L'héritage leibnizien dans la cosmologie d'A.N. Whitehead( Télécharger le fichier original )par Siham EL Fettahi Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master de Philosophie 2011 |
1.3.6 Perspectives, interconnexions et entre-expressionsA présent, on s'aperçoit que Whitehead comme Leibniz expose un monde fait de liens, de connexions, d'interdépendances, c'est un monde qui s'entre-répond, s'entre-exprime. Un univers harmonieux. Pour Leibniz, le monde se renouvelle et progresse grâce à l'harmonie préétablie. Les monades qui sont des miroirs vivants, des images de l'univers, représentent l'univers selon un point de vue. L'univers n'existe pas en lui-même c'est à dire en dehors de la monade. Il est le résultat de l'ensemble de toutes les perspectives. Dieu est le seul à avoir une vision globale de l'univers, c'est lui qui crée les perceptions, les perspectives et les connait toutes, perspectives particulières et perspectives générales (comme un puzzle). C'est donc Dieu qui comme un chef d'orchestre va unifier les points de vue en accordant les perceptions des monades entre elles. Effectivement, L'état d'une monade entraine la transformation interne d'autres monades de manière instantanée puisque étant donné que chaque monade représente tout l'univers et qu'elles représentent toutes le même univers alors à l'instant T durant lequel il y'a changement interne, il va y avoir correspondance et accord des perceptions de chaque monade pour former un Univers inédit. Pour Whitehead aussi, l'univers entier exprime en chaque événement une « perspective » unique et originale : « Souvenez vous que l'idée de perspective est assez courante en philosophie. Elle fut introduite par Leibniz, avec sa notion des monades reflétant des perspectives de l'univers, j'utilise la même notion, seulement je ramène ces monades dans les événements unifiés dans l'espace et le temps. »62(*). Dès lors comme Leibniz, Whitehead affirme que chaque entité abrite en elle-même le reste du monde : « Il est évident que je puis recourir à la phraséologie de Leibniz et dire que chaque volume reflète en lui tout autre volume de l'espace. »63(*). Chaque entité envahit le monde entier. Effectivement, l'entité de Whitehead en intégrant dans sa configuration les datas des autres entités, intègre en elle une partie de toutes les autres entités dans lesquelles elle a puisé, chaque entité s'étend sur la suivante ainsi les entités se reflètent entre elles comme la monade, miroir de l'univers reflète à l'intérieur d'elle-même les autres monades. Et chaque entité parce qu'elle vise une satisfaction personnelle et subjective finit par avoir une expérience perceptive unique qui forme un point de vue singulier de l'univers, un point de vue original. Cette affirmation repose sur l'adhésion au principe des indiscernables présenté par Leibniz, il n y a pas une entité qui soit semblable à une autre comme il n y a pas une monade semblable à une autre et chaque particulier forme une partie du tout, un point de vue particulier de L'univers. CONCLUSION : Nous pouvons affirmer sans risque que la philosophie organique est une monadologie. J.Wahl l'atteste : « Leibniz paraît être un des philosophe dont Whitehead se rapproche le plus. Whitehead a tenté de constituer une monadologie sans monades, comme il tente de constituer un atomisme sans atomes. ». 64(*) * 62 P.89 la science et le monde moderne, Whitehead (cf bibliographie) * 63 P.85, Ibidem * 64 Note 1 p.178, Vers le concret, J.Wahl (cf bibliographie) |
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