CHAPITRE I : La morphologie urbaine
--A-- La trame urbaine rufisquoise : Figure 5 : Carte du
maillage urbain de Rufisque
Source: réalisation personnelle à l'aide
d'un papier calque21
21 J'ai pu grâce à la carte qui suit, et
d'un papier calque, reconstituer la trame urbaine de Rufisque
43
De par son passé colonial, Rufisque a eu à
bénéficier très tôt et grâce au plan
d'aménagement de 1862 d'une organisation de son espace
axée en grande partie sur un modèle simple qu'on pourrait
qualifier d'un plan en damier.
Cette organisation de l'espace dominée en grande partie
par des rues perpendiculaires a été mise en rapport avec le
commerce de l'arachide qui imposait une mise en place de rues facilitant le
transport des produits de traite de la gare au port.
La trame urbaine régulière obéissait
à une activité économique qui rythmait la vie de la
cité, liée aussi au port, entrepôts, huileries, conserverie
de poissons, savonnerie etc.
Photo 23 : Exemple de rues perpendiculaires
Les formes simples l'emportent. Les rues sont perpendiculaires et
droites, les carrées ou rectangles constituent les unités de base
dont la valeur se calcule aisément et qui permettent une utilisation
maximale du terrain plat.
Il ne faut pas ignorer cependant que cette organisation de
l'espace n'est pas uniforme sur la totalité de la trame urbaine et ne
concerne que les quartiers du centre ville que sont Keury Souf
et Keury Kao.
Au-delà de cette zone marquée pour l'essentiel par
des ilots carrés et rectangles, on note une rupture brusque notamment
sur la disposition des parcelles et de leur taille vers le nord ouest
(Diokoul, Ndar gou ndao,
Guendel, Dar es salam,
Dangou) et une partie de la zone est c'està-dire vers
Gouye mouride.
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Cette organisation de l'espace n'est pas indépendante
du passé de la ville et impliquait la mise à l'écart de la
population indigène dans des endroits non lotis et insalubres
d'où l'opposition entre le lotissement des quartiers du centre-ville et
la trame désordonnée des quartiers
périphériques.
--A--1 Le lotissement urbain:
Le morcellement de la trame urbaine de Rufisque montre un nombre
important d'îlots. Ainsi nous avons pu recenser en tout 278
îlots. Parmi ces derniers, 127 îlots soit
45,7% sont localisés au niveau du centre-ville et
49 de ces îlots (soit 36,6%) ont des
grandeurs de 60 m22 de coté. On a
noté par ailleurs 17 îlots qui ne respectent pas
cette norme et dont les dimensions sont supérieures à celles des
premiers îlots recensés. Par exemple il y'en a deux de
60/80 m et un de 120/140 m (l'ilot de l'usine
ex-Petersen).
En dehors du centre, les îlots répertoriés ne
présentent pas d'ordonnancement régulier sauf au niveau du
quartier de Mérina et dans la zone de Rufisque II.
D'une manière générale le maillage
apparaît plus serré au centre --ville avec des rues qui se coupent
presque tous les 60 m et de ce fait la logique piétonne
est continuellement empiétée par l'automobile depuis que ce
dernier a envahi les différentes voies internes du « vieux tissu
» urbain.
--A--2 Le parcellaire :
L'étude du parcellaire a été axée
pour l'essentiel au niveau du centre-ville en raison du caractère
désordonné du parcellaire de la zone périphérique.
Ainsi nous avons pu recenser dans la totalité de la trame du
centre-ville 546 parcelles.
Cette subdivision du parcellaire ne s'est pas faite de
manière équitable sur toute la trame. Ainsi 38
îlots sont constitués d'au moins de 7 parcelles
soit 30% de l'ensemble des îlots.
Il peut arriver de rencontrer des îlots qui regroupent plus
de 10 parcelles, dans certains cas 1 ou 2 parcelles
(îlot supportant en grande majorité les « seccos
», résidence privée ou école).
22Ces données ont été recueillies
grâce à la consultation d'une carte cadastrale du centre-ville
à l'échelle de 1/2000
Ce parcellaire est plus dense au niveau du quartier de
Keury Souf et dans certaines parties du quartier de
Keury Kao, moins vers la zone du marché et vers le
secteur sud près de la mer.
