la région des Seychelles
Pour mieux comprendre les relations entre la France et les
Seychelles de RENÉ, il était indispensable d'adopter un regard
panoramique. Nous allons donc recadrer les relations francoseychelloises dans
l'ensemble de la politique étrangère de la France dans la
région. Les Seychelles sont situées par les chercheurs dans deux
zones géographiques : d'un côté l'Afrique, de l'autre
l'océan Indien. Deux zones géographiques sont-elles le signe de
deux diplomaties différentes ? La politique étrangère de
la France aux Seychelles résulte-t-elle d'une politique
étrangère unique pour deux zones ou de deux diplomaties
distinctes, une pour chaque aire géographique ?
A) La diplomatie française en Afrique
Comme les Seychelles forment un État-archipel
africain, il est important de voir comment la diplomatie française se
déroule en Afrique et comment elle peut être appliquée aux
Seychelles.
Le président de la République française
est le principal pilier des relations francoafricaines et est de facto
le chef de la Communauté. L'Afrique, surtout francophone, constitue
son domaine privilégié, son « pré carré
». DE GAULLE et MITTERRAND sont présentés comme étant
les plus africains des présidents français. La personnalisation
des liens franco-africains par les présidents français permettent
de tisser des liens particuliers avec les dirigeants africains. Le ministre des
Affaires étrangères constitue le second pilier. Pourtant, c'est
le ministre de la Coopération qui s'occupe particulièrement des
affaires africaines en se chargeant de l'Aide et de la Coopération, ce
qui provoque des problèmes. Nous avons ensuite les conseillers du
président aux Affaires africaines, dits les « messieurs Afrique
». Ils détiennent le rôle important d'interlocuteur entre le
président de la République française et les dirigeants
africains. Le plus important était Jacques FOCCART, l'homme de la
tristement célèbre « Françafrique » et le
fondateur des fameux réseaux Foccart. Nous pouvons trouver cet ensemble
d'acteurs dans les relations franco-seychelloises (cf. chapitre
IV).
Après l'accès des colonies à
l'indépendance dès 1960, la France a préservé ses
liens avec elles en conservant des instruments spécifiques
hérités de la colonisation. La raison est qu'elle a des
intérêts économiques, stratégiques et surtout
culturels en Afrique. L'influence française permet à la France de
justifier son statut de grande nation. La France justifie sa présence en
Afrique en se présentant comme la défenseuse d'une Afrique
menacée, celle qui apporte son soutien économique à ce
continent, ou encore, elle rappelle l'ancienneté des relations franco-
africaines. La France tisse des relations plus harmonieuses avec l'Afrique
francophone qu'avec les pays maghrébins : elle constitue le coeur des
relations franco-africaines. La continuité marque les relations entre la
France et l'Afrique francophone. Dès les premières années
de l'indépendance, la France a aidé les dirigeants africains
à installer et consolider leurs régimes autoritaires à
parti unique ou militaires. D'après Jean-François MÉDARD,
la « Françafrique »
constitue, avec la Francophonie et la culture un des
fondements de l'exception française12. La Francophonie,
quant à elle, joue un rôle important dans les relations
franco-africaines : elle permet aux acteurs de dépasser les clivages et
apprendre à travailler ensemble. Les sommets francoafricains renforcent
les liens entre la France et les pays africains grâce aux entretiens en
tête-à-tête. Les déplacements diplomatiques
renforcent également ces relations et ont une place extrêmement
importante en Afrique. La zone Franc, héritage de l'époque
coloniale, liait également la France et les pays africains. La France a
même réussi à lier ses anciennes colonies à la CEE
et s'est efforcée à convaincre ses partenaires européens
de leur donner un libre accès au marché communautaire grâce
aux Conventions de Lomé. Les Seychelles, en plus d'appartenir à
l'Afrique anglophone, appartiennent à l'Afrique francophone, et la
Francophonie, les sommets franco-africains et les déplacements
diplomatiques jouent un rôle dans les relations francoseychelloises. En
revanche, l'archipel n'appartient ni à la « Françafrique
» car ce n'est pas une ancienne colonie française directe, ni
à la zone Franc car il utilise la roupie comme monnaie.
12 MÉDARD Jean-François, « Les avatars du
messianisme français en Afrique », L'Afrique politique
1999, Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999, p.17.
La coopération avec l'Afrique est particulière
par la nature des relations franco-africaines. Elle sert de prétexte
à la France sur son rôle en Afrique et de son statut de puissance
mondiale. C'est aussi un héritage de la colonisation. Elle renforce les
liens franco-africains et permet à la France d'exercer son influence sur
le continent. Elle est sujette à de larges critiques (par exemple,
l'affaire des éléphants blancs). Au lieu d'aider
véritablement les États africains à se développer,
la France détourne la coopération pour assurer la
stabilité des régimes et consolider leurs liens avec elle. Le
clientélisme se développe en renforce la dépendance des
pays africains envers la France. Le Ministère de la Coopération
possède des antennes en Afrique et divers organismes d'aide au
développement, comme le Fonds d'Aide et de Coopération (FAC) et
la Caisse Centrale de Coopération Économique (CCCE) accordent des
crédits aux États africains pour les aider dans leur
développement. L'Afrique reçoit de la France une aide
financière importante : 40 à 50 % de l'aide globale. L'aide
à l'Afrique noire augmente au détriment du Maghreb. L'aide
à l'Afrique des années 60 a doublé trente ans plus tard.
On retrouve ces organismes d'aide au développement aux Seychelles ainsi
qu'une assistance financière. Trois domaines sont
privilégiés dans les accords franco-africains : les domaines
culturel, économique et de la défense. Nous retrouvons
particulièrement ces types d'accords dans les relations
franco-seychelloises. En outre, la coopération militaire a une place
très importante en Afrique. Ses objectifs sont précis et
consistent au maintien de la présence française, la
défense des intérêts, et l'aide au développement de
la défense nationale des pays africains. La coopération militaire
s'articule sur les accords de Défense, l'assistance militaire technique
(AMT) et la Force d'Action Rapide (FAR). Les accords de Défense sont des
accords de coopération dans le domaine militaire. L'AMT fournit du
personnel, une aide à la formation, et un soutien logistique. La FAR est
le signe le plus évident de la présence française : 62 000
soldats sont implantés dans des bases militaires dans toute l'Afrique.
Elle intervient tout particulièrement en cas de troubles et
s'avère dès lors relativement importante pour la France car elle
cherche à éviter le chaos et la remise en cause des
régimes alliés malgré leur nature majoritairement
autocratique. Il existe une politique sanitaire de la France en Afrique qui
fait alors figure de sinistrée. Pendant deux décennies, la France
prétendait aider les jeunes États africains à lutter
efficacement contre les grandes épidémies en développant
les institutions et les équipements sanitaires alors qu'en
réalité sa politique est cloisonnée et mal
définie, d'où la tentative de
réorganisation de la stratégie française dans ce domaine
dès les années 80 (cf. chapitre XI). La
coopération franco-africaine est décentralisée en 1992.
