CHAPITRE III : AMENAGEMENTS PASTORAUX
La question pastorale a été longuement
discutée au sein des GR de plusieurs villages du département dