les autres, à attributs scolaires et sociodémographiques comparables. Les ZUS se caractérisent également par un chômage massif. En 1999, plus d'un actif sur quatre (27 % exactement)6 se déclarait au chômage, proportion double de celle des huit agglomérations concernées en Pays de La Loire. En 1990, les taux de chômage dans les ZUS étaient déjà deux fois supérieurs à la moyenne des agglomérations. En 9 ans, le nombre d'actifs a diminué de 5 % et celui des chômeurs a augmenté de 14 %. Le taux de chômage des femmes dépasse 30 % voire 40 % aux Dervallières ou à Malakoff. Quatre jeunes actifs sur dix sont au chômage, contre trois sur 10 en 90.

Le risque de chômage pour les jeunes est lié à la faiblesse des diplômes. Parmi les jeunes de moins de 25 ans qui ont quitté le système scolaire, 30 % n'ont aucun diplôme et moins d'un quart ont le Bac (pour la moitié d'entre eux un Bac professionnel).

Un quart seulement des 20-24 ans poursuit ses études (contre 55 % pour l'ensemble des 20-24 ans des agglomérations).

L'autre indice d'une situation défavorable sur le marché du travail est l'importance des emplois peu stables. Un salarié sur quatre travaille sous contrat à durée limitée (intérim ou CDD), ou occupe un emploi aidé. Cette proportion est de 17 % pour les salariés résidants dans les huit agglomérations concernées. Cette précarité de l'emploi induit une insuffisance de ressources monétaires et les prestations sociales sont nécessaires pour vivre.

Durant la décennie 1990, la précarité n'a pas diminué dans les ZUS des Pays de La Loire ; elle aurait même progressé dans certains quartiers. La population a certes baissé, mais le chômage a augmenté, entraînant une croissance de la pauvreté.

Un indicateur important à prendre peut être pris en compte : la comparaison du taux de chômage d'une ZUS (regarder le taux de chômage à Bellevue, ou aux Dervallières) avec le taux de chômage de l'agglomération qui englobe la ZUS (le taux de chômage à Nantes). Une liaison significative peut ainsi être mise en évidence.

1.3. La situation des jeunes diplômés : quartier, immigration, discrimination, emploi

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