Pourtant, malgré des personnalités politiques
et diplomatiques ainsi que des coopérants compétant, la France
n'arrive pas à définir une politique étrangère
claire, cohérente et sur le long terme en Afrique. Cela provoque
l'apparition de problèmes, comme le poids croissant des
coopérants français dans les pays africains alors qu'ils devaient
former les cadres. Sous DE GAULLE, la diplomatie française en Afrique
était conçue comme un combat. Les relations franco-africaines
sont inégales. On confond aide et coopération. Après son
élection, MITTERRAND a voulu rénover les relations
franco-africaines, mais la complexité est telle qu'il a dû y
renoncer et revenir à une politique classique. Dans les années
80, les relations économiques entre la France et l'Afrique
s'affaiblissent : la France est contrainte d'accepter que ses « clients
» fassent des réformes économiques radicales. Mais la France
perd ses moyens économiques : elle est donc incapable d'aider l'Afrique
à s'en sortir. Elle est même dépassée par l'ampleur
des événements qu'elle n'arrive pas à comprendre :
écroulement du Bloc de l'Est, fin de la guerre froide et remise en cause
des régimes autoritaires africains. C'est pourquoi 1990 constitue une
date particulièrement importante. Le président MITTERRAND a donc
annoncé à contrecoeur à La Baule que l'aide serait
conditionnée par la démocratisation, annonce
généralement mal accueillie par ses partenaires africains. Les
Seychelles étaient concernées par cette annonce en raison de la
nature dictatoriale de son régime politique. L'Afrique s'est
engagée sur la voie de la démocratisation mais elle rencontre des
problèmes économiques et politiques : elle a donc du mal à
changer. Le sommet de La Baule devait permettre à la France de
réorienter sa stratégie de politique étrangère en
Afrique. On dénonce le manque de coordination, voir l'incohérence
des services, la surconcentration de la coopération en Afrique, les
modalités de l'Aide et de la coopération. On propose et on
applique diverses solutions. Mais comme l'Afrique, la politique
étrangère de la France sur ce continent rencontre des
difficultés. Pire, la politique et l'influence de la France
déclinent et pour cela on s'en prend au Royaume-Uni13.
La guerre au Zaïre et le génocide rwandais prouvent que le
néocolonialisme français est en crise. Il est donc probable que
la diplomatie et la coopération franco-seychelloise sous le
régime de France-Albert RENÉ aient souffert et souffrent encore
actuellement d'un manque de définition claire et sur le long terme. Il
est même possible que tout comme en Afrique, la diplomatie
française décline dans l'archipel au profit du Royaume-Uni
autrefois si présent dans l'archipel.
13 Le Royaume-Uni est rendu responsable de tous les maux de
la France en Afrique par sa culture, sa langue, sa « pensée unique
» et sa volonté de supplanter la France sur le continent : c'est le
« complot anglo-saxon. SOURCE : Op. cit. MÉDARD
Jean-François, « Les avatars du messianisme français en
Afrique », L'Afrique politique 1999, Bordeaux, Centre
d'étude d'Afrique noire, 1999.
Enfin, nous pouvons voir, d'après Danielle
DOMERGUE-CLOAREC, que l'opinion public française se
désintéresse des relations franco-africaines et qu'elle est, en
outre, mal informée14 : cela indique que ces relations
auraient donc une faible place dans la presse française. C'est sans
aucun doute le cas pour les relations franco-seychelloises.
D'un point de vue historiographique, voire médiatique,
les Seychelles constituent un territoire appartenant à l'océan
Indien. Quelle politique la France applique-t-elle dans la région et
comment la considère-t-on dans l'archipel ? Pour rester cadré
avec notre sujet, nous allons écarter la politique française dans
une zone vedette : le Proche et le Moyen-Orient.
La France, tout comme l'ensemble des États
européens, s'est intéressée tardivement à
l'océan Indien, autrement dit, durant la deuxième moitié
du XVIIe siècle15. Nous pouvons citer comme moments
marquants de la politique française dans cette région
jusqu'à la période qui nous intéresse : la création
en 1664 de la Compagnie des Indes orientales, l'installation de comptoirs en
Inde et dans les îles Mascareignes - dont la Réunion -, la
rivalité avec le Royaume-Uni pour le contrôle de cette
région16, ou encore son entreprise coloniale (par
exemple la conquête de Madagascar en 1895). Les Seychelles étaient
officiellement françaises de 1756 à 1814. L'entreprise coloniale
française prend fin avec la décolonisation dans les années
60-70 (par exemple celles des Comores en 1975 et de Djibouti en 1977). La
présence française dans l'océan Indien est donc ancienne.
Jusqu'en 1967, le Royaume-Uni, puissance coloniale des Seychelles,
étaient la principale puissance étrangère dans la
région avant de décliner suite à l'annonce de son retrait
de l'est du canal de Suez. Ce fut pendant son déclin que les Seychelles
ont été décolonisées17.
Aujourd'hui le Royaume-Uni ne possède plus dans l'océan Indien
que la British Indian Ocean Territory crée en 1965.
La France, grâce à ses atouts que nous verrons tout à
l'heure, a profité du déclin du Royaume-Uni et du vide qu'il a
laissé pour devenir la principale puissance étrangère de
l'océan Indien.
14 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique
après les indépendances, Paris, Sedès, collection
Regards Sur L'histoire, 1995.
15 La France s'est donc intéressée à
l'océan Indien plus tardivement que les Portugais, les Anglais ou les
Hollandais déjà présents.
16 Rivalité remportée par le Royaume-Uni aux prix
de guerres défavorables à la France.
17 L'indépendance a permis aux Seychelles de
récupérer les îles Aldabra, Desroches et Farquhar
utilisées comme bases par les Britanniques et les Américains.
SOURCE : MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un enjeu
pour l'Occident, Paris, CHEAM, 1995, p.31.
Dès le retrait britannique du canal de Suez en 1967,
l'océan Indien, en particulier le sud-ouest, est devenu un enjeu pour
l'Occident, donc pour la France : c'est une importante voie de communication,
la route du pétrole. Les pétroliers quittant le Golfe
arabo-persique doivent passer par le sud-ouest de l'océan Indien pour
traverser le canal du Mozambique, atteindre la route du Cap et se rendre
à l'Ouest. La route est longue et les pétroliers peuvent
être exposés à de multiples dangers, comme celui d'une
rencontre hostile avec un sous-marin. D'après Philippe LEYMARIE, la
constitution progressive d'une « barrière socialiste
»18 menacerait cette route aux yeux des
Occidentaux19. Il est donc indispensable d'assurer la
sécurité des pétroliers pendant leur trajet. Les
puissances, en particulier les États-Unis et l'URSS, cherchent donc
à contrôler cette voie de communication : il y ainsi de grandes
rivalités et c'est là un aspect de la guerre froide. À ces
puissances nous pouvons ajouter la France. Diego Garcia, Djibouti et la
Réunion servent à la surveillance de l'océan Indien. En
revanche, la route du pétrole vers l'est, c'est-à-dire en
direction du Japon ou encore de l'Australie, est moins vulnérable et les
navires passent par le sud du Sri Lanka. Les divers
États du sud-ouest de l'océan Indien sont
chacun situés à un emplacement stratégique. Les Seychelles
constituent, avec Maurice, un point de passage entre l'est et l'ouest de
l'océan. Les pétroliers passent depuis l'est de l'archipel. Les
Seychelles attirent donc involontairement les convoitises des grandes
puissances. Leur position stratégique les rend vulnérables aux
pressions extérieures. C'est pourquoi le régime de RENÉ a
rééquilibré ses relations Ouest-Est et est
non-aligné, réussissant à préserver un
équilibre fragile. Sa position stratégique incite les puissances
à assurer la stabilité du régime, d'où
l'intervention de la France et de l'URSS après la tentative de coup
d'État en 1981. C'est aussi pour cela que les pays non-alignés de
l'océan Indien, dont les Seychelles, ont cherché à mettre
fin au « processus d'escalade et d'expansion » de la présence
militaire des grandes puissances dans l'océan Indien. Ainsi, en 1971,
l'ONU adopte le projet de création d'une « zone de paix » dans
l'océan Indien démilitarisée. Les États-Unis et la
France sont les premiers visés. En fait, l'idée de créer
une « zone de paix » est difficile à appliquer et a
rencontré des obstacles.
