5.3. Classification de
l'OCP
La Classification OCP est une manière simple de
déterminer cliniquement la localisation de la lésion en cas d'AVC
aigu. Les études cliniques sur les AVC ayant utilisé la
classification de l'OCP sont rares. Pour rappel, les résultats
trouvés dans le cadre de cette étude étaient les
suivants : 50% de syndromes lacunaires, 20% de syndrome de la circulation
postérieure, 24% de syndrome de la circulation antérieure totale
ou partielle. En ce qui concerne les syndromes lacunaires, nos résultats
sont nettement supérieurs à ceux de Bamford et al avec 21% des
cas(108) ; et ceux de Mead et al qui relèvent 26,1% des cas
(62).Les lésions relevées chez les sujets ayant participé
à cette étude sont corrélées aux
antécédents d'HTA ; car en effet, les lacunes sont
très souvent associées à l'HTA chronique (109).
5.4. Les troubles
cognitifs
Dans le cadre de cette étude, les troubles cognitifs
ont été évalués à l'aide du Minicog.
Vingt-six pour cent des patients ont été diagnostiqués
déments. La prévalence de la démence rapportée dans
la littérature varie entre 25 et 50% (54,110). Dans une revue portant
sur 24 ans, Béjot et al. ont rapporté une prévalence de
20,4% en France (111). Ils ont également noté que chez les
patients présentant un AVC lacunaire, la fréquence des
démences était 7 fois plus élevée que chez ceux qui
présentaient un AVC hémorragique. Parmi les facteurs de risque de
démence post-AVC régulièrement rapportés on note
l'âge avancé, le faible niveau scolaire, la présence d'une
dépendance ou d'un déficit cognitif pré-AVC (112-115).
Khedr et al. ont de plus mis en exergue le rôle des lacunes dans le
déterminisme des troubles cognitifs post-AVC (116). Dans cette
étude, la prévalence des AVC lacunaires était de 50%. Il
est utile de noter que des déficits cognitifs isolés peuvent
persister au décours d'une lésion vasculaire focale. Cependant,
plus fréquemment, ce sont plusieurs secteurs des fonctions cognitives
qui sont déficitaires, constituant un authentique syndrome
démentiel (85). Le fait que l'AVC puisse aggraver ou favoriser une
Maladie d'Alzheimer peut rendre difficile l'établissement d'un lien de
cause à effet entre un AVC et un syndrome démentiel apparu
quelques temps après (109). Il n'en demeure pas moins vrai que ces
troubles sont souvent méconnus. Cette méconnaissance est
dommageable, puisque ces troubles sont associés à un sur-risque
de dépendance, d'institutionnalisation, et surtout de récidive
d'événement vasculaire majeur et de mortalité (117-120).
Il est du reste connu que l'amélioration de la prise en charge des AVC
nécessite de considérer les troubles cognitifs éventuels
(121). A l'heure actuelle, il n'existe pas de consensus sur les outils
à utiliser dans le diagnostic des troubles cognitifs post-AVC mis
à part un large bilan neuropsychologique (116). La
nécessité du diagnostic des troubles cognitifs chez les patients
à risque cardiovasculaire s'impose également en amont. Leur
prévalence est élevée notamment en cas d'HTA chronique.
Les troubles cognitifs péjorent le cours de la maladie et augmentent le
risque de survenue d'un AVC chez ces patients(122).
|