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Analyse des déterminants de l'adoption des technologies de conservation des eaux et des sols au Burkina Faso

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par Janvier Kini
Université de Ouagadougou - DEA 2007
  

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1.2.2. Le Paillage ou mulching

Cette technique de conservation des eaux et des sols est bien répandue dans le plateau central du Burkina Faso. En effet, dans cette région, peu de résidus de culture restent sur le champ après la récolte du fait qu'ils sont utilisés aussi bien pour l'alimentation du bétail que pour servir de source d'énergie.

Le paillage consiste à couvrir le sol avec une épaisseur d'environ 2 cm d'herbe sèche, ce qui correspond à une quantité de 3 à 6 tonnes/ha. Pendant les périodes sèches, les paysans entreprennent la fauche de l'herbe, le Loudetia togoensi en particulier, généralement rencontré sur les sols pauvres des collines environnantes. Là où cette herbe n'est pas suffisante, certains producteurs utilisent les feuilles sèches de différents arbres, en particulier du Butyrospermum parkii.

La technique présente des avantages relatifs à sa simplicité et au fait qu'elle est facilement maîtrisée par les producteurs. En plus, elle permet la fertilisation des sols grâce à la décomposition des résidus végétaux augmentant ainsi les rendements des cultures de l'ordre de 210 kg/ha (Ouédraogo et al, 2006). Cette fertilisation des sols est aussi soutenue par l'action des termites qui creusent des couloirs dans les sols et à la surface des sols. Ainsi, grâce aux termites, la porosité et la perméabilité du sol augmentent de façon considérable. L'ensemble de ces facteurs crée des conditions plus favorables pour le développement des racines. Le relief créé par les paillages après la consommation par les termites suffit pour absorber une certaine quantité de pluie et pour diminuer le ruissellement.

Ouédraogo et al (2006) ont estimé le taux d'adoption de la technologie de paillage dans le cas du Plateau Central à 34%.

Cependant, cette technique a des exigences non négligeables. Il s'agit de la nécessité de respecter l'utilisation de la paille de 1,5 à 2 tonnes/ha pour contrôler l'érosion éolienne, de l'augmentation de la sensibilité des cultures au stress hydrique en raison d'une grande teneur en matières organiques mal décomposées. En plus, le paillage expose aux risques de parasitose par les insectes dans le sol (Ouédraogo et al, 2006).

1.2.3. Les cordons pierreux

Le cordon pierreux est un alignement semi-perméable constitué de 2 à 3 lignes de pierres rangées selon les courbes de niveau de façon à se renforcer l'une l'autre. C'est une technologie locale d'aménagement anti-érosif, améliorée par la recherche, dans le but de contribuer à la prévention de la dégradation des terres et à la réhabilitation ou réduction des terres dégradées. Cette technique permet de ralentir le ruissellement afin qu'il s'infiltre plus rapidement provoquant ainsi la sédimentation successive des sables, des particules fines humifères. Le cordon filtre également les pailles et diverses matières organiques flottantes.

La pratique de cordons pierreux exige de déterminer les courbes de niveaux en vue de la détermination de la pente. Il s'agit alors d'ouvrir un sillon de 10 à 15 cm de profondeur et de 15 à 20 cm de largeur et d'y disposer une ligne de grosses pierres. Cette ligne doit être renforcée en aval avec une autre ligne de petites pierres. Enfin, l'on couvre le tout par une couche de terre afin de consolider l'assise du cordon pierreux. Le temps nécessaire de travail est estimé à environ 60 à 80 jours et la durée de vie des cordons pierreux est de 10 ans en moyenne (Ouédraogo et al, 2006).

La technique de cordons pierreux est appliquée dans la zone nord soudanienne et sahélienne où la pluviométrie varie entre 300 et 900 mm d'eau par an. La technique exige un travail collectif ou une main d'oeuvre familiale importante, une disponibilité des cailloux à proximité des zones à aménager. Elle exige également une bonne maîtrise des méthodes de détermination des courbes de niveau, une disponibilité de la matière organique et/ou une maîtrise des techniques de compostage. Enfin, la technique de cordons pierreux implique aussi que le producteur soit propriétaire du terrain à aménager. Ainsi, celui-ci pourra véritablement bénéficier des retombées de son investissement et avoir la possibilité d'accéder au crédit ou d'être subventionné afin de supporter les coûts d'acquisition du matériel de traçage et de transport des cailloux sur le site.

Les cordons pierreux, en fonction de leur écartement et de la pluviosité, permettent une réduction du ruissellement, des pertes de terre et une augmentation du taux d'humidité du sol (Ouédraogo et al, 2006). Les tests de mesure d'amélioration des rendements pour les aménagements de type cordon pierreux ont révélé des gains de l'ordre de 100 kg/ha pour le sorgho et le mil (Bandré et al, 1998). Dans le plateau central, le taux d'adoption des cordons pierreux par les producteurs est compris entre 80 et 90% (Ouédraogo et al, 2006). Ceci confirme la classification des cordons pierreux parmi les technologies de gestion des ressources naturelles à niveau d'adoption élevé dans les pays du CILSS (CILSS/INSAH, 2003).

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