Hélène MAZERAN présente la France comme
un soutien économique et un facteur d'équilibre face à la
rivalité américano-soviétique20. La
France a plusieurs intérêts dans l'océan Indien : ses
territoires, c'est-à-dire la Réunion, Mayotte et d'autres
îles ; ses fortes relations avec plusieurs pays, surtout ceux du
sud-ouest de l'océan Indien, parmi lesquels les Seychelles ; enfin, le
rôle stratégique qu'elle tient dans cette partie du monde. Pour
défendre ses intérêts, la France est donc très
présente militairement dans l'océan Indien, bien que les moyens
déployés soient modestes. Grâce à une importante
flotte de la « Royale » (nom de la Marine française), et
à ses bases à Djibouti, la Réunion et Mayotte, la France
est la principale puissance étrangère présente dans la
région. La « Royale » est la flotte la plus importante de
l'océan : plus de 15 % de son tonnage total, c'est-à-dire 300 000
à 1 million de tonnes se trouvent dans l'océan Indien. Elle a une
vocation régionale et a une capacité mondiale. La « Royale
» dissuade les agresseurs de pays amis ou de territoires français,
projette la puissance de la France et maintient la présence
française dans l'océan Indien. Djibouti est la principale base
française : elle permet à la France de surveiller l'océan
Indien, surtout pendant l'occupation soviétique de l'Afghanistan.
18 Cette barrière socialiste est composée par
les Comores de SOILIH, l'Éthiopie de MENGISTU, Madagascar de RATSIRAKA,
le Mozambique de MACHEL, la Somalie de SYAD BARRE, la Tanzanie de NYERERE, le
Yémen du Sud du FNL et ... les Seychelles de RENÉ.
19 LEYMARIE Philippe, Océan Indien : nouveau coeur du
monde, Paris, Éditions Karthala, 1981.
20 MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un
enjeu pour l'Occident, Paris, CHEAM, 1995, p.178.
La FAR, présente en Afrique, l'est également
dans l'océan Indien. La France pratique deux stratégies :
directe, c'est-à-dire protéger ses intérêts par la
dissuasion ; et indirecte qui consiste à mettre en place une riposte
graduée de toute tentative de grignotage des intérêts
français par le déploiement de la FAR. La France est la garante
de la sécurité des voies maritimes de l'océan Indien. En
dominant le trafic maritime, la France entretient des relations commerciales
avec l'ensemble des pays riverains. En tant que principale puissance militaire
étrangère présente dans l'océan Indien, la France
est mise en cause par les pays qui cherchent à créer une «
zone de paix » dans la région. Pourtant, on a accepté de
maintenir la présence militaire française « au nom de la
paix ». En effet, elle joue un rôle de stabilisatrice et son retrait
aurait été profitable à
l'hégémonie d'autres puissances, surtout celle
de l'URSS. De plus, la France est une puissance navale moyenne et non
hégémonique, elle rassure les pays alliés face à
ses agresseurs et évite aux pays riverains d'être
confrontés sans cesse à l'URSS : elle attire plus facilement la
sympathie des États. Cela permet à la France de jouer son
rôle de gendarme de l'océan Indien et d'affirmer son statut de
puissance riveraine. Position que l'URSS a vainement tenté de
supplanter. Pourtant, il y a des cas de « cohabitation » de navires
français et soviétiques, par exemple aux Seychelles.
Les territoires français dans l'océan Indien
sont importants : avec une Zone Économique Exclusive (ZEE) de 2,8
millions de km2 (un quart du domaine maritime français) aux multiples
ressources, ils font de la France la première puissance maritime du
sud-ouest de l'océan Indien. La dissémination de ces territoires
et leur superficie posent des problèmes car elles privent des ressources
économiques aux pays riverains. La Réunion est la plus
importante. C'est « la vitrine de la France » dans l'océan
Indien. Elle sert de relais culturel entre la France et l'océan Indien,
mais également de base militaire à 2 800 soldats, 8
bâtiments de combats et 5 bâtiments de soutien depuis le
départ des troupes françaises de Madagascar en 1973. En
réalité, elle est le siège du commandement des Forces
Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI). Elle est
indispensable à la France. Pourtant, son économie est faible, ce
qui pose des problèmes. Dans les années 70 et jusqu'au
début des années 80, le statut de la Réunion était
contesté par ses voisins, dont les Seychelles, réunis au sein
d'une commission ad hoc de l'OUA. Afin que les pays riverains
acceptent cette présence française, la France pratique une
diplomatie sans exclusive et souple avec eux, accorde de l'importance aux
usages locaux et développe de bonnes relations. La diplomatie
d'acception de la présence française dans l'océan Indien
et d'intégration régionale de la Réunion -
décentralisée en 1982 et en plein dynamisme - a porté ses
fruits : le 10 janvier 1986, la France intègre la Commission de
l'Océan Indien (COI) dont font partie les Seychelles : c'est
l'évènement le plus important des années 80 dans
l'océan Indien d'après Arnaud de LA GRANGE21. En
effet, c'est rare qu'une puissance développée s'associe avec des
pays en voie de développement. La Réunion a même pris la
présidence de la COI en 1988, en 1992 et en 1996. Mayotte abrite
également une base et possède une importance stratégique
grâce à son lagon d'une longueur de 150 km. Ayant choisi le
rattachement avec la France plutôt qu'avec les Comores - car elle a
conscience de ses faiblesses économiques et puisqu'elle
préfère le système français à celui des
Comores - elle est le sujet du contentieux entre la France et les Comores. Les
îles Éparses dans le canal du Mozambique sont revendiquées
par Madagascar. La France défend donc ses territoires. Les Terres
australes et antarctiques françaises (TAAF) ne sont nullement remises en
cause.
21 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la
géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris,
Paris4-Sorbonne, 1988.