--A-3 La voirie urbaine :
La fonction principale du réseau de voirie est d'assurer
les liaisons inter-urbaines (Route Nationale, route de Sangalkam, route des
HLM), les connexions entre les quartiers (route de Dangou, route de Diokoul,
route de Santhiaba, etc.) et les dessertes à l'intérieur des
quartiers (rues situés aux HLM et dans le centre-ville).
La longueur totale du réseau est estimée à
96,35 km23 dont 17,3 km de voiries
revêtues en bon état.
En outre, 49,3 km du réseau routier,
soit 51,1% de la voirie urbaine est équipé
d'éclairage public. Pour ce qui concerne le centre-ville,
l'éclairage est concentré le long du Boulevard Maurice
Guèye qui est bien éclairé, contrairement à la
voirie interne.
L'absence de route dans plusieurs quartiers rend difficile les
liaisons inter-quartiers et accentue l'enclavement de beaucoup de zone surtout
celles périphériques (exemple du quartier Gouye mouride où
le réseau est impraticable).
Ce qu'il faut noter est que cet inventaire pour la programmation
des infrastructures et des équipements réalisé par la
DST ne prend pas en compte le centre --ville où le
réseau routier n'est pas des meilleurs comme il le laisse penser.
En effet le réseau du centre-ville présente en
certains lieux des dégradations. Cet état de dégradation
et de délabrement du réseau routier s'explique par son âge
(époque coloniale pour la plupart) et par l'absence de programme
d'entretien. Cette situation s'est empirée depuis que la circulation
inter-quartier a été ouverte aux gros porteurs et aux
différentes voitures qui empruntent les tronchons de la rue
Adama Lo et Ousmane Socé Diop (la
voirie secondaire). Il n'y a plus de routes à
Mérina et à Thiawlène
(toutes dégradées).
23 Direction des Services Techniques
Photo 24 : embouteillage à la rue Adama Lo et au
Boulevard Maurice Guèye
Photo 25: embouteillage à la rue Adama Lo et au
Boulevard Maurice Guèye bis
Il s'en est suivi d'une perturbation au niveau de la
fluidité du trafic. La calèche qui a été pendant
longtemps le moyen de transport le plus usité se trouve
relégué au second plan (apparition de nouveaux garages de
«taxis clandos » au centre-ville).
L'espace réservé aux piétons
disparaît petit à petit en raison des nombreuses voitures qui
roulent à tout moment, l'encombrement de la chaussée par les
épaves de voitures, des kiosques et autres étals empêchant
du coup une rapide circulation. Tout piéton qui emprunte les
différentes artères du centre craint d'être renversé
par une voiture.
Le Boulevard Maurice Guèye est
transformé sur toute sa longueur (1,7km) en un vaste
champ de stationnement.
La voirie urbaine occupe une faible partie des superficies de
Rufisque. En tout elle ne représente que 77,75 ha sur
un total de 977,75 ha pour la ville de Rufisque, soit
7,9 % seulement de la superficie totale. Elle est
concentrée dans sa majorité dans les quartiers de Keury
Kao et Keury
47
Souf, soit 17,76 ha. Dans
certaine zone elle est quasi inexistante comme à
Santhiaba, Diorga,
Diokoul.
A Rufisque, cette voirie se présente comme suit:
Ø La grande voirie qui comprend la route nationale ou
le Boulevard Maurice Guèye d'environ 60 m de large et
traversant la ville d'ouest en est. Elle est complétée par les
routes départementales de Sangalkam et de la SOCOCIM.
Ø La voirie communale, du reste très
dégradée, en raison de la stagnation des eaux mais aussi à
un déficit d'entretien.
A ceux là, on peut y adjoindre deux rues du centre-ville
qui continuent de marquer l'histoire de la vielle cité : la rue Adama Lo
et la rue Ousmane Socé Diop d'environ 20 m de large
chacune.
La configuration du réseau urbain rufisquois et son
état actuel n'est pas favorable à une amélioration de la
mobilité. Tel quel se présente actuellement, surtout au niveau du
centre-ville, héritier d'un réseau dont le fondement était
voué au commerce de l'arachide, la situation est loin de
s'améliorer. Ce qu'il faut c'est une voie de contournement (projet en
cours au Nord de Rufisque) afin de réduire la forte pression automobile
et instaurer un plan de circulation urbaine.
--B-- Le réseau de canalisation et le maillage
vert :
Une étude du paysage urbain de Rufisque ne peut se faire
sans tenir compte des aspects environnementaux et de la place
réservée à l'arbre dans l'espace public que
privé.
--B--1Le réseau de canalisation:
S'il existe un élément qui caractérise le
plus l'espace rufisquois, cela serait sans doute le réseau
d'évacuation d'eaux usées. Il s'évalue sur presque
29810 ml réparties dans les différents
quartiers. Le centre-ville en possède 8636 ml soit
près de 29% de l'ensemble du réseau, comprenant
le canal de l'ouest et celui de l'est (canaux à ciel ouvert) que
rejoignent de nombreux caniveaux. La plupart de ces caniveaux est hors d'usage
ou ne fonctionne que partiellement, comme le prouvent à chaque hivernage
les fortes inondations du centre-ville.
49
Photo 26: Inondation au centre-ville et canalisation
vétuste
C'est l'héritage obsolète de l'époque
coloniale, que les agents des travaux publics ne peuvent entretenir, qui
aggrave la situation: leurs potentialités ne se limitent qu'à des
séries de curage qui ne règlent pas le véritable
problème.
Ce réseau de canalisation intéresse
également les autres zones de Rufisque. En tout il y'a 626 ha
de surface habitable mal drainée soit 85% de
la superficie totale occupée par l'habitat (738,2
ha).Ce qui est très inquiétant comme nous l'indique ces
quelques données et cette situation explique les nombreuses
difficultés que rencontrent les populations des zones
périphériques à propos de l'évacuation des eaux
usées et pluviales.
--B-2 le maillage vert :
Pour qui connaît l'histoire de Rufisque serait surprise
aujourd'hui de voir la place réservée à l'arbre dans la
vielle cité. De Rufisque, « la forêt sauvage »
à la ville conquise par la forte urbanisation, on est
très vite passé à une époque où la
végétation est quasi inexistante.
Cette situation nouvelle, imputable à l'urbanisation
croissante, place les autorités municipales devant la
nécessité de réintroduire l'arbre dans la ville et de
promouvoir l'extension d'un projet d'embellissement urbain.
Au centre-ville, l'espace vert aménagé concerne
principalement le jardin public, la devanture principale de la mairie, devant
la Gendarmerie, le boulevard Maurice Guèye irrégulièrement
végétalisé et les quelques arbres piqués
çà et là (environ 1 ha).
Le maillage vert au jardin public s'organise en de petits jardins
entretenus quotidiennement avec des arbres qui dépassent rarement
3m. On y trouve également des rôniers (7
pieds d'environ 15m de hauteur au moment de leur
recensement) et des plantes à ras de sol (- 50 cm).
L'espèce végétale plantée le long du
boulevard est composé pour l'essentiel de niims ou Azzadirachta
indica (54 pieds24 ont été
relevés le long du Boulevard Maurice Gueye entre le terminus et
l'hôtel de ville), que côtoient petit à petit les
dattiers.
La place Joseph Gabard autrefois très
boisée, ne possède que quelques arbres (9 arbres
d'environ 8 m de longueur).
Au niveau de l'ex-usine Petersen on note la forte présence
de « khott Boutel » (Eucalyptus
albida) et d'espèces d'arbres très variées.
Au niveau du centre-ville il n'y a plus de possibilités
(en parcelles non bâties) pour implanter de nouveaux espaces verts de
qualité, qu'il s'agisse de parcs urbains ou de quartiers.
Même si la place accordée à l'arbre dans
« le vieux tissu » est minime, les populations
participent au maintien de celui-ci par l'implantation de jardins privés
dans leurs parcelles. Ainsi, le cercle Maurice possède un jardin
très fourni avec des arbres très imposants par leur taille (plus
de 10 m de hauteur).
Photo 27 : un échantillon du maillage vert au
centre-ville
24 Ces chiffres ont été obtenus
grâce à un décompte que j'ai fait.
