1.5.3. Hydrographie
L'ensemble de l'écosystème Luki appartient
entièrement au bassin hydrographique de la rivière Luki, affluent
de la Lukula, elle-même affluent du fleuve Congo. Elle traverse toute la
Réserve du Nord-Est au Sud-Ouest en décrivant une grande courbe.
Les principaux tributaires de droite de la Luki sont la
Ntosi, principal affluent, avec des nombreux ruisseaux tributaires dont la
Yombolo et la Nkula, la Nkakala, la Kikolokolo, la Bondu, la Mambamba et la
Loba. Les affluents de gauche de la Luki sont la Kikulo, la Mabakosa, la Tadi,
la Monzi, la Likamba et la Nioka. Tous ces cours d'eau forment un réseau
complexe. Certains ont un caractère torrentiel et saisonnier, Lubini
(1997).
La rivière Luki et l'ensemble de son bassin se situent
entre 12 53'et 13 17'E et 5 46'S, ayant une superficie d'environ 756 km².
Cette rivière d'importance moyenne est alimentée par un
réseau secondaire très dense situé en contrebas des
plateaux, ses zones des sources se situent à une altitude de 500 m. Elle
coule en direction Est-Sud-Ouest et se jette dans la Lukunga après un
parcours de 68 km. Sa pente moyenne est de l'ordre de 0,65%. Elle traverse
successivement des schistes satinés, des quartzites micacés, des
gneiss et des grès sublittoraux.
Son lit est garni, selon le niveau considéré, de
roches, de cailloux, de graviers, de sables et de limons. Elle bordée de
plantes herbacées, d'arbustes et de grands arbres. Par l'ombre qu'elle
crée, cette végétation limite la croissance des
végétaux aquatiques. Inversement, les grains de pollen, les
feuilles mortes immergées ainsi que les fruits jouent un rôle
important en tant que source de nourriture pour bon nombre d'espèces de
poissons et d'invertébrés.
Ces apports constituent également leurs biotopes
électifs. Ses eaux et celles de ses principaux affluents se situent dans
les classes 2 et 4, caractéristiques des eaux peu productives ou
à productivité moyenne. Cette situation résulte de la
nature des roches et de celle du sol qu'elles traversent ainsi que de la
qualité des produits issus de la décomposition de la
litière et de l'humus.
Les caractéristiques générales du
régime hydrologique, de ces écosystèmes aquatiques
dépendent des facteurs climatiques et l'importance du régime du
fleuve Congo qui, lors de la période des crues, empêche
l'écoulement de ses affluents et sous-affluents et crée ainsi un
courant à contre-sens (Mutambue, 1984).
1.2.4.4. Sols
D'après les considérations
pédogéniques, on peut reconnaître dans la Réserve
les quatre groupes de sols suivants :
- les sols jaunes, les plus répandus et
développés sur les gneiss et les quartzites. Ils occupent la
majeure partie de la crête centrale Luki-Ntosi et presque tout l'Est et
le Nord-Est de la Réserve ;
- les sols rouges, peu étendus et
développés sur les gneiss. Ils se rencontrent dans l'Est et dans
la zone centrale ;
- les sols rouges violacés, développés
sur les amphibolites. Ils occupent également de faibles superficies et
se localisent dans les vallées de la Ntosi ainsi que sur les collines de
l'axe de la route Boma-Matadi ;
- les alluvions récentes se rencontrent dans les bas de
pente. Elles sont peu profondes et superficiels. On observe des cailloux
roulés et du quartz.
Selon la physiographie du terrain, tous ces sols occupent
divers sites lithologiques, à savoir : sols de sommets de colline
avec un profil autochtone (complexe éluvial) ; les sols de pentes
montrant un profil remanié (complexe colluvionnaire) avec apport
d'éléments du sommet par l'érosion et les sols de
vallée constitués sur des alluvions (sols alluvionnaires) peu
étendus.
D'une façon générale et sur base de la
texture, Lubini (1997) distingue :
- les sols avec un taux d'argile (0-20um) de 1 à 5% et
une fraction sableuse de 95% ;
- les sols ayant un taux d'argile compris entre 5 et 10% et
une fraction sableuse variant entre 88 et 90% ;
- les sols contenant 10 à 26% d'argile et 74 à
89% de sable.
Les principales caractéristiques chimiques de ces sols
sont l'acidité élevée, le taux de matière organique
de 3,3 à 12,61% dans l'horizon humifère et le rapport C/N
supérieur à 10 (variant entre 10,59 et 17,36).
Au Mayombe Congolais, Misset cité par Lubini (1997),
distingue cinq unités pédologiques principales : sols sur
alluvions récentes et anciennes, sols ferralitiques sur divers types
géomorphologiques : collines, pentes, bas de pente. Au Mayombe
Angolais (Cabinda), Lubini (op.cit) reconnait, sur base de climat tropical
humide et tropical subhumide, deux unités principales de sols :
sols ferralitiques et sols paraferralitiques. Sur base de la notion de catena
des sols et de différents types de forêts, des échantillons
de sols ont été prélevés et analysés au
point de vue physique et chimique. Les résultats obtenus constituent
l'essentiel des caractéristiques édaphiques de chaque type de
forêt étudié.
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