1.2.7. Les haies vives
Les haies vives sont des formations denses alignées
d'arbres ou d'arbustes utilisées le plus souvent en agroforesterie
Elle est introduite par la recherche et vise à
matérialiser les propriétés ; protéger les jardins,
les vergers ou les champs de cultures contre le passage des animaux. Elle vise
également à créer une clôture de bétail,
à produire des sous-produits ligneux et non ligneux, fixer les ouvrages
anti-érosifs. Enfin, les haies vives visent à lutter contre
l'érosion des sols et à mobiliser les eaux de ruissellement
à partir des cuvettes.
Installées en bandes perpendiculaires à la
direction du vent dominant au bord et à l'intérieur des champs,
les haies vives permettent également d'atténuer les effets de
l'érosion éolienne. Pour des surfaces clôturées de
petite taille, les haies vives sont suffisamment protégées et
présentent des taux de réussite d'environ 80% pour la plantation
et de 60% pour les semis directs (Bandré et al, 1998). Les
espèces les plus utilisées pour la réalisation des haies
vives sont entre autres l'Acacia nilotica, le Prosopis
juliflora, le Bauhinia rufescens pour les semis directs. Quant
à la plantation, il s'agit des espèces telles que le Ziziphus
mauritiana, l'Acacia nilotica et la Bauhinia
rufescens.
Bien que cette technique semble intéressante, son taux
d'adoption reste faible à 2% dans le Plateau Central (Ouédraogo
et al, 2006).
1.2.8. Les aménagements sur les bassins
versants
Les aménagements des bassins versants servent entre
autres à ralentir le ruissellement de l'eau pour mieux l'infiltrer dans
le sol, à retenir l'eau pour cultiver soit la dedans, soit lorsque l'eau
se retire, et à retenir l'eau pour l'abreuvement du bétail ou la
culture irriguée par pompage. On distingue alors les digues filtrantes,
les diguettes de bas-fonds, les digues de retenue et les marres
surcreusées.
· Les digues filtrantes sont des dispositifs en pierres,
libres ou partiellement liées en forme de gabion4, construits
dans des cours d'eau à écoulement temporaire ou dans un
bas-fonds. Le but visé est l'écrêtement des pointes de
crue, l'épandage des écoulements et la création de champs
de cultures en amont de l'ouvrage qui provoque la sédimentation des
apports solides. La combinaison de cette sédimentation et de
l'infiltration du sol a un effet bénéfique pour les cultures.
· Les diguettes de bas-fonds sont situées dans
les zones soudaniennes et diffèrent des digues filtrantes par ce
qu'elles tentent de retenir l'eau jusqu'à la maturité du riz.
Elles relèvent aussi le niveau de la nappe phréatique, permettant
son exploitation pour des petites cultures maraîchères. La plupart
du temps, les digues ont moins de 1,0 m de hauteur et sont construites au
dessus de fondations étanches avec un déversoir en
maçonnerie. Cette pratique est répandue un peu partout dans les
pays soudanosahéliens.
· Les digues de retenue ou barrages de décrue
servent à retenir l'eau pendant un mois ou deux jusqu'à ce que le
sol soit assez humide. Les digues sont ensuite ouvertes pour permettre la
culture du sorgho en particulier dans des terres exondées par la
décrue. Pour ce qui est des barrages, il faut des études
techniquement solides afin d'éviter les ruptures fréquentes lors
de fortes crues.
· Les marres surcreusées, encore appelées
boulis lorsqu'elles sont près des villages, sont un moyen de stocker de
l'eau. En effet, le volume habituel d'une mare est de quelques milliers de
mètres cubes desquels doit être déduit le volume
évaporé. Pour que les marres durent longtemps, elles doivent
avoir des talus latéraux à pentes très faible entre 1/7 et
1/10 pour éviter que la terre des déblais ne soit ramenée
dans la mare, on doit la déposer loin de la mare. L'entretien des marres
surcreusées consiste à recreuser de temps en temps la mare.
Il faut noter qu'à coté des technologies
ci-dessus présentées, il existe encore bien d'autres comme les
cultures associées, les technologies traditionnelles
améliorées, la plantation d'arbres, les bandes enherbées,
les semences améliorées, la jachère.
Les cultures associées consistent à produire sur
un même espace différentes cultures qui ont pratiquement des
besoins en éléments nutritifs similaires. C'est l'exemple de la
culture du sorgho associée au niébé beaucoup
pratiqué dans le plateau central.
4 Le gabion, ce sont des caisses de grillage de
dimension 2m x 1m x 0,5m remplies de pierres. Il est fixé dans une
tranchée d'encrage creusée perpendiculairement au sens
d'écoulement de l'eau.
Les technologies traditionnelles améliorées
quant à elles concernent l'association des différentes
technologies CES en vue d'une plus grande productivité agricole. C'est
ainsi qu'on peut rencontrer des technologies où sont pratiqués
à la fois le cordon pierreux et la fumure organique. Cette pratique
implique que le sol soit d'abord aménagé en cordon pierreux, puis
on y ajoute du fumier. Ce type de pratiques est plus intéressant que les
pratiques à aménagements simples en ce sens qu'il accroît
davantage les rendements des cultures. Ainsi, le PS-CES/AGF (1998) a fait une
évaluation économique de cette pratique et a montré que
les rendements en sorgho avaient augmenté de 12% par rapport à la
pratique à aménagement simple sans fumure organique.
Les bandes enherbées sont constituées de lignes
de végétations naturelles ou plantées. Une bande peut
avoir une largeur d'environ 20 à 50 cm. Les bandes enherbées
jouent le rôle de filtre et permettent de freiner le ruissellement et
l'érosion.
La jachère quant à elle est une technique
consistant à laisser une terre au repos sans l'exploiter pendant une
certaine période au cours de laquelle elle reconstitue les
éléments nutritifs nécessaires à la croissance des
cultures. Cette pratique exige une grande disponibilité en terre pour
chaque producteur. Or, le plateau central du Burkina est une zone à
densité de populations très élevée rendant
pratiquement impossible la mise en jachère des terres.
Toute cette gamme de technologies de conservation des eaux et
des sols est pratiquée au Burkina et en particulier dans la zone du
Plateau central. Parmi ces technologies, les plus pratiquées dans les
pays du CILSS sont les aménagements de bassin versant, les cordons
pierreux, le zaï ou tassa, les cultures associées, la fumure
organique (CILSS/INSAH, 2003). Selon Ouédraogo et al, (2006), les
technologies CES les plus pratiquées dans le plateau central sont le
cordon pierreux (80 à 90%), le zaï (60 à 80%) et la fumure
organique (55 à 70%). Dans la présente étude, toutes les
technologies CES seront retenues. Ceci permettra non seulement de comprendre
les raisons des différents degrés d'adoptions constatées
de ces technologies mais aussi de prendre en compte les décisions
d'adoption par les ménages des autres technologies qui ne sont pas assez
utilisées. Dans ce sens, on appellera technologie CES toute pratique
quelconque qui est adoptée par un producteur. Ainsi, seuls les facteurs
qui expliquent les décisions d'adoption de telle ou telle autre pratique
CES semble être la préoccupation de premier ordre dans cette
étude.
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