Pourtant il y' a de la place pour la verdurisation du
centre-ville, laquelle passera par l'introduction et la densification de la
végétation dans les voiries larges, comme le Boulevard Maurice
Guèye, tout en veillant à ne pas rompre le rythme donné
par une plantation arbustive (Thiès fait partie de ces villes du
Sénégal où l'arbre prend une dimension très
importante dans la cité).
--C-- Mobilier de l'espace public et toponymie
:
Leur dimension n'est pas trop importante dans la ville mais une
étude de leur nature est de surcroit pour recenser tout ce qui peut
caractériser l'espace urbain.
Par mobilier de l'espace public nous entendons l'ensemble des
équipements installées dans les lieux publics pour un usage
collectif.
--C--1 Le mobilier de l'espace public:
Il est surtout localisé dans les lieux publics du
centre-ville que sont le jardin public et la place Joseph Gabard.Ce mobilier
est constitué en grande partie de bancs publics et d'équipements
sportifs pour la population. Ainsi on note à la place Gabard un terrain
de pétanque et un nombre assez important de bancs publics (en ciment)
qui servent pratiquement de cour de récréation aux
élèves fréquentant les écoles environnantes. Ce
mobilier est plus conséquent au niveau du jardin public avec un total de
31 bancs dont 9 au niveau du terrain de
handball et 7 au terrain de basket. On peut voir aussi des
bancs publics en dehors de l'enceinte du jardin.
Ces deux terrains sont dotés d'une mini tribune, de
projecteurs, de vestiaires et servent également à recevoir
l'essentiel des manifestations culturelles que sportives. C'est aussi le cas du
cercle Maurice Guèye qui abrite un terrain de volley
ball et une bibliothèque municipale. C'est le véritable terrain
d'expression de la culture à Rufisque. Nous pouvons, en plus de ceux
évoqués plus haut, y ajouter le centre socio-éducatif
(CEDEPS) qui accueille des activités très variées : salle
de spectacle, centre social et médical, centre civique, cours de
couture, cours de sport, bibliothèque.
Force est de constater que ce mobilier est très
réduit au niveau du centre-ville et que des efforts
supplémentaires doivent venir des autorités municipales pour
l'augmentation de leur nombre.
51
--C-- La toponymie, un autre symbole du paysage
rufisquois :
Son apparition dans l'espace rufisquois est récente et se
présente comme un support de signalisation situationnelle. Ce support
toponymique se présente sous forme de plaque rectangle de couleur bleue,
installé au coin de chaque rue, avec une inscription au dessus (soit le
numéro de la rue soit le nom). C'est le nouveau carnet d'adresse des
rufisquois, mais dont la grande majorité n'utilise pas encore comme
repère.
Elle est réalisée en tenant compte des subdivisions
administratives. Ainsi, on a :
- RE pour Rufisque Est (exemple
RE-75, lire Rufisque Est rue 75) ;
- RO pour Rufisque Ouest (exemple
RO-15, lire Rufisque Ouest rue 15) ; -
RN pour Rufisque Nord (exemple RN-18, lire
Rufisque Nord rue 18).
Elle s'insère facilement dans le paysage de Rufisque et
contribue grandement à la localisation des différents quartiers
et rues.
--D--Typologie de l'habitat urbain :
Une analyse de l'habitat urbain fait ressortir une mosaïque
de paysages aussi différents les uns les autres et traduit des
inégalités dans la composition des structures sociales.
La qualité de mise en Suvre, celle du matériau et
le nombre d'étages, sont des indicateurs qui témoignent de la
position sociale des habitants.
Une hiérarchie sociale peut être établie par
la morphologie de l'habitat dont trois modèles de constructions se
dégagent :
--D--1 Les zones résidentielles de maisons
individuelles ou semi collectif :
Le confort est comparable à celui de nos
sociétés modernes. Ce sont des maisons que l'on retrouve autant
dans certaines parties du centre-ville notamment à Keury Souf et
à Keury Kao qu'au niveau de la zone périphérique.
Photo 28 : Maison avec un jardin bien entretenu au
centre-ville Photo 29: exemple typique de résidence
C'est des maisons au style très particulier qui se
démarque de l'habituel constaté au centre-ville (ensemble de
maisons compactes). Les façades sont entretenues, fleuries et les
grandes villas comme les modestes demeures dissimulent de petits jardins.
