2.3.3. La manie
La survenue d'un épisode maniaque dans le contexte d'un
AVC est rare, on l'observe chez moins de 1% des patients (41-42). Sa
physiopathologie relève d'une perturbation de la boucle
fronto-striato-capsulo-thalamo-corticale interconnectée au
système limbique et au lobe temporal, principalement du
côté droit (42).
Le lithium, le valproate de
sodium, la carbamazepine, les antipsychotiques, le clonazepam et la clonidine
ont montré leur efficacité dans plusieurs études des cas
(42). En raison de son faible indice thérapeutique, le lithium n'est pas
le traitement de première intention.
2.3.4. Les troubles de
l'émotivité et du comportement
2.3.4.1. Rires et pleurs pathologiques
Les lésions cérébrales peuvent perturber
les manifestations émotionnelles. A la suite d'un AVC, ils peuvent
augmenter en fréquence, se déclencher sans raison apparente et
échapper au contrôle que l'on parvient normalement à
assumer dans un contexte social.
Quoique différents des rires et pleurs normaux en ce
qu'ils sont excessifs dans leur expression, les RPP conservent leur composante
sociale puisqu'ils se déclenchent plutôt dans une situation
d'interaction et non quand le patient est seul (43). La prévalence des
RPP varierait entre 7 et 34% selon que l'examen clinique est effectué
dans les jours immédiats ou plusieurs mois après un AVC
(43-46).
2.3.4.2. Colère,
irritabilité et agressivité
L'inclination à la colère, en tant que trait de
caractère, est considérée comme un facteur de risque pour
les AVC (47). Angelelli et al. ont observé que, dans la première
année qui suit un AVC, l'irritabilité était une des
manifestations colériques proprement dites. Elle se caractérisait
davantage par une baisse du seuil d'impatience pour des détails triviaux
que par des manifestations colériques proprement dites (48).
2.3.4.3. Labilité émotionnelle
(LE)
La labilité émotionnelle est fréquente en
cas d'AVC. La prévalence s'élève à 40%
(49). Sa prévalence diminue pour se stabiliser entre 15
et 21% 6 mois après la survenue de l'AVC (50).
2.3.4.4. Réaction catastrophique
La Réaction catastrophique n'est observée que
chez les patients présentant une lésion à
l'hémisphère gauche (49). Il est important de la reconnaitre car
elle apparait comme un facteur de risque important de la survenue de la
DPAVC (50). Soixante-six pour cent des patients ayant
présenté une réaction catastrophique ont
développé une DPAVC trois mois après la survenue de la
maladie (49-50).
2.3.4.5. Modification du comportement
sexuel
Des cas d'hypersexualité après un AVC ont
été décrits durant la période aiguë comme dans
le cas du Syndrome de Klüver-Bucy (49). Ong Hai et Odderson (51) ont
également décrit un cas de masturbation excessive avec une
lésion au niveau du lobe frontal droit et de la partie antérieure
du corps calleux. Ces phénomènes sont plutôt rares. Les
situations les plus fréquentes sont la diminution de la libido et de la
fréquence des rapports sexuels.
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