Après l'accession à l'indépendance des
États du sud-ouest de l'océan Indien, la France a
immédiatement établi avec eux des liens étroits. Si ces
liens sont aussi étroits, c'est avant tout grâce à une
langue et une culture commune : l'ensemble de la région parle
français et possède une culture héritée de la
colonisation française (par exemple, on continue d'utiliser le code
Napoléon comme base de droit à Maurice et aux Seychelles). C'est
la culture qui domine la coopération entre la France et les pays du
sud-ouest de l'océan Indien. Tout comme en Afrique, la Francophonie
permet l'établissement de liens privilégiés avec ces pays,
dont les Seychelles. Les liens culturels avec la France se renforcent de plus
en plus à Maurice et aux Seychelles. Dans le domaine économique,
la France est le principal bailleur de fond et client de la région. Dans
le
domaine militaire, il y a des accords d'assistance technique
mais jamais de défense. Enfin, la coopération sanitaire dans
l'océan Indien est, d'après Claude ROUY, un des meilleurs reflets
de la volonté de la France de coopérer avec les États
riverains22. Ces relations privilégiées
confortent l'importance de la France dans le monde. En dehors des Seychelles,
que peut-on dire des liens entre la France et les pays du sud-ouest de
l'océan Indien ? Avec Madagascar, les rapports étaient excellents
jusqu'en 1972 avec le départ du président malgache Philibert
TSIRANANA et l'arrivée au pouvoir des militaires. Sous la dictature
socialiste du capitaine de frégate Didier RATSIRAKA (1975-1991), les
relations avec la France étaient difficiles sans qu'elles ne soient pour
autant mauvaises. Aux Comores, les relations étaient suspendues
dès l'arrivée au pouvoir du maoïste révolutionnaire
Ali SOILIH (1975-1978). Elles n'ont été rétablies
qu'après son assassinat lors d'un putsch des mercenaires dirigés
par Bob DENARD. Bien que les relations francocomoriennes soient devenues
bonnes, seule la question de Mayotte les oppose. Enfin, à Maurice, ses
relations avec la France n'ont eu de cesse de se développer. Elles se
sont même considérablement renforcées après la
victoire électorale du Mouvement militant mauricien (MMM) en juin 1982.
Toutefois, la collaboration privilégiée de la France avec
l'Afrique du Sud heurte la sensibilité des États insulaires, dont
les Seychelles : confrontée à la remise en cause de sa
collaboration avec ces différents pays, la France s'efforce de maintenir
sa position traditionnelle dans la région. Sa complaisance avec les
individus impliqués dans les entreprises de déstabilisation
régionale, comme Bob DENARD, ainsi que la colonisation « utilitaire
» ternissent sa diplomatie régionale.
22 ROUY Claude, « La coopération sanitaire
française avec les pays de l'océan Indien », Annuaire
des pays de l'Océan Indien, Volume VII, Aix-en-Provence, Presses
universitaires d'Aix-Marseille, 1980, p.35.
23 CAMPREDON Jean-Pierre et SCHWEITZER Jean-Jacques,
France, Océan Indien, Mer Rouge, Paris, CHEAM, 1986.
Malgré les apparences, on se rend compte que les
résultats de la diplomatie française dans l'Océan Indien
ne sont pas très bons. Pour Jean-Pierre CAMPREDON et Jean-Jacques
SCHWEITZER, sa politique régionale a connu des semis-succès,
voire des échecs23. La raison de ces échecs ?
L'insuffisance des moyens financiers, un manque de volonté des
coopérants et des entreprises françaises dans la région,
ainsi que les obstacles dressés volontairement par les États-Unis
et l'URSS en matière d'aide au développement. D'après
Hélène MAZERAN, le manque de moyens financiers risque de priver
la France de son statut de puissance navale24. Dès les
années 90, tout comme en Afrique, la politique étrangère
de la France dans l'océan Indien s'affaiblit, et sa grandeur si ancienne
dans la région décline. En effet, elle est confrontée
à la multiplication de plusieurs puissances concurrentes étendant
progressivement leurs influences dans la région : les États-Unis,
la Russie, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, l'Inde ou encore l'Afrique du
Sud. En même temps, tout comme en Afrique, les pays de l'océan
Indien se démocratisent. Il est considéré que la
démocratisation de l'océan Indien est une condition de la paix et
de la sécurité internationale Pour pallier la faiblesse de se
moyens diplomatiques, la France a cherché à intégrer sa
politique régionale dans celle de l'Union européenne. Pourtant,
le renforcement de sa coopération avec les pays riverains peut
être un atout. Elle pourrait peut-être avoir une présence
militaire plus active à l'avenir25 ?
La France pratique deux politiques étrangères
quasi distinctes en Afrique et dans l'océan Indien. Néanmoins,
elles peuvent se confondre, en particulier dans le sud-ouest de l'océan
Indien qui est rattaché au continent africain. L'Afrique et
l'océan Indien sont deux zones géographiques importantes aux yeux
de la diplomatie française car elles font la grandeur de la France. Sa
place, sa politique de collaboration, surtout culturelle, et son influence sont
importantes et elle est appréciée des habitants. Elle met en
place d'importantes relations diplomatiques avec l'Afrique et l'océan
Indien. Dans ces deux régions, surtout dans l'océan Indien, la
France a des intérêts qu'elle ne peut pas se permettre de perdre.
Mais sa politique n'est pas claire, elle n'a pas assez de moyens, ce qui
provoque des difficultés et son déclin. La politique
étrangère de la France aux Seychelles depuis son
indépendance est le résultat de la combinaison de ces deux
diplomaties. Au fil de notre développement, nous retrouverons certains
des éléments évoqués dans notre étude sur
les relations francoseychelloises pendant le « règne » de
France-Albert RENÉ.
24 MAZERAN Hélène, Géopolitique de
l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.
25 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations
internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université
de La Réunion, Faculté de droit et des sciences
économiques et politiques, 1993.
PREMIÈRE PARTIE :
LA PRESSE FRANCAISE AUX SEYCHELLES
ET DANS LES RELATIONS FRANCO-
SEYCHELLOISES
Chapitre I : Les acteurs de la presse
française aux
Seychelles de René
Pour étudier les relations franco-seychelloises sous
France-Albert RENÉ en utilisant essentiellement comme sources les
articles de presse française, il est préférable de
commencer par vous présenter les acteurs de la couverture
médiatique française dans l'archipel. Quels journaux ou magazines
ont publié des articles sur les Seychelles de RENÉ et en
même temps sur ses relations avec la France ? Qui sont ses journalistes ?
Et à partir d'où suivent-ils les événements dans
l'archipel ? Dans le souci d'étudier la vision des relations
franco-seychelloises à travers la presse métropolitaine, nous
écarterons les journaux d'outre-mer comme Le Quotidien de la
Réunion et franco-africains comme Jeune Afrique.
A) Les journaux, magazines et agences de
presse
Dans notre corpus, nous avons répertorié plus
de vingt journaux ou magazines : Le Monde, Le Point, Les
Échos, L'Express, Le Figaro, Le Quotidien de
Paris, Le Matin, Libération, La Croix,
La Lettre de l'Océan Indien, et encore. Quelques bulletins de
deux agences de presse française, l'AFP et News Press
y sont inclus. Nous allons vous les présenter.
D'abord, il est jugé préférable de
commencer par l'AFP. Sans elle, les journaux français mais
également étrangers seraient beaucoup moins renseignés sur
l'actualité internationale. Fondée le 20 août 1944 pendant
la résistance parisienne, l'Agence France-Presse devient un
réseau international de l'information avec l'Agence
Press, Bloomberg et Reuteurs. Il obtient un
statut spécifique le 10 janvier 1957 : il est indépendant et
neutre. En 1971, les dépêches sont transmises par satellites.
