Le facteur culturel dans la coopération sino-camerounaise:le cas de l'implantation de l'institut Confucius a l'institut des relations internationales du Cameroun(IRIC)( Télécharger le fichier original )par Jean Cottin Gelin KOUMA Universite de Yaounde II-Soa - Master II en Relations Internationales option Diplomatie 2010 |
SECTION I : L'APPORT DE CONFUCIUS A LA CIVILISATION CHINOISEConfucius et sa doctrine ont exercé une grande influence en Chine et c'est la raison pour laquelle il est reconnu comme l'une des grandes figures de la civilisation et de la culture chinoise. Il sera donc judicieux de présenter le maître et sa doctrine (Paragraphe I), ensuite de dégager la place que cette doctrine occupe dans la civilisation chinoise (Paragraphe II). PARAGRAPHE I : CONFUCIUS ET SA DOCTRINEDans un premier temps, nous reviendrons brièvement sur Confucius (A). Ceci étant, il importera d'analyser sa doctrine (B) qui a connu une grande influence en Chine. Eminent pédagogue, philosophe et homme politique, Confucius (555-479 av. J.C)63(*), est comme nous l'avons souligné plus haut, l'une des grandes figures de la civilisation de la Chine ancienne et le fondateur du système éducatif féodal. Sa pratique tout comme sa réflexion sur l'éducation ont exercé une influence considérable sur le développement de l'éducation aussi bien en Chine qu'ailleurs dans le monde. Dans l'Antiquité, Confucius était considéré comme le « premier des sages », et le « modèle de dix mille générations »64(*). . Il apparait que, toute sa vie, Confucius a eu la passion d'apprendre et d'enseigner. Il était un grand érudit aux multiples talents et, de son vivant même, sa réputation s'étendait fort loin. Stéphane Bessière, le considère comme « un lettré savant et un éducateur (...) enseigne qu'un chef doit avoir une attitude exemplaire avant de vouloir que les personnes qu'il dirige adoptent, elle aussi, une telle attitude »65(*). Avant lui, sous la dynastie des Zhou, les études s'effectuaient dans l'administration sous la conduite de fonctionnaires de celle-ci. L'enseignement général était le monopole exclusif des nobles, mais il était dénié au peuple. Confucius a vécu à la fin de la période « des Printemps et des Automnes » au moment où la société chinoise, passant de l'esclavagisme au féodalisme, connaissait des troubles et subissait de profonds changements. Les « études au sein et par l'administration » perdaient progressivement leur fondement politique et économique tandis que la culture se popularisait. Conscient de cette tendance, Confucius brisa le monopole exercé sur l'éducation par la classe des nobles en ouvrant une école privée, accueillant aussi bien les pauvres que les riches. « Mon enseignement, disait-il, est destiné à tous, sans distinction »66(*). Par sa taille, le nombre de ses élèves comme par la qualité de son niveau, l'école de Confucius était unique en son temps. De son vivant et par après, son enseignement eut une influence considérable dans les domaines de l'éducation, de la politique, de l'économie, de la culture, aussi bien que dans celui de l'éthique et de la morale. B) La doctrine de Confucius : le confucianisme Le confucianisme fait référence à l'enseignement du philosophe Confucius et de ses disciples, en particulier Mencius (371-289 avant Jésus Christ) et Xunzi (305-235 avant Jésus Christ)67(*). Il s'agit d'une philosophie conservatrice qui se charge d'apporter des solutions aux problèmes politiques et sociaux qui affectent la Chine antique. En effet, durant leur existence, Confucius et ses disciples se retrouvent face à une Chine ravagée par les guerres entre seigneuries et sont confrontés à une certaine dégradation des structures sociales et des moeurs. Confucius pensait que l'homme nait bon mais qu'il risque de devenir mauvais à cause d'un milieu néfaste sauf à être bien éduqué. Le confucianisme tente donc de restaurer l'ordre social en élaborant un modèle de gouvernement et une éthique basée sur la notion d'excellence humaine. Ce qui fait dire à Eric Nguyen que : « le confucianisme, né en Chine, constitue moins une religion qu'une éthique »68(*). Dans la philosophie confucéenne, l'homme est placé au centre de tout mais il n'existe qu'à travers ses relations avec autrui. L'homme n'est donc pas considéré comme un sujet à part entière comme c'est le cas en Occident. Cette conception de l'homme exclut tout comportement individualiste et considère que l'individu ne peut s'épanouir qu'en prenant en compte le besoin d'autrui. En outre, si l'homme est placé au centre de tout, cela implique que l'objectif premier de tout gouvernement est de veiller au bien être de ses gouvernés. Le confucianisme peut se résumer comme une philosophie de l'excellence humaine. C'est une philosophie qui tourne autour d'un certain nombre de valeurs interdépendantes qui visent à assurer l'harmonie du corps social et le bien être de chaque individu. Afin de donner une image synthétique de cette philosophie, il convient de se reporter à la place qu'elle occupe dans la société chinoise. * 63 Y. Huanyin, loc. cit., p.16. * 64 Idem. * 65 S. Bessière, op. cit., p.72. * 66 Y. Huanyin, loc. cit., p.6. * 67 Idem. * 68 E. Nguyen, L'Asie géopolitique: de la colonisation à la conquête du monde, Paris, Studyrama, 2006, p.22. |
|