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Manifestations neuropsychiatriques des accidents vasculaires cérébraux à  Kinshasa

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par Magloire Mpembi Nkosi
Université de Kinshasa - Spécialiste en Neuropsychiatrie 2011
  

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2.3. Les troubles psychiatriques dans les AVC

Une atteinte cérébrale peut accroître une vulnérabilité constitutionnelle aux
affections psychiatriques mais surtout altérer la capacité du sujet à s'adapter aux changements existentiels, entraîner des pertes de statut ou de rôle, la rupture de relations affectives et de liens socio-professionnels, jusque-là constitutifs de l'identité. Les manifestations psychiatriques secondaires aux AVC sont nombreuses. En raison de leur impact sur l'évolution et la qualité de vie des patients, il est important de pouvoir les reconnaitre et les soigner.

2.3.1. La dépression

La Dépression Post Accident Vasculaire Cérébral (DPAVC) est relativement fréquente. Sa prévalence varie entre 18 et 60% (31). Les critères diagnostiques du DSM IV de la DPAVC (dépression due à une maladie organique) sont superposables à ceux d'une dépression fonctionnelle. La DPAVC se caractérise néanmoins par : une détérioration cognitive plus sévère, de plus amples fluctuations de l'humeur, un ralentissement psychomoteur plus important, une anxiété plus marquée, des signes somatiques et végétatifs (32). Par contre l'anhédonie, l'état mélancolique, la culpabilité et les idéations suicidaires sont plus rares (32-33). Néanmoins, le risque suicidaire, surtout chez les patients jeunes, n'est pas négligeable (34-35).

Le diagnostic de la dépression se base généralement sur l'évaluation clinique ou sur l'utilisation des questionnaires qui peut être rendue difficile par les déficits cognitifs des patients ayant présenté un AVC.

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (SSRI) ont montré leur efficacité dans la prise en charge de la DPAVC. Ils ne présentent que des rares effets secondaires. Les tricycliques ne sont pas recommandés en raison de leurs effets secondaires. Ils sont moins efficaces que les SSRI (36).

2.3.2. L'anxiété

Les critères diagnostiques de l'anxiété post accident vasculaire cérébral (APAVC) dans le DSM IV TR sont ceux de l'anxiété associée à une lésion cérébrale et superposables à celle de l'anxiété généralisée. L'APAVC est fréquente. Entre 25 et 50% des patients manifestent une anxiété généralisée qui peut être associée à une dépression jusqu'à deux ou trois ans après un AVC (37-38). L'APAVC se rapproche par plusieurs aspects du syndrome de stress post traumatique. Le syndrome de stress post traumatique proprement dit est rapporté chez près d'un patient sur dix ayant survécu à un AVC (39).

L'APAVC peut être liée à des facteurs psychologiques telle la préoccupation de ne pas pouvoir contrôler ses réactions. Par contre, les mécanismes neurobiologiques sont mal connus.

Parmi les différentes approches thérapeutiques explorées, ce sont les thérapies cognitivo-comportementales qui ont fait l'objet des études les plus structurées. Malgré des résultats contradictoires, celles-ci font preuve d'une efficacité démontrée chez certains patients (40).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus