3. D'autres tensions
Mis à part les conflits franco-seychellois les plus
importantes que nous venons d'étudier, il existe d'autres tensions qui
ont opposé la France aux Seychelles de RENÉ. Nous allons voir
quelles sont ces tensions et comment elles sont présentées.
D'abord, il y a l'adhésion française à la
COI. On apprend que les Seychelles ont décidé de bloquer
l'adhésion de la France dans cette commission : elle est
présentée comme étant hostile à cette
adhésion, au même titre que l'Inde et l'Australie, deux
États riverains de l'océan Indien. D'après la
LOI, les pays membres de la COI, dont les Seychelles, auraient subi
des pressions discrètes des États-Unis et du Royaume-Uni,
soucieuses de contenir l'influence française dans la région.
À cause de cette décision seychelloise, les relations entre la
France et les Seychelles se sont considérablement refroidies. La France
a alors choisi d'exercer des pressions sur les Seychelles226.
Cela semble avoir porté ses fruits puisque deux mois plus tard, la
France adhère à la COI.
On peut voir qu'une nouvelle tension avec la France s'est
déroulée en 1986. En juillet 1986, le président des
Seychelles a écrit à REAGAN, TCHATCHER mais aussi à
MITTERRAND pour dénoncer un complot des services américains,
britanniques et français fomenté à Paris dans le but de
déstabiliser les Seychelles227. Jacques GARCIN,
conseiller français auprès de RENÉ, aurait transmis la
lettre décrivant le complot intitulé « Distant Lash
» à MITTERRAND le 4 juin 1986228. En raison
de ce complot, le régime a interdit les navires français de
mouiller à Victoria pour les festivités du 5 juin 1986, laissant
plutôt ceux des Soviétiques229. Un an
après l'éphémère crise, RENÉ a
affirmé au Point que ce n'était qu'une fausse rumeur de
complot230. D'après la LOI, la présence
de l'Albatros et la nomination d'un nouvel ambassadeur français
en 1987 devaient rassurer le régime socialiste231.
Ensuite il y a eu l'affaire du Monte Confurco, bateau
de pêche appartenant à une société mixte
seychello-espagnole établie sur l'île de Mahé. Ce navire,
intercepté par la marine française le 8 novembre 2000, aurait
pêché illégalement dans les eaux des Terres australes et
antarctiques françaises (TAAF). La LOI présente le
procès au Tribunal international de la mer de Hambourg à travers
deux articles parus les 9 et 23 décembre 2000. On apprend que les
Seychelles ont saisi le tribunal et qu'elles sont défendues par Me Ramon
Garcia SALGADO. Le premier jugement rendu désavoue partiellement la
France. L'avocat a ensuite estimé que les Seychelles souhaitaient «
sortir de cette affaire « du tourbillon médiatique et politique
» au sein duquel [...] « les autorités françaises
» tentaient de l'inscrire ».
226 « Tension avec Paris », La Lettre de l'Océan
Indien, 23 novembre 1985.
227 « Les dix du régime », La Lettre de
l'Océan Indien, 6 juin 1987 ; Op. cit. BIANCHINI Roger,
« Nous ne sommes la colonie de personne... », Le Point, 7
juin 1987.
228 « Satisfecit américain », La Lettre de
l'Océan Indien, 18 juillet 1987.
229 Op. cit. « Les dix du régime »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 juin 1987.
230 Op. cit. BIANCHINI Roger, « Nous ne sommes la
colonie de personne... », Le Point, 7 juin 1987.
231 Op. cit. « Les dix du régime »,
La Lettre de l'Océan Indien, 6 juin 1987.
Comme nous l'avons vu précédemment, les Seychelles
ont une dette considérable. D'après la LOI, elle
s'élève en 2002 à 23 millions d'euros232.
Nous constatons à travers un
article de la LOI paru le 24 février 2001 que
depuis quelques années, à partir de cette date, les relations
entre la France et les Seychelles sont devenues très limitées
à cause du remboursement de la dette seychelloise envers
l'AFD233. Cette agence finance les projets de
développement des pays émergeants. Les Seychelles ayant des
problèmes d'arriérés de remboursement de sa dette envers
l'agence, celle-ci a cessé de financer les projets du gouvernement
seychellois depuis quatre ans, donc 1997, d'après la LOI. Donc,
cela peut provoquer quelques complications dans la coopération
bilatérale pourtant jugée fructueuse. Cela explique pourquoi
France-Albert RENÉ « snobe Paris »234. C'est
sans doute pourquoi le ministre français JOSSELIN s'est rendu aux
Seychelles : pour renouer le contact entre la France et les Seychelles
d'après l'hebdomadaire.
232 « L'opposition en visite à Paris », La
Lettre de l'Océan Indien, 28 septembre 2002.
233 « Josselin fait la leçon à René
», La Lettre de l'Océan Indien, 24 février 2001.
234 Op. cit. « L'opposition en visite à
Paris », La Lettre de l'Océan Indien, 28 septembre
2002.
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