Certaines de ces maisons sont éloignées du centre-ville et
présentent un style architectural aussi divers que particulier. Elles
envahissent le paysage des HLM et en allant vers Santa
Yalla et leur nature laissent penser à de grandes
dépenses. Elles sont constituées pour la plupart
d'étages(R+1, R+2) mais également de maisons
basses.
--D-2 Le Centre historique :
Photo 30 : Exemple typique de bâtiments à
caractère colonial
Lui aussi confortable, est équipé
d'infrastructures de base. Ordonné et régulier, il est facilement
adaptable aux mesures de modernisation contrairement aux quartiers
spontanés et traditionnels qui, par leur irrégularité
rendent une implantation de réseaux difficilement projetables.
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Le Centre historique de Rufisque, dit l'Escale, se divise en deux
sous quartiers caractérisés par la hauteur de leurs
constructions.
Le quartier Keury-Souf, constitué de maisons modestes
de plain pied et le quartier Keury-Kao caractérisé par des
maisons à étages et où les établissements
commerciaux prestigieux signalent leur puissance par des constructions en
hauteur.
C'est le noyau urbain de Rufisque, qui garde encore les traces du
passage des colons par son imposante architecture et par son important poids
infrastructurel.
Il s'est organisé autour des infrastructures coloniales et
continue de concentrer la plupart des équipements publics.
L'espace est organisé selon un plan hyppodamien
traversé par des voies bitumées courtes et bien
hiérarchisées.
--D-3 Les zones d'urbanisation sauvages et rapides
:
Caractérisées par des habitats fragiles et
populaires, sont concentrées au nord-ouest, à l'est de Rufisque
et en grande périphérie.
On y trouve des quartiers construits avec des matériaux
peu coûteux ou de récupération, créant depuis les
années 70, un habitat spontané rendant
impossible la maîtrise de la croissance de la ville.
En effet, la structure familiale, au nombre d'individus
élevé, est une des principales causes de densification des
parcelles. D'ailleurs en réponse à la nécessité de
doter ces quartiers d'équipements de base, un programme de
restructuration est en cours.
Une étude de la typologie de l'habitat urbain rufisquois
suggère qu'en matière d'urbanisme et d'habitat il peut être
retenu deux contraintes prioritaires :
Ø La plus grande partie de l'habitat se
développe de façon anarchique et irrégulière. En
dehors de l'escale, l'essentiel de la périphérie est
constitué d'habitat inorganisé comme on peut le voir à
Gouye Mouride ou bien à Colobane caractérisé par une
voirie irrégulière.
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Cette situation est d'autant plus importante qu'elle rend
difficile la mise en place d'infrastructures et de services urbains (collecte
des ordures, approvisionnement en eau, assainissement : la forme des rues ne
permet pas l'entrée des voitures de collecte car chacun construit selon
ses propre règles. L'organisation de l'espace n'est plus une chose
réfléchie mais une conjonction de constructions personnelles).
Ø Ensuite, l'absence de régularisation de
nombreux titres fonciers. Il faut souligner que la composition de l'habitat
urbain est indissociable de l'histoire de la ville. En effet, certains
quartiers ont étés constitués pour l'essentiel par des
populations déguerpies par la puissance coloniale et n'ont pas eu la
possibilité d'organiser leur espace. Beaucoup de ces populations ainsi
que d'autres installées pour diverses raisons n'ont toujours pas
cherché à régulariser leurs titres d'occupation. Cette
situation s'est amplifiée à Gouye Mouride où la
majorité des terrains n'ont pas de titres fonciers et les
propriétaires ne disposent que de l'acte de vente notifié par le
vendeur.
Devant cette situation, les autorités compétentes
sont appelées à rompre ces usages et à mettre en place des
politiques bien définies comme le projet de Rufisque II initié
par la Commune et qui consiste à lotir 4000
parcelles25 dont 2700 sont
déjà appliquées.
Cela ne signifie pas que la totalité des efforts doit
seulement se limiter au lotissement de ces zones ; Mais il faut, en outre,
développer des politiques permettant le renforcement des structures afin
de délocaliser les fonctions.
Cela permettra d'assurer une harmonie entre le centre-ville et la
zone périphérique qui ne cesse de s'agrandir en raison du surplus
de population.
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