Tableau 37 :
Espèces propres (différentielles) à chaque complexe du
Nord-est de la Réserve de Biosphère de Luki.
CRETE
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PENTE
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DEPRESSION
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Blighia unijugata Bombax buonopozense Dialium
sp.Entandrophragma cylindricum Garcinia epunctata Maesopsis eminii Milicia
excelsa Pteleopsis hylodendron Sterculia bequaertii Tapura fischeri
Trichoscypha odonii
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Aningeria robustaCaesalpinia sp. Erythrophleum
suaveolens Fillaeopsis discophoraOncoba welwitschii Uapaca guinensis
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Anonidium manniiAnthonotha pynaertiiBarteria
nigritianaBosqueia buonopozense Ceiba pentandra Chytranthus
macrobotrysCleistopholis patensCroton sylvaticus Dialium angolenseDiospyros
sp.Discoglipremna caloneuraEnanthia affinis Entandrophragma
candolleiErythroxylum manniiGilbertiodendron dewevrei Quassia undulata
(syn.Hannoa klaineana) Irvingia sp.Lovoa trichilioides Mimusops
heckeli Pouteria aningeria Tabernaemontana crassa Tetrapleura tetraptera
Treculia africana Trema orientalis Trichilia degeana (= T. splendida)
Trilepisium madagascariense
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La lecture de ce tableau montre qu'en termes d'espèces
propres, le bas de pente est plus diversifié par rapport aux
crêtes et pentes.
D'après les observations, les dépressions semble
plus riche en individus en gros diamètres et moins riche en individus en
petits diamètres par rapport aux crêtes et pentes. Cette
hypothèse est similaire et différente à celle des autres
chercheurs d'autres pays :
- Heinsdijk (1957) en Amazonie brésilienne, a
trouvé que les pentes semblent plus riches en individus en petits
diamètres et moins riches en gros diamètres que les plateaux et
distingue les forêts d'après leur position topographique (hauts de
pente, bas de pente, plateaux élevés) ;
- De Milde et Groot (1970), ont distingués en Guyane,
divers types de forêts : les forêts sur terrains
vallonnés et sur collines élevées ne semblent pas
présenter des structures totales très différentes, par
contre, les forêts riveraines et sur terrasses latéritiques ont de
plus faibles densités de tiges, en particulier entre 20 et 29 cm de
diamètre ;
- Les différences d'altitude (environ 400 m) du massif
de l'Imataca en Guyane Vénézuélienne, semblent trop
faibles pour provoquer des différences notables de structure totale. Les
fortes (= 30%) ont un peu moins de tiges à l'hectare que les pentes
moyennes ou faibles (Rollet, 1969) ;
- White (1963) démontre que le nombre total des tiges
augmente quand on passe de 600 à 900 m d'altitude à Porto-
Rico ;
- Pierlot (1966) a publié des inventaires
effectués au Zaïre (R.D.C) entre 450 et 2200 m d'altitude, ne
semble qu'il ait des gradients bien nets des structures totales avec
l'altitude. Par contre, dans le sud-ouest du Nigeria, c'est seulement sur les
crêtes élevées et étroites que les peuplements sont
bas et sans gros diamètres : ridge forests de Ray (1971). A
l'inverse, Wyatt-Smith (1960), indique qu'il ya un plus grand nombre des tiges
à l'unité de surface sur les crêtes que sur les pentes ou
bas de pentes en Malaisie. La tendance à l'augmentation du nombre
réside en fonction d'altitude, si elle existe reste assez faible
d'après les données d'Arnot (1934) en Malaisie.
- Veillon (1965) semble être un des rares auteurs qui
ait eu les soucis d'étudier la variation des principales
caractéristiques des certains types des forêts non
perturbées situées à des altitudes progressivement
croissantes (50 parcelles de 0,5 ha échelonnées entre 70 et 3250
m d'altitude) dans les Andes au Venezuela. Le nombre des arbres de
diamètre = 20 cm par parcelle augmente assez progressivement ; il
passe de 52 à 138 tiges entre 70 et 1590 m d'altitude puis il subit
quelque fluctuation en passant par un maximum relatif de 123 tiges à
1940 m ; il atteint un maximum de 168 tiges à 2160 m d'altitude et
tombe brusquement à 71 tiges à 3250 m ;
- Plusieurs auteurs dont Ashton (1958), Robbins et Wyatt-Smith
(1964) pour la péninsule de Malaisie, Schmid (1958) pour l'Asie du
sud-est ; Mangenot (1955) pour la Côte d'Ivoire mettent l'accent sur
l'importance des facteurs édaphiques pour les forêts de terre
ferme, sans méconnaitre la prépondérance des climats
régionaux. Dans le cas de ces forêts de terre ferme, on note en
effet les différences physionomiques et floristiques entre forêts
sur sol à dominance argileuse et sol à dominance
sablonneuse ; ces dernières paraissent relativement mal venantes et
moins riches en espèces.
Les résultats obtenus par le dendrogramme (figure 33)
réalisé confirment les DCA (Detrended correspondence
analysis) ; la similarité des complexes des dépressions 3
et 1 ; pentes 3 et 2 ; crêtes 2 et 1 semble être
liée aux différents paramètres (argile, sable, teneur en
eau et altitude), les complexes (dépression 2, crête 3 et pente 1)
sont des communautés différentes. En tenant compte du nombre de
données d'abondance, basées sur le nombre d'individus, la DCA
appliquée sur les complexes des forêts étudiées du
Nord-est de la Réserve de Biosphère de Luki permet de distinguer
six groupements végétaux avec leurs espèces
caractéristiques et Lubini (1997) dans son travail trouve aussi six
groupements végétaux qui sont représentés au
tableau 38 et 39.
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