1.2. Quelques données sur les Pays de La Loire.
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1.2.1. Une population en baisse :
En 1999, on dénombre 29 ZUS en Pays de La Loire, soit
161000 habitants. Si la population de ces quartiers a diminué, le
chômage a augmenté et concerne plus d'un actif sur quatre. La
précarité progresse également : près de trois
habitants sur dix vivent dans un ménage pauvre. La diminution du nombre
des quartiers sensibles est conséquente : 6 % en neuf ans alors que la
population des unités urbaines a augmenté de près de 5 %.
Les départs nets d'habitants traduisent les difficultés que
connaissent ces quartiers défavorisés. Ce phénomène
est général, la population de l'ensemble des ZUS de la France
métropolitaine a diminué de 5 %. L'ampleur des départs est
variable selon les ZUS.
1.2.3. Trois habitants sur dix ont moins de 20 ans :
La population des quartiers sensibles est relativement jeune,
3 habitants sur 10 ont moins de 20 ans contre un quart pour les
agglomérations concernées5. En 1990, les proportions
étaient respectivement de 33 % et de 27 %. Dans certaines ZUS, les
Dervallières ou Malakoff à Nantes, la proportion de jeunes
dépasse 35 %. Inversement, la part de la population âgée de
60 ans ou plus (16 %) est plus faible que la moyenne des agglomérations
(20 %). La population des ZUS vieillit, moins rapidement toutefois, que celle
des agglomérations ou des Pays de La Loire. La part élevée
de personnes d'origine étrangère est également une
caractéristique de ces quartiers. Un habitant sur 12 est
étranger, trois fois plus que dans l'ensemble des agglomérations.
Cette proportion est en diminution par rapport à 1990 (10 %), mais les
Français par acquisition sont plus nombreux. La concentration de la
population étrangère dans les ZUS continue d'être
d'actualité.
1.2.4. Un chômage massif et des emplois
précaires :
Des études récentes ont largement mis en
évidence les difficultés rencontrées en France par les
jeunes issus de l'immigration et en particulier maghrébine, à
l'entrée sur le marché du travail (Dayan et alii, 1996 ;
Viprey et Deroche, 2000 ; Silberman et Fournier, 1999). Il ressort en
particulier de ces travaux
4 INSEE, Pays de La Loire, référence n°34,
juin 2001.
5 Les huit agglomérations concernées :
Nantes, St Nazaire, Angers, Le Mans, La Roche-sur-Yon, Laval, Cholet,
Saumur.
une exposition au chômage et à la
précarité de l'emploi pour ces jeunes plus importante que pour
les autres, à attributs scolaires et sociodémographiques
comparables. Les ZUS se caractérisent également par un
chômage massif. En 1999, plus d'un actif sur quatre (27 %
exactement)6 se déclarait au chômage, proportion double
de celle des huit agglomérations concernées en Pays de La Loire.
En 1990, les taux de chômage dans les ZUS étaient
déjà deux fois supérieurs à la moyenne des
agglomérations. En 9 ans, le nombre d'actifs a diminué de 5 % et
celui des chômeurs a augmenté de 14 %. Le taux de chômage
des femmes dépasse 30 % voire 40 % aux Dervallières ou à
Malakoff. Quatre jeunes actifs sur dix sont au chômage, contre trois sur
10 en 90.
Le risque de chômage pour les jeunes est lié
à la faiblesse des diplômes. Parmi les jeunes de moins de 25 ans
qui ont quitté le système scolaire, 30 % n'ont aucun
diplôme et moins d'un quart ont le Bac (pour la moitié d'entre eux
un Bac professionnel).
Un quart seulement des 20-24 ans poursuit ses études
(contre 55 % pour l'ensemble des 20-24 ans des agglomérations).
L'autre indice d'une situation défavorable sur le
marché du travail est l'importance des emplois peu stables. Un
salarié sur quatre travaille sous contrat à durée
limitée (intérim ou CDD), ou occupe un emploi aidé. Cette
proportion est de 17 % pour les salariés résidants dans les huit
agglomérations concernées. Cette précarité de
l'emploi induit une insuffisance de ressources monétaires et les
prestations sociales sont nécessaires pour vivre.
Durant la décennie 1990, la précarité n'a
pas diminué dans les ZUS des Pays de La Loire ; elle aurait même
progressé dans certains quartiers. La population a certes baissé,
mais le chômage a augmenté, entraînant une croissance de la
pauvreté.
Un indicateur important à prendre peut être pris
en compte : la comparaison du taux de chômage d'une ZUS (regarder le taux
de chômage à Bellevue, ou aux Dervallières) avec le taux de
chômage de l'agglomération qui englobe la ZUS (le taux de
chômage à Nantes). Une liaison significative peut ainsi être
mise en évidence.
1.3. La situation des jeunes diplômés :
quartier, immigration, discrimination, emploi
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