1. La politique intérieure
Généralement, il n'y a que très peu de
chose à dire sur les Seychelles de RENÉ. Ce qu'on retient le plus
souvent, c'est l'arrivée au pouvoir de ce dernier, la tentative de coup
d'État en 1981, la rébellion militaire de 1982, le
rétablissement du multipartisme à la fin de l'année 1991,
l'adoption d'une Constitution multipartite et les premières
élections présidentielles libres en 1993 et la démission
de RENÉ en 2004. Que pouvons-nous dire de la politique intérieure
des Seychelles sous RENÉ ? Cf. Indications chronologiques.
Sitôt que RENÉ a mis en place un régime
socialiste qui se dit non marxiste, il fait venir des troupes tanzaniennes aux
Seychelles. Après le coup d'État des mercenaires aux Comores en
1978, le régime vit dans la crainte d'une même situation aux
Seychelles. Ainsi, en mai de la même année, il dénonce une
« tentative de complot ». En mars 1979, une nouvelle Constitution,
mettant en place le monopartisme, est promulguée et RENÉ est
élu président de la République en juin. En octobre, des
manifestations estudiantines ont lieu contre l'instauration du National
Youth Service (Service Nationale de la Jeunesse ou NYS) et en
novembre, une répression s'abat après la dénonciation d'un
« complot » par le régime. Le NYS est mis en place en
1981. Novembre 1981 est un mois traumatisant, avec notamment la tentative de
coup d'État de mercenaires en provenance d'Afrique du Sud. L'ONU
mène alors l'enquête dès décembre. 1982 est, quant
à elle, l'année du procès des six mercenaires mais aussi
l'année d'une rébellion militaire déclenchée en
août. En 1983, des élections législatives se
déroulent. En juin, les mercenaires sont amnistiés et
expulsés et en décembre, l'agent secret sud-africain Martin
DOLINCHEK est libéré. S'en suit une nouvelle crainte du
régime après l'intervention américaine à Grenade.
Pour 1984, nous pouvons retenir la réélection de RENÉ et
sa nomination en tant que secrétaire-général du parti
unique, la création du Marketing Board, la réduction du
gouvernement à cinq ministres et la réaffirmation du
non-alignement des Seychelles. En mai-juin, un « complot » de la
Garde nationale est réprimé tandis que le 27 septembre, la
question de la démocratie est abordée lors du 6e congrès
du parti unique. Enfin, en décembre 1985, le principal opposant de
RENÉ, Gérard HOAREAU, est assassiné à Londres. En
1986, la fausse Ambassade de l'Ordre de Malte du mafieux Mario RICCI prend fin
le 19 mai, un nouveau gouvernement est formé le 19 septembre et une
« tentative de coup d'État » est déjouée. 1987
est l'année des élections législatives et de la
célébration avec éclat des dix ans du régime. Mais
en 1988, il y a un remaniement ministériel et un nouveau « complot
» contre RENÉ. 1989 voit pourtant la réélection de ce
dernier. 1990-1991 correspondent à un mouvement démocratique qui
aboutit au rétablissement du multipartisme et à la transition
démocratique de 1992 à 1993. Fin 1993, un procès
intenté à un opposant a un effet boomerang. En novembre 1994, le
président de l'Assemblée fait expulser un élu de
l'opposition. En 1995, les partis politiques obtiennent un statut similaire
à une compagnie commerciale (janvier) et le choix d'un nouveau drapeau a
suscité une controverse (juin). En 1996, la loi de l' «
Economic Development Act » (EDA) provoque des remous en
janvier et en avril, un accord sur les propriétés de
l'Église catholique est signé. 1997 voit s'ouvrir le débat
sur la citoyenneté et la célébration en grandes pompes du
vingtième anniversaire du coup d'État de RENÉ. En 1998,
RENÉ est réélu lors d'élections
générales, le NYS prend fin et en
octobre, un accrochage se déroule au Parlement. En
2000, un cinquième amendement de la Constitution permet à
RENÉ de décider, quand il le souhaite, la date des
élections présidentielles afin de prendre de vitesse
l'opposition. En 2001, RENÉ est réélu, mais sa
réélection est largement contestée. En décembre
2002, les élections législatives se déroulent très
violemment. En 2003, le vice-président James MICHEL est
désigné comme dauphin de RENÉ (9 mars). Il y a une
éphémère normalisation entre RENÉ et l'opposition
(mars-juillet) avant que celle-ci soit réprimée par le pouvoir.
Enfin, 2004 est l'année où RENÉ abandonne le pouvoir : il
démissionne au profit de son dauphin désigné, James Alix
Michel, le 14 avril.
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