4.3.
Diversité spécifique des différents complexes
étudiés
Selon Frontier & Pichod-Viale, cité par Nshimba
(2008) la diversité des éléments d'une communauté
est une grande qualité qui s'impose à l'analyse.
La notion de diversité comprend deux aspects :
· le nombre de catégories
d'éléments, nombre de taxons distincts et on parle de
diversité spécifique pour les espèces et de
diversité générique pour les genres ;
· la régularité, qui est la manière
selon laquelle les individus se répartissent entre les
différentes catégories des taxons.
Ainsi, la méthode de mesure de diamètres
utilisée dans ce travail a permis d'inventorier 4804 individus dont le
D130 = 10 cm parmi lesquels 142 espèces appartenant à
110 genres et 35 familles ont été obtenues.
Cependant, la comparaison qui est faite dans les lignes qui
suivent est établie en considérant, en ce qui concerne les
complexes (éluvial, colluvial et illuvial), c'est seulement les arbres
à diamètre supérieur ou égal à 10 cm qui ont
été recensés.
Concernant la diversité en général, il
ressort du tableau 35 que les dépressions ont produit 117 espèces
appartenant à 30 familles et 94 genres, alors que les pentes montrent 90
espèces regroupées à 27 familles et 74 genres, enfin les
crêtes ont données 103 espèces appartenant à 30
familles et 80 genres.
Tableau 35 : Comparaison de la richesse
spécifique et générique pour les différents
complexes du Nord-est de la Réserve de biosphère de Luki.
Complexes
|
Espèces
|
Genres
|
Familles
|
Crêtes
|
103
|
80
|
30
|
Pentes
|
90
|
74
|
27
|
Dépressions
|
117
|
94
|
30
|
Les aspects relatifs à la diversité
spécifique ont été en grande partie traités dans le
chapitre de résultats. Nous avons montré les différences
entre complexes (crêtes, pentes et bas de pentes) et sommes
arrivés à la conclusion suivante : le complexe illuvial
(dépression) est plus diversifié en espèces par rapport
aux autres complexes en se référant au tableau 36 qui donne les
indices de chaque complexe.
Tableau 36 :
Comparaison des richesses spécifiques et des valeurs des indices de
diversité entre les différents complexes du Nord-est de la
Réserve de Biosphère de Luki.
Légende : RBL :
Réserve de Biosphère de Luki
Pays(Site) Relevé (ou layon)
surface IS H E
Rs p
|
RDC (RBL) Crête 1 ha
0,93 3,30 0,78 71
Pente 1 ha
0,88 3,03 0,73 65
Dépression 1
ha 0,94 3,54 0,81 77
RDC(Ubundu) Diversité totale 1,2 ha
0,969 5,637 0,875 87
|
Gabon Biliba1 2,5 ha
75, 144 4,681 0,905 175
Biliba 3 2,5 ha
52,821 4,451 0,885 153
Biliba 2 2,5 ha
53, 605 4, 481 0,878 166
|
Guinée Equatoriale Mont Alen 2, 5 ha
- - - 239
|
Cameroun Dja Djolimpoum 4 2, 5 ha -
- - 196
Dja Mékas 1 2,
5 ha - - -
171
|
RCA Ngotto L C 1 2,5 ha
- - - 147
|
Congo Odzala Mbandza 1 2,5 ha -
- - 146
Odzala Mbandza 2 2,5 ha
- - - 96
|
Ce tableau nous renseigne que la dépression est plus
diversifiée avec moins d'individus en petit diamètre, et tous
les indices (Shannon, Piélou, Simpson, Menhinick, Margalef et Fisher
alpha) donnent la valeur supérieure au complexe illuvial par rapport aux
autres complexes.
Quoiqu'il en soit, si la richesse spécifique des
forêts d'Afrique centrale est généralement moindre que
celle des autres continents, elle demeure cependant remarquable dans le
contexte africain car elle est beaucoup plus élevée que celle
d'Afrique de l'Ouest (Jones, 1956 ; Reitsma, 1988).
D'une manière générale, nos inventaires
figurent parmi les plus diversifiés si on doit considérer le
rapport en fonction de superficie. C'est en République Centrafricaine et
surtout en République du Congo que la diversité semble la moins
élevée. Elle est cependant plus élevée en
guinée Equatoriale. En confrontant les coefficients de diversité
entre les différents complexes on constate que parfois les complexes les
plus riches ne sont pas les plus diversifiés.
Il est important de signifier que dans l'ensemble de 142
espèces recensées dans le dispositif, 70 espèces sont
communes à tous les trois complexes étudiés. Cependant 72
autres espèces n'existent chacune dans trois ou deux sites selon la
répartition suivante :
- 14 espèces communes dans les deux complexes
(crête et dépression) ;
- 8 espèces communes dans les deux complexes
(crête et pente) ;
- 6 espèces communes au niveau de deux complexes (pente
et dépression);
Il est nécessaire de signaler que vue les
caractéristiques propres de chaque complexe, il existe des
espèces communes et différentielles (propres) à chaque
type des complexes. Le tableau 37 présente les espèces
propres (différentielles) à chaque complexe.
|