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Analyse de la diversité des ligneux arborescents des principaux types forestiers du nord-est de la réserve de biosphère de Luki (bas-congo, RDC)

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par Florent KANGUEJA BUKASA
Université de Kisangani - Master en gestion de la biodiversité et aménagement forestier durable 2009
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Les objectifs ambitieux et complexes de la conservation des forêts d'Afrique centrale font face à de nombreuses difficultés qui entravent parfois gravement la prise de décisions. Le manque de moyens techniques et financiers, la faiblesse des capacités humaines et l'insuffisance des connaissances scientifiques constituent les principaux goulots d'étranglement. Sur le plan biologique, beaucoup d'espèces restent à décrire et à nommer, la distribution des espèces reste incertaine, de vastes régions sont peu ou pas explorées, les comportements de nombreuses espèces demeurent inconnues tout comme une bonne partie des relations et interactions entre espèces.

Ce travail portant sur l'analyse de la diversité des ligneux arborescents des principaux types forestiers du Nord-est de la Réserve de Biosphère de Luki a permis de déterminer les groupements forestiers et la composition floristique de ces forêts en fonction de la topographie et des facteurs édaphiques et écologiques. Le souci majeur était de développer d'urgence les moyens scientifiques propres à assurer le savoir fondamental nécessaire à la conception des mesures appropriées et à leur mise en oeuvre pour prévenir et anticiper au plus haut point la perte sensible de cette biodiversité de la Réserve de Biosphère de Luki. La gestion durable des ressources naturelles nécessite une bonne connaissance des biocénoses.

L'objectif principal de cette étude est d'identifier les types de forêts sur base de différents complexes (éluvial, colluvial et illuvial), de caractériser chaque type par la composition floristique essentielle, de déterminer les caractéristiques quantitatives des principales espèces et de rechercher les explications de nature écologique qui président à cette différenciation.

Après les inventaires réalisés, sur une superficie de 9 ha de 100 m x 100 m à chacun, subdivisés en quatre placettes de 50 m x 50 m pour les arbres à dhp = 10 cm, nous avons inventoriés 4804 individus appartenant à 142 espèces, 110 genres et 35 familles. Deux principales méthodes ont été utilisées afin d'arriver à bien identifier cette phytodiversité :

1. La méthode des mesures de diamètre (D130 =10 cm) dont les analyses floristiques ont permis de définir les espèces et les familles caractéristiques de chaque groupe, leur densité et dominance ainsi que la diversité spécifique. Ces analyses floristiques ont permis de déceler les espèces différentielles et communes pour tous les trois complexes et de mettre en évidence la prédominance des familles des Fabaceae/Caesalpinioideae et Malvaceae/Sterculioideae dans la crête, des Fabaceae/Caesalpinioideae et Malvaceae/Sterculioideae au niveau de la pente et des Irvingiaceae et Fabaceae/Caesalpinioideae dans la dépression et la prédominance des espèces Cola griseiflora et Cynometra lujae dans la crête, Cola griseiflora et Hymenostegia laxiflora dans la pente, Desbordesia glaucescens et Gilbertiodendron mayumbensis dans la dépression.

Du point de vue abondance, on constate que les familles des Malvaceae/Sterculioideae et Fabaceae/Caesalpinioideae dominent dans les deux complexes (crête et pente) et Olacaceae et Malvaceae/Sterculioideae dominent dans la dépression ; alors que les espèces Cola griseiflora et Manilkara sp. dominent au niveau de la crête, Cola griseiflora et Diospyros iturensis dans la pente, Strombosa pustulata var pustulata et cola griseiflora dans la dépression.

La densité par rapport aux complexes n'a pas montré une différence significative (complexe éluvial, complexe colluvial et le complexe illuvial). Statistiquement, cela revient à dire que les différents complexes n'influencent pas la densité des individus, mais la densité moyenne parait supérieure sur le complexe colluvial (pente) avec 579 individus, suivie du complexe éluvial (crête) avec 544 individus et enfin de complexe illuvial (dépression) avec 479 individus.

Ce même constat est observé au niveau de la richesse spécifique. Statistiquement, dans les trois complexes étudiés, on n'a pas trouvé de différence significative en termes de nombre des espèces par complexes. Nous pourrons dire que les complexes n'influencent pas sur la richesse spécifique, mais la richesse spécifique parait supérieure sur le complexe illuvial avec 77 espèces que sur les complexes éluvial avec 71 espèces et sur le complexe colluvial avec 65 espèces.

2. Les analyses d'ordinations et de classifications ont permis de mettre en évidence les principaux groupements floristiques et de montrer la similarité entre les divers relevés, les espèces étudiées et les variables de l'environnement.

Ces analyses ont révélé que les regroupements observés ont été dictés par le pourcentage en argile, le taux de limon, le taux de sable, le ph, la teneur en eau et l'altitude.

Ces résultats démontrent que les conditions édaphiques et topographiques contribuent à déterminer la composition floristique des types forestiers donnés. Statistiquement, les variables environnementaux étudiés (l'argile, le sable, le ph et la teneur en eau) ont influencé la composition floristique.

La proportion élevée des phanérophytes met en évidence la présence des arbres et la nature forestière de site de notre étude. L'analyse de l'ensemble de la florule a révélé la prédominance des espèces du centre régional d'endémisme guinéo-congolais confirmant ainsi l'insertion de la Réserve de Luki à l'entité floristique bas-guinéen tel que proposé par White (1979).

La distribution des ligneux par classes de diamètres présente un grand nombre d'espèces ligneuses de petits diamètres qui constituent les espèces d'avenirs pour assurer la reconstitution des forêts et les espèces ligneuses.

La Sarcochorie est le type de dissémination des graines qui caractérise nombreuses espèces recensées. L'élément phytosociologique Strombosio-Parinarietea renferme un nombre assez élevé des espèces végétales.

La DCA (Detrended Correspondance Analysis) appliquée sur les différentes toposéquences a permis de rassembler la forêt du Nord-est de la Réserve de Biosphère de Luki à six groupements végétaux.

Nous recommandons vivement de conserver l'intégrité de cette Réserve et d'entreprendre sa gestion durable et son aménagement.

Que les travaux botaniques du sous-bois ou encore pédologiques soient aussi réalisés.

Etant donné que l'écotourisme est une des activités alternatives pour l'autofinancement de cette Réserve qui contient des espèces animales phares. Une autre piste pouvant garantir la conservation de cette Réserve est la valorisation et l'intégration du savoir endogène des communautés locales.

La promotion des travaux d'aménagement durable des forêts dans les forêts secondaires jeunes à Musanga cecropioides en vue de permettre la régénération des essences qui vont favoriser la reconstitution de ces forêts.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery