1.2.5. Les demi-lunes
La demi-lune est une pratique de collecte des eaux de
ruissellement consistant à creuser une cuvette en forme de demi-cercle
de diamètre compris entre 2 et 6 mètres et une profondeur de 15
à 20 cm. Introduite à partir du Niger, cette technologie est une
méthode de réhabilitation des terres qui vise à collecter
l'eau de ruissellement nécessaire à la croissance des cultures
dans les zones arides et semi-arides. Elle est pratiquée sur les terres
encroûtées et dénudées. La terre excavée est
déposée en aval sur le demi-cercle en forme de banquette. Cette
dernière est quelque fois revêtue de blocs de pierres. Selon la
pratique traditionnelle, une charretée de compost ou de fumier à
30% d'humidité en moyenne est déposée dans la demi-lune,
soit une dose moyenne de 10,2 tonnes/ha (Ouédraogo et al, 2006).
Une demi-lune occupe une surface théorique de 1.57
à 14.13 m2 et le nombre de demi-lunes par hectare est de
l'ordre de 312 à 417 selon l'espacement entre celles-ci
(Ouédraogo et al, 2006).
Les demi-lunes s'appliquent dans les zones sahéliennes
où la pluviométrie est inférieure à 600 mm. Dans
les autres zones, leur application est exposée à des risques
d'inondations. En plus, la technologie des demi-lunes convient mieux aux sols
lourds limoneux ou argilo-limoneux qui ont une capacité assez
élevée de rétention d'eau. Les demi-lunes exigent
également un travail collectif ou d'une main d'oeuvre familiale
importante et une disponibilité des matières organiques.
Ouédraogo et Lompo (2006) trouvent que dans le plateau central, la
demi-lune est adoptée à 10% par les producteurs.
1.2.6. La régénération naturelle
assistée (RNA)
La régénération naturelle
assistée est une pratique agroforestière mise au point par la
recherche dans le but d'apprendre aux producteurs les différentes
techniques de régénération naturelle, d'augmenter la
fertilité des sols. Elle vise à produire de produits forestiers
secondaires, reconstituer le couvert végétal et à obtenir
les arbres dans les champs et ce à moindre coût. La RNA est une
méthode permettant d'enrichir les parcs agroforestiers en termes de
diversité mais aussi d'augmenter le nombre de pieds d'espèces
ligneuses. Elle s'effectue soit par ensemencement des champs avec des
espèces choisies, soit par entretien de la
régénération naturelle.
La RNA présente des avantages en ce qu'elle permet
l'enrichissement de la diversité biologique des parcs agroforestiers,
l'accroissement de la disponibilité des produits forestiers
ligneux et non ligneux. Les contraintes auxquelles fait face
cette pratique sont, entre autres, l'absence d'un dispositif de suivi et de
règles de gestion rationnelle, la pénibilité du travail de
repérage et d'entretien de la régénération
naturelle, et la difficile protection des jeunes pousses contre les animaux.
Néanmoins, le taux d'adoption de cette technologie est faible,
estimé à 31% dans le plateau central selon Ouédraogo et al
(2006).
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