1.2.4.
La physiographie
1.2.4.1. Le relief
La Réserve de Biosphère de Luki fait partie de
la chaîne du Mayombe qui s'étend parallèlement à la
côte atlantique sur une distance de 1000 km (Vicat & al. cité
par Lubini, 1997) et borde du nord au sud les côtes gabonaise,
congolaise, angolaise (cabinda) et république Démocratique du
Congo (R.D.C).
Dans sa partie Congo Démocratique, la chaîne du
Mayombe est constituée d'une série de collines qui
s'élèvent progressivement en direction Nord-est, depuis les
plateaux littoraux jusqu'aux limites ouest de la chaîne des monts de
cristal. Dans les limites de la Réserve, ces collines constituent des
crêtes particulièrement inaccessibles dans l'entre Luki-Ntosi et
dont l'altitude absolue varie entre 150 et plus de 500 m (Donis 1948, Lubini,
1997), tandis que les dénivellations relatives (entre les fond des
vallées et les sommets des collines environnantes) sont de l'ordre de 40
à 70 m. Les pentes atteignent les valeurs de 10 à 50% ; les
vallées, très encaissées, sont fréquemment
sèches.
1.2.4.2. Géologie et
géomorphologie
La géologie de la chaîne de Mayombe a
été étudiée par des nombreux chercheurs belges et
portugais. Une abondante littérature existe sur la stratigraphie, la
tectonique et la géochronologie. A ce qui nous concerne, on se limitera
seulement à la composition des principales séries
géologiques, à la géochronologie et à la
géotectonique de cette chaîne montagneuse.
Selon Cahen, cité par Lubini, 1997, la structure
géologique de la partie congolaise (R.D.C) du Mayombe comprend quatre
étages, dont le plus récent est l'étage ouest-congolien.
La composition géologique de cet étage comprend plusieurs
séries reconnues pour l'ensemble de la chaîne du Mayombe (Diniz,
Vellutini & al., Cahen cités par Lubini, 1997). Les
systèmes sont schisto-gréseux et schisto-calcaire. Donc, la
structure géologique du Mayombe se caractérise par quatre
étages du plus récent au plus ancien. Il s'agit de :
- étage de Duizi (principalement schistes
satinés) ;
- étage de Tshela (principalement roches graphiteuses
et grès feldspathiques) ;
- étage de Matadi (principalement quartzites) ;
- étage de Palabala (principalement micaschistes et
gneiss), Lubini (1997).
Dans la Réserve de Biosphère de Luki, on observe
des schistes, quartzites, roches graphiteuses, grès feldspathiques, des
micaschistes, muscovites, amphiboloschistes et des roches intrusives. Ces
diverses roches ont permis la formation des divers types de sols qu'on
rencontre dans la Réserve.
D'après Lubini (1997), des nombreuses
tentatives de datation de l'âge de la chaîne du Mayombe ont
été faites ; les estimations varient largement : Vicat
& Gioan (1989) citent des chiffres de 234,514 et 609 millions
d'années suivant les auteurs et les méthodes de datation.
Les travaux de géotectoniques réalisés en
R.D.C et au Congo admettent l'existence de deux événements
orogéniques principaux, qu'on situe entre 2000 millions d'années
et 600 millions d'années. En R.D.C, De Paepe & al. et
Lepersonne, cités par Lubini, 1997 estiment que la chaîne du
Mayombe s'est édifiée dans un contexte tectonique
d'intérieur de plaque. Au Congo, Vellutini & al. (1983)
considèrent qu'elle résulte de la fermeture d'un bassin
océanique étroit qui séparait le craton de chaillu (Congo)
et les cratons de l'Angola et du Kasaï. Par la suite, ce bassin de
sédimentation aurait été plissé et une nouvelle
orogenèse aurait achevé la structure actuelle de la
chaîne.
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