Elles sont informatisées dès 1973-1975. L'AFP s'investit
ensuite dans la photographie, l'infographie et Internet. Aujourd'hui, l'AFP
couvre 165 pays grâce à ses 115 bureaux et 50 correspondants
et à travers cinq centres régionaux : Washington DC pour
l'Amérique du Nord, Hong-Kong pour l'Asie et le Pacifique, Montevideo
pour l'Amérique latine,
Nicosie pour le Moyen-Orient, et Paris pour l'Europe et
l'Afrique (dont les Seychelles). 2 900 personnes de 80 nationalités
différentes employées par l'agence sont réparties à
travers tous les pays couverts et six langues de travail sont utilisées
(français, anglais, espagnol, allemand, portugais et
arabe)26.
26
http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_France-presse,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
Le Monde est considéré comme
étant la référence de la presse francophone dans le monde.
Crée en décembre 1944 par Hubert BEUVE-MÉRY par la
volonté de Charles de GAULLE de donner à la France un journal de
référence, ce « quotidien du soir » a pour
particularité d'être daté du lendemain du jour de sa
publication - ainsi, sa première édition parait le 18
décembre 1944, daté du 19 décembre -, ce qui lui permet
d'être disponible dès midi à Paris et le soir dans les
grandes villes de France. Avec 300 000 exemplaires diffusés, Le
Monde se trouve pourtant derrière L'Équipe,
Ouest France ou 20 minutes en termes de diffusion. Pourtant,
il possède une audience quotidienne supérieure avec ses 1.895.000
lecteurs et il est le quotidien français le plus diffusé dans le
monde (120 pays). Le Monde possède plusieurs rubriques, comme
Le Monde Magazine et il est présent sur Internet depuis 1995.
Ses locaux sont restés pendant quarante-quatre ans dans les locaux du
Temps dont il en est devenu le propriétaire en 1956. Son
siège s'est ensuite déplacé à plusieurs reprises ;
actuellement il se trouve au boulevard Auguste-Blanqui depuis 2004. Suites
à des difficultés financières dans les années 80 et
90, Le Monde a dû abandonner son statut de SARL pour celui de
société anonyme à directoire et conseil de surveillance en
1994. Dans les années 2000, il connaît des crises allant
jusqu'à la perte de son indépendance en
201027.
27
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-le-journal-le-monde---presentation-ethistoire-2045.htm,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
28
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_diplomatique,
consulté le mardi 23 août 2011.
Le Monde diplomatique est un supplément du
Monde fondé en 1954. Surnommé « le Diplo », il
était destiné à l'origine aux « cercles diplomatiques
et aux grandes organisations internationales ». Bien que Le Monde
détienne encore 51 % du capital du Monde
diplomatique, ce dernier a pris progressivement son autonomie
et il possède actuellement une rédaction et une
société d'édition différentes du quotidien. Parmi
les sujets traités, nous avons la géopolitique,
l'économie, les questions sociales, l'écologie, la culture ou
encore les médias. Il peut se montrer favorable envers des personnes
controversées, comme Fidel CASTRO ou Hugo CHAVEZ, ou bien se montrer
particulièrement critique, à l'égard de la politique
israélienne à propos du conflit
israélo-palestinien28, par exemple.
Le Figaro est le plus ancien quotidien
français encore publié : il a été fondé le
15 janvier 1826, c'est-à-dire sous Charles X. Sa devise utilisée
en une est tirée du Mariage de Figaro - d'où le nom du
journal - de BEAUMARCHAIS : « Sans la liberté de blâmer,
il n'est point d'éloge flatteur ». Petit journal satyrique
connaissant le succès puis l'échec, il devient un grand quotidien
le 16 novembre 1866, engrangeant ainsi un succès beaucoup plus large. Le
journal a su attirer des auteurs illustres comme Alexandre DUMAS et il est l'un
des premiers journaux à publier des grands reportages sur place. Le
Figaro s'est mêlé dans la vie politique
française du XIXe siècle : chute de Charles X, la prise de
position contre la Commune ou encore l'Affaire Dreyfus (ZOLA fait publier ses
trois premiers articles avant de publier son célèbre «
J'accuse » dans L'Aurore).
Entre 1914 et 1918, le journal est privé de son
identité mondaine et littéraire suite à l'assassinat de
son directeur par Henriette CAILLAUX (14 mars 1914) et par la guerre. Il renoue
avec son esprit mondain pendant l'entre-deux-guerres et publie dans les
années 30 de grands reportages, par exemple sur la Guerre d'Espagne.
Pendant l'Occupation, Le Figaro installé à Lyon, subit
une lourde censure avant d'être sabordé le novembre 1942. Il
réapparaît en publiant un éditorial de François
MAURIAC sur Charles de GAULLE lors de la Libération (25 août
1944). Depuis son rachat par Robert HERSANT en 1975, le journal est dans la
tourmente jusqu'à sa prise de contrôle en juin 2004 par le groupe
Dassault (GIMD). Malgré des problèmes économiques et
financiers, la place actuelle du Figaro dans notre
société demeure toujours importante29.
29
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Figaro,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
30
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_croix,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
31
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Point,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
La Croix, quotidien catholique appartenant au groupe
Bayard Presse, est avec Le Figaro l'un des journaux français
les plus anciens à être encore publié : il a
été fondé en 1880 sous la forme d'un mensuel par le
père Emmanuel d'ALZON. Devenu un quotidien en 1883, La Croix
réussit à fédérer les courants catholiques
mais s'est montré violemment antidreyfusarde et antisémite.
Après la dissolution de la congrégation des assomptionnistes le
25 janvier 1900, La Croix est racheté par Paul FERON-VRAU. Le journal
paraît alors sous deux formats : un périodique de petit format
destiné au lectorat populaire d'un côté, et de l'autre un
grand journal pour un public plus exigeant et plus cultivé. Pendant la
Seconde Guerre mondiale, son siège se déplace à Bordeaux
puis à Limoges. Cessant de paraître le 21 juin 1944, il est
relancé le 1er février 1945 par le père GABEL qui
introduit de nouvelles rubriques. Le 1er février 1956, le crucifix est
supprimé de la « une ». Le journal soutient le concile Vatican
II (1962-1965). En 1972, La Croix devient La
Croix-L'Événement avant de reprendre son nom originel en
1983. En 1995, il connaît une nouvelle impulsion, suivie d'une
modernisation en 2006. En 2003, La Croix à fait la une des
journaux en licenciant un de ses collaborateurs ayant écrit un livre
portant atteinte à la ligne éditorial du
journal30.
Le Point est un magazine d'information
générale fondée en 1972 par une ancienne équipe de
journalistes de L'Express en se basant sur les grands magazines
américaines. En trois ans, il a atteint son équilibre financier,
puis est devenu largement bénéficiaire. Menacé
d'être nationalisé après la victoire de la gauche en 1981,
il quitte les éditions Hachette. La société Gaumont
rachète le 25 janvier 1982 51 % du capital du Point à
Hachette et devient son principal actionnaire. En septembre 1992, la «
Générale Occidentale », filiale d'Alcatel-Asthom acquiert 40
% du capital et devient son principal actionnaire en septembre 1993. Un GIE
L'Express-Le Point apparaît pour gérer le domaine de la
publicité, ce qui constitue une importante source de revenus. Le
Point lance sa première édition ciblée le 29 janvier
1994 sur les Grandes écoles et les universités. Son directeur
actuel est Étienne GERNELLE depuis décembre
200931.
