II-1-2 Productivité et performance dans les PME
La notion de productivité s'applique comme nous l'avons
signalé plus haut aux entreprises et au milieu du travail, mais la
compétitivité doit plutôt se rapprocher des <<
marchés >>. Elle désigne la capacité d'une
entreprise à conquérir ou à conserver les parts de
marché. De ce fait, la productivité constitue évidemment
un élément central de la compétitivité, dans la
mesure où elle contribue à déterminer à
côté de l'évolution des salaires, les coûts de
production relatifs par rapport aux concurrents.
Aussi, la productivité, vue comme rendement du travail
et du capital, correspond au niveau << physique >> de l'entreprise
; ce niveau << physique >> est celui de la mise en oeuvre
concrète de la combinaison productive ; elle intègre à la
fois la dimension technologique et la dimension organisationnelle du processus
de production, sans oublier celle de la gestion des ressources humaines.
Liée à ce niveau << physique >>, la
productivité dépend tout autant des facteurs quantitatifs
(effectifs du personnel, capital...) que qualitatifs (formation, conditions de
travail...).On peut dire qu'elle est un des déterminants de la
compétitivité des entreprises, puisqu'elle sanctionne le
déroulement du processus de fabrication du point de vue des facteurs de
production.
Afin d'être rentable, un producteur doit pouvoir
produire et vendre un bien ou un service en dégageant un
bénéfice acceptable. Dans une économie concurrentielle,
être compétitif consiste à demeurer rentable lorsque le
prix de vente est déterminé par le marché, sans qu'aucun
producteur ou groupe de producteurs puisse l'influencer de façon
significative. Ceux-ci ne peuvent agir que sur leurs propres coûts afin
de demeurer compétitif. Le lien entre la productivité du travail
et la compétitivité d'un
Établissement se fait par l'intermédiaire du
coût unitaire de main-d'oeuvre. Cette expression fait ressortir le lien
inverse qui prévaut entre le coût unitaire de main-
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d'oeuvre et la productivité. Plus cette dernière
augmente, plus les coûts unitaires de main-d'oeuvre diminuent. Il en
résulte que la compétitivité des entreprises
s'améliore lorsque leur productivité progresse plus rapidement
que celles des pays ou des régions concurrentes. A l'inverse, elle se
détériore lorsque la productivité s'améliore moins
rapidement.
La rentabilité quant à elle représente le
niveau financier ; c'est la finalité de toute entreprise. Elle est tout
aussi dépendante de la productivité. En effet, notons R cette
R= P
rentabilité, alors, on a K où P est
l'excédent brut global9
V ? W
P
=
K
|
P
|
|
V
=
K
|
L
|
L
V
|
|
V
|
|
V
|
|
|
|
K
|
V
|
L où L = productivité de la main
d'oeuvre
V
K = productivité du capital
W
L = coût unitaire de la main d'oeuvre
A partir de ces éléments de réflexion, il
apparaît que la rentabilité est conditionnée par la
productivité du travail, du capital et la compétitivité.
Les modalités de sa « construction » peuvent toutefois
fortement différer selon les firmes, non seulement en fonction de leur
marché, mais aussi par des arbitrages spécifiques sur la
productivité (gain de productivité du travail et/ou du capital)
et la compétitivité (prix - hors prix). Elles influencent donc la
décision d'investissements façonnant la combinaison productive et
la structure financière correspondante.
9 Excédent brut d'exploitation + produits financier et
charges nettes hors exploitation
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