La fumure organique est un moyen d'enrichissement des sols et
d'amélioration des rendements agricoles. La fumure organique est une
pratique collective et dont l'utilisation s'effectue par l'intermédiaire
de plusieurs procédés. Ainsi, les champs collectifs peuvent
être fumés soit par des troupeaux de bovins qui y stationnent,
soit par l'épandage des déjections d'animaux et des
détritus domestiques recueillis dans l'enceinte des habitations. La mise
en oeuvre de ce dernier procédé nécessite le transport de
l'engrais depuis les lieux d'habitation jusqu'au lieu de culture. Ce sont donc
les champs les plus proches de la résidence qui
bénéficient en général de la fumure domestique
tandis que les champs les plus éloignés sont engraissés
par le stationnement de troupeaux d'éleveurs. Ouédraogo et al
(2006) ont trouvé que la fumure organique est adoptée par les
producteurs à un taux compris entre 55 et 70% dans le plateau central.
Pour obtenir la fumure organique, un moyen mis au point par la
recherche est le compostage. Le compostage est une pratique
agronomique mise au point par la recherche, visant à promouvoir une
agriculture performante et durable à travers la valorisation agricole
des ressources disponibles localement. C'est une opération consistant
à faire subir aux matières premières
végétales et animales une fermentation dirigée et
contrôlée. Ceci aboutit à la formation d'un produit
stabilisé, hygiénique qui est le compost. Du point de vue
biologique, le compostage est la décomposition des matières
organiques et leur transformation en humus par l'action de d'un grand nombre de
microorganismes dans le milieu chaud et humide.
La technique met à la disposition des producteurs des
quantités appréciables de matières organiques et permet
une meilleure disponibilité du phosphore. Elle permet également
de restaurer, d'améliorer et de maintenir la fertilité des sols.
Le compostage est utilisé particulièrement pour améliorer
la structure du sol, ce qui est un effet d'amendement organique. De même,
il est utilisé pour apporter des éléments nutritifs au sol
sous forme organique et minérale, ce qui est un effet fertilisant ; et
permettre l'activité biologique du sol. Le compostage permet de recycler
la paille de céréales perdue par le feu pour la fertilisation du
sol. En effet, les intrants pour le compostage sont essentiellement
constitués de la paille de céréales, des résidus de
battage, des balles et du son de riz, du fumier de ferme, des déchets
d'animaux. Le compostage en tas présente des avantages tels que la
réduction des distances entre les champs et les sources des
matières premières et de l'eau, la facilitation des
opérations de plein air, la réduction du temps de compostage et
la possibilité d'utiliser l'eau de pluie.
Les dimensions idéales d'un tas de compost sont telles
que la largeur est comprise entre 1,5m et 2m et la hauteur atteignant 1,5 m au
maximum. La construction du tas de compost exige de commencer la base par un
matériau végétal grossier2 car l'air y circule
plus aisément et tout excès d'eau peut être rapidement
évacuer. Le compostage s'achève 2,5 à 6 mois après
sa mise en place et la durée du compostage dépend de la
qualité des substrats utilisée, des retournements
opérés et de la technicité du manipulateur. A ce moment,
le compost ne dégage plus d'odeur. Pour son utilisation, le compost doit
être mélangé avec couche superficielle de terre au cours de
la préparation du lit de semences. Ceci permet d'éviter le risque
de perte des éléments nutritifs due à la pluie, l'eau
d'irrigation et les rayons du soleil. La profondeur avec laquelle le compost
doit être est estimée à 10-15cm
1 Ce matériau végétal grossier
est constitué de branches d'arbre, de tiges de sorgho, de mil, de
maïs