Les Échos est un quotidien d'information
économique et financière fondée en 1908 par les
frères SERVAN-SCHREIBER d'abord sous la forme d'un petit mensuel avant
de devenir un quotidien vingt ans plus tard. L'ensemble de l'actualité
nationale, régionale et internationale ayant des répercussions
sur la vie économique et financière est traitée et
analysée. Ancienne référence de presse économique,
il connaît une interruption pendant l'occupation avant de
réapparaître après la Libération sous un format
réduit. À cause des tensions au sein de la famille
Servan-Schreiber, le journal est vendu aux BEYTOUT en 1963. Le journal
connaît alors une modernisation et se développe. Il est
racheté en 2007 par le groupe LVMH32.
32
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Echos,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
33
http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-l-express---presentation-et-histoire2025.htm,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
34
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quotidien_de_Paris,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
35
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Matin_de_Paris,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
36
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ration_(journal),
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
L'Express, magazine généraliste, est
crée par Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER et Françoise GIROUD le 16
mai 1953, d'abord comme supplément des Échos avant de
devenir indépendant. Sous l'impulsion de son président
SERVAN-SCHREIBER qui accueille des écrivains reconnus tels SARTRE ou
CAMUS, L'Express engrange le succès. Pendant les
élections législatives de 1955-1956, il est publié
quotidiennement. En 1964, il change de formule pour devenir le premier
hebdomadaire d'informations français sur le modèle du Time
américain. En 1977, il est vendu au financier Jimmy GOLDSMITH. Il
appartient ensuite à divers groupes, dont Express-Roularta
depuis 200633.
Le Quotidien de Paris, du Groupe Quotidien
aujourd'hui disparu, est fondé en 1974 par Philippe TESSON. La survie de
ce quotidien généraliste était difficile : sa diffusion
modeste était plutôt « élitiste » et ses
capacités financières étaient limitées. Il ne
réussit à survivre que grâce au succès du
Quotidien du Médecin, autre publication du groupe. Mais le 19
juin 1994, ce groupe est placé en liquidation judiciaire. En
février 1995, le journal est racheté par Nicolas MIGUET, et le 14
novembre 1996, il cesse définitivement de
paraître34.
Le Matin est un quotidien généraliste
fondé le 1er mars 1977 par Claude PERDRIEL comme quotidien du Nouvel
Observateur. Les liens entre ces deux médias étaient
financiers. Des journalistes du Nouvel Observateur collaboraient
même avec ce journal. S'inscrivant dans une logique plus politique que
commerciale, Le Matin soutient les socialistes, surtout à
travers la multiplication des suppléments. Son agonie commence
après la victoire de la gauche en 1981 : sa diffusion d'environ 100 000
exemplaires chute brusquement. En 1987, seuls 50 000 exemplaires sont à
peine sortis. Des solutions financières ont été
tentées. Le journal finit par disparaître le 6 mai 1987 par
liquidation judiciaire35.
Libération est un quotidien
généraliste fondé par Jean-Paul SARTRE lui-même, le
18 avril 1973. D'abord extrême-gauche, il est passé à la
social-démocratie dans les années 80. Sous SARTRE, le journal
encourageait le combat de tous les opprimés et soutenait les
travailleurs. Il a subi plusieurs interruptions à cause de nombreuses
crises. Il réapparaît trois jours après la victoire de
François MITTERRAND à la présidentielle sous la forme
d'une nouvelle formule, Libération
2. Sa diffusion ne cesse d'augmenter dans les
années 80-90. Lancé le 26 septembre 1994, Libération 3
peine à trouver son lectorat : la nouvelle formule est
abandonnée. Depuis 2001, le journal connaît de graves
difficultés financières et une baisse de sa diffusion
malgré des sursauts36.
La Tribune est un quotidien économique et
financier paru pour la première fois le 15 janvier 1985 après
avoir été L'Information dans les années 50 puis
Le Nouveau Journal en 1970. Sa diffusion n'était pas
importante. En 1992, d'importants investissements de relance sont lancés
par le groupe Expansion, mais ce dernier a du céder La Tribune
à l'homme d'affaires libanais Georges GHOSN, puis à LVHM. En
1999, des changements se sont déroulés et La Tribune se
lance davantage sur Internet. Fin 2006, le quotidien change de formule. En
novembre 2007, il est vendu à News Participations. En 2010, des
ajustements sont lancés, permettant une stabilisation de l'audience,
voire sa hausse. Le 11 janvier 2011, La Tribune est placée en
procédure judiciaire de sauvegarde pour une durée de six mois
afin que le quotidien puisse se recapitaliser37.
Quant à La Lettre de l'Océan Indien ou
LOI, son cas est particulier. Cet hebdomadaire, crée en 1981,
est l'un des journaux les mieux renseignés sur les Seychelles. Bien
qu'il soit petit (huit pages), les chercheurs et les spécialistes de
l'océan Indien ou des Seychelles, comme Charles CADOUX, le
considère comme une référence
bibliographique38. En effet, l'hebdomadaire
révèle des informations inédites sur les réseaux de
pouvoirs politiques et économiques39. L'hebdomadaire
peut donc publier plusieurs articles sur un seul pays par exemplaire. Les
articles, qui ne sont jamais signés, couvrent essentiellement les pays
africains riverains de l'océan Indien et ils sont répartis en
trois rubriques : politique et diplomatie, économie et « Who's Who
» qui décrit les individus présents dans l'actualité.
C'est le groupe Indigo Publications à Paris qui l'édite.
Ensuite, nous avons des presses écrites dont un seul
article a pu être identifié et ajouté à notre
corpus. Ces presses écrites sont les suivantes :
· Cols bleus, magazine bimensuel de la Marine
nationale française, est fondée par Jean RAYNAUD le 23
février 1945. Il est l'organe de liaison de la Marine nationale pour ses
unités40.
· Le Canard enchaîné, hebdomadaire
satyrique fondé le 10 septembre 1915 en réaction à la
censure, à la propagande et au bourrage de crâne pendant la
Première Guerre mondiale. Seul journal français politiquement
indépendant, et présenté par l'historien Laurent MARTIN
comme étant « une forme alternative de presse qui n'a guère
d'équivalents en France et dans le monde », il est connu pour
dénoncer des scandales politiques et à révéler au
grand jour plusieurs affaires, comme l'Affaire STAVISKY
(1934)41.
· Le Dauphiné libéré est
un quotidien régional paru pour la première fois le 7 septembre
194542.
· Le Nouvel Observateur, familièrement
appelé Nouvel Obs, est lancé le 19 novembre 1964 en
succédant à France Observateur. Sa capacité a
évoluer en fonction de son temps et des moeurs lui a permis de
connaître le succès auprès de son lectorat. En 1995, il
devient le premier magazine d'actualité français devant
L'Express.
· Marine, La Revue Maritime et
La Nouvelle Revue Maritime, magazines publiés par des
institutions ou associations maritimes43.
· La Revue Défense Nationale, revue
mensuelle crée en mai 1939 traitant de tous les domaines se rapportant
à la stratégie et à la défense. Ce ne sont pas des
journalistes qui rédigent les articles mais des spécialistes de
divers domaines allant de la politique à la
science44.
· Et enfin, Rouge, hebdomadaire de la Ligue
communiste révolutionnaire paru le 18 septembre 1968 et disparu le 12
février 2009. Fidèle à la ligne communiste,
Rouge développe ses informations sur la lutte contre
l'oppression et l'exploitation, commente l'actualité internationale et
nationale ainsi que les débats de la gauche et de
l'extrême-gauche45.
42
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dauphin%C3%A9_lib%C3%A9r%C3%A9,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
43
http://revuemarine.fr/myWordPress/,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
44
http://fr.wikipedia.org/wiki/Revue_d%C3%A9fense_nationale,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
45
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rouge_(presse),
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
B) Les journalistes
Sous la présidence de France-Albert RENÉ, plus
d'une quarantaine de journalistes ont suivi les Seychelles. Dans notre corpus,
seuls quelques-uns ont rédigé plus de deux articles sur ce pays
à cette époque. Qui sont donc ces principaux journalistes qui ont
couvert les Seychelles de RENÉ ?
Philippe DECRAENE et Jean-Pierre LANGELLIER, travaillant tous
les deux pour Le Monde, ainsi que Philippe LEYMARIE de RFI et du
Monde diplomatique, semblent être les journalistes parmi les
mieux renseignés sur les Seychelles. Philippe DECRAENE fut le chef de la
rubrique Afrique noire au journal Le Monde pendant vingt-cinq ans et
le rédacteur en chef de La Revue française d'études
politiques africaines. Il a également été
président honoraire de l'Académie des sciences d'outre-mer
(1972), professeur émérite des Universités à
l'INALCO, directeur au CHEAM et enseignant à l'Institut d'études
politiques de Paris, chef de la revue Afrique-Asie et membre du
Haut-conseil de la francophonie (1989). Il est l'auteur d'une douzaine
d'ouvrages sur l'Afrique, parmi lesquels Sénégal (PUF,
collection Que sais-je ? 1985) et Onze leçons sur l'Afrique
australe (CHEAM, 1995), ainsi qu'un article, « Congo
(République »), paru dans l'Encyclopaedia
universalis46. Jean-Pierre LANGELLIER est le
rédacteur adjoint au Monde. Travaillant pour ce journal depuis
plus de trente ans, il a été son correspondant en Afrique
Orientale et en Israël, puis chef du service étranger et
éditorialiste. Actuellement, il est correspondant au Royaume-Uni,
l'ancienne puissance coloniale aux Seychelles. Il est l'auteur de plusieurs
livres dont Mauritanie, dans l'Adrar et l'erg Makteir (Les
Imagynaires, collection Les Carnets de la Balguère, 2001).
Philippe LEYMARIE est journaliste à RFI. Spécialiste des
questions africaines, de la marine et de la défense, il assure
des revues de presse et des chroniques à cette
chaîne de radio, tout en collaborant en même temps avec Le
Monde diplomatique. Il est l'auteur de certains livres dont celui que nous
utilisons : Océan indien : le nouveau coeur du monde (Karthala,
1981).
Ensuite, nous pouvons présenter Jacques de BARRIN
(Le Monde), Patrice CLAUDE (Le Monde), Jean-Claude POMONTI
(Le Monde), Bernard GROLLIER (Les Échos et Le
Point), Philippe FLANDRIN (La Croix), Anthony MOCKLER
(L'Express et Libération) et Pierre HASKI
(Libération).
Nous allons tout d'abord présenter les journalistes du
Monde en dehors de DECRAENE et LANGELLIER. Jacques de BARRIN,
né à Tours le 14 octobre 1938, est actuellement à la
retraite. Il a commencé sa carrière de journaliste en entrant au
Monde en 1969 en Province, puis en Corse en 1980. Il
s'intéressa d'abord aux transports. Ensuite, il a été
correspondant en Thaïlande où il couvrit les pays asiatiques, puis
au Kenya pour couvrir l'apartheid, surtout la libération de Nelson
MANDELA qui l'aurait profondément touché. Revenu à Paris
en 1990, il s'occupa des articles sur les pays du Maghreb avant de prendre sa
retraite en 199647. Patrice CLAUDE a fait son entrée au
Monde en 1980. Devenu correspondant en Afrique australe, en Asie du
Sud, en Europe et au Moyen-Orient, il a essentiellement couvert les conflits
internationaux tels que ceux qui ont secoué l'Afrique du Sud, l'Angola,
le Sri Lanka ou encore l'Afghanistan lors de l'occupation soviétique et
la guerre contre les Talibans après les attentats du 11 septembre 2001.
En mars 2003, dès le début des frappes anglo-américaines
contre l'Irak de Saddam HUSSEIN, il devient correspondant permanent à
Bagdad. Devenu spécialiste de l'Irak, il obtient en 2006 le Prix
Hachette du grand reportage pour l'un de ses articles sur le
pays48. Jean-Claude POMONTI, né en 1940 et ancien
étudiant à l'Institut d'études politiques ainsi
qu'à l'INALCO, a été le correspondant du Monde
à Bangkok (1968-1974) où il a principalement couvert la
guerre américaine au Vietnam, ce qui lui a valu le prix Albert-Londres
en 1973. Spécialiste de l'Asie du Sud-Est, il est devenu correspondant
en Afrique orientale à Nairobi (1974-1979), puis au desk Afrique
à Paris (1979-1985) avant de devenir chef adjoint du service
étranger en charge de l'Asie (1985-1991), pour redevenir correspondant
à Bangkok (1991-2005). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la
péninsule indochinoise et sur l'Afrique, tel Un Vietnamien bien
tranquille (Équateur, 2006)49.
46
http://www.academieoutremer.fr/academiciens/fiche.php?aId=187,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.geopolitique-africaine.com/author/philippe-decraene,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ; Encyclopaedia
universalis, Paris, 2008.
47
http://www.ac-creteil.fr/lecturecollinet/Ple%20infos/mai/ple_ressource_lecture_%C3%A9criture.htm,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
48
http://www.lemonde.fr/proche-orient/porfolio/2010/11/12/nouri-al-maliki-un-homme-autoritaire-qui-
concentre-beaucoup-de-pouvoir_1439241_3218.html,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.revue21.fr_Patrice-Claude_, consulté le mercredi 13 juillet
2011.
49
http://www.bibliomonde.com/auteur/jean-claude-pomonti-2098.html,
consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;
http://www.diffusion.lokomodo.fr/Jean-Claude-Pomonti.html,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
Nous nous intéresserons également à
Philippe FLANDRIN (La Croix), Bernard GROLLIER (Le Point et Les
Échos), Pierre HASKI (Libération) et Anthony
MOCKLER (L'Express et Libération). Grand reporter
ayant couvert l'Orient, romancier, essayiste et docteur en science politique
à la Sorbonne, Philippe FLANDRIN a couvert avec passion l'Orient, en
particulier l'Afghanistan où il a effectué plusieurs
séjours clandestins, pour plusieurs journaux : La Croix,
Actuel, Paris-Match, Le Figaro et la BBC.
Il est l'auteur de plusieurs romans et essais parmi lesquels Saqqarah, une
vie : entretiens avec Jean-Philippe Lauer (Payot-Rivages, 1992) et
Aenigma (Rocher, 2006). Bernard GROLLIER est un journaliste
indépendant, ce qui explique pourquoi il a travaillé à la
fois pour Le Point et Les Échos en même temps.
Depuis 1987, il est « réfugié climatique » à la
Réunion. Depuis 1988, il effectue de nombreux reportages à
Mayotte tout en restant basé à la Réunion. Il est
rédacteur en chef d'Océan Indien Magazine. Il publie des
textes pour les éditions Orphie, par exemple dans Scènes de
la Réunion vue d'en haut (photographies de Roland BÉNARD).
Pierre HASKI, né le 8 avril 1953 à Tunis, et diplômé
au Centre de formation des journalistes (CFJ) en 1974, il devient journaliste
à AFP la même année et il devient son correspondant en
Afrique du Sud (1976-1980). Il entre dans Libération en 1981
d'abord comme responsable de la rubrique Afrique (1981-1988) avant de se
charger des relations internationales (1988- 1993). Correspondant à
Jérusalem (1993-1995), il devient ensuite chef du service international
et rédacteur en chef adjoint en 1995. En 2000, il devient correspondant
en Chine où il met à jour son blog « Mon journal de Chine
», ce qui lui a valu des démêlés avec les
autorités chinoises. Directeur adjoint de la rédaction
(2006-2007), il quitte Libération pour devenir le cofondateur
du site d'information Rue89 et devenir chroniqueur sur Europe 1. Il est
l'auteur de livres principalement sur la Chine, comme Internet et la Chine
(Seuil, collection Médiathèque, 2008)50.
Né à Monaco en 1946, Anthony MOCKLER, collaborateur au Matin
de Paris, fait parti de l'équipe fondatrice de
Libération. Homme de télévision et grand reporter
à TF1, il a conseillé François de GROSSOUVRE à
L'Élysée (1981-1982), réalisé des films dont
Les Filières de l'immigration clandestine lui a permis de
remporter le prix Italia, produit et dirigé les éditions
Montparnasse qu'il a créées. Il est l'auteur de plusieurs livres
dont L'Orchestre Noir (Stock, 1978).
Enfin, nous allons traiter de Pierre SOUBIRON. Bien qu'aucun
de ses articles ne figurent dans notre corpus, Pierre SOUBIRON peut être
ajouté dans notre présentation des principaux journalistes qui
ont suivi les Seychelles sous la présidence de RENÉ. Marseillais
d'adoption et journaliste au Méridional (Le
Méridional fusionne avec Le provençal pour devenir
en 1997 La Provence), il a été chef des Infos
régionales et a couvert des grands reportages tel que « Cuba pas
libre ». En 1972, il devient le fondateur de la Société de
relations publiques. Il coproduit des films sous-marins pour FR3 et des
reportages pour « la une », dont l'indépendance des
Seychelles. Ensuite, pendant dix ans, il assume sa fonction de Consul des
Seychelles pour le Sud de la France (cf. Chapitre IV Les acteurs).
Auteur de quelques livres, un seul retient notre attention : le roman-fiction,
La Poudrière des Seychelles (Denoël, 1992).
50
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Haski,
consulté le mercredi 13 juillet 2011.
Paul CAMBON - à ne pas confondre avec le
célèbre diplomate du début du XXe siècle - a
travaillé au Quotidien de Paris. Deux de ses articles ont
été identifiés et ajoutés dans notre corpus : l'un
datant du 22 octobre 1991, l'autre du 17 décembre 1992. Toutefois, nous
ne possédons aucune information sur ce journaliste.
Les autres journalistes français n'apparaissent en
tant qu'auteur que dans un seul de leur article identifié et
ajouté à notre corpus. Ces journalistes sont les suivants, par
ordre alphabétique : Roger BIANCHINI (Le Point), Alix DIJOUX
(Le Monde), Stéphane DUPONT (Les Échos), Julia
FICATIER (La Croix), Laurence FOLLEA (Le Monde),
Frédéric FRITSCHER (Le Monde), Gilles GAETNER
(L'Express), Xavier HAREL (La Tribune), Jean-Marc KALFLECHE
(Le Figaro), Frédéric LAURENT
(Libération), Olivier LE BRUN (Le Monde diplomatique),
Sixtine LÉON-DUFOUR (Le Figaro), Jean LESIEUR (Le
Point), Michel MONNEREAU (Le Monde), Gérard NIRASCOU
(Le Figaro), Claude PAVARD (Le Matin), Serge RAFFY (Le
Nouvel Observateur), Frank TENAILLE (Rouge), Laurence TOVI
(Les Échos) et Daniel VERNET (Le Monde). Certains ne
sont pas encore identifiés : Ch. C. (Le Matin), J.-P. C.
(Le Monde), Y. C. (Le Matin), J.-M. K. (Quotidien de
Paris), J.-Ph. L. (La Tribune) et V. L. (Quotidien de
Paris).
C) Les lieux de correspondance
Comme nous avons pu le constater, les pays rapportés
dans les journaux sont le plus souvent couverts par des correspondants. Ces
derniers suivent la situation des pays depuis leur ville de correspondance,
telle Bangkok pour l'Asie du Sud-Est avec Jean-Claude POMONTI. Ces villes ou
lieux peuvent également être l'emplacement de travail des
envoyés spéciaux. Pour le cas des Seychelles de RENÉ,
quels sont ces lieux de correspondance ?
Il arrive souvent que les journalistes écrivent le nom
du lieu de leur correspondance. Dans notre corpus, quatre lieux sont
cités :
· D'abord, naturellement, Victoria, capitale des
Seychelles sur l'île de Mahé. Aucun correspondant n'a
été identifié là-bas. Ce sont surtout les
correspondants de l'AFP qui envoient des bulletins d'information
depuis cette ville, ainsi que les envoyés spéciaux. Quatre
envoyés spéciaux ont été identifiés :
Jean-Marc KALFLECHE en août 1977, Jacques de BARRIN en décembre
1986, Jacques AMALRIC à l'occasion de la visite du président
MITTERRAND aux Seychelles en juin 1990, et Serge RAFFY en mars 1992 au moment
du début de la démocratisation des Seychelles.
· Ensuite Nairobi, capitale du Kenya, dans le cadre de
la couverture journalistique de l'Afrique orientale. Jean-Pierre LANGELLIER a
été correspondant du Monde dans cette ville pendant plus
de dix ans, ainsi que Jacques de BARRIN.
· Puis Johannesburg, en Afrique du Sud, pour la zone de
l'Afrique australe. Patrice CLAUDE a couvert les Seychelles dans cette ville au
début des années 80.
Les Seychelles sont donc suivies par au moins quatre zones de
couvertures médiatiques.
Plusieurs journaux ou magazines ont couverts les Seychelles :
nous avons pu identifier l'ensemble d'entre eux. Certains sont illustres comme
Le Monde, d'autres anciens et appréciés comme Le
Figaro, tandis qu'il y en a qui sont plus ou moins
spécialisés, comme la LOI. Nous avons pu voir quels
journalistes ont couvert les Seychelles, leurs parcours et l'importance qu'ils
prennent dans la couverture de la presse française, en particulier les
journalistes du Monde. Enfin, en étudiant les articles, nous
pouvons voir que les journalistes et/ou les journaux français suivent
l'actualité des Seychelles et/ou leurs relations depuis quatre zones
géographiques. Néanmoins, il semble que les Seychelles soient de
moins en moins suivies en raison de la disparition de certains journaux et
magazines. Les difficultés économiques que rencontrent
actuellement certains journaux en activité, comme Le Monde,
pourraient expliquer l'impossibilité d'accéder à leurs
archives et pourraient entraîner la disparition de certains d'entre eux,
peut-être même chez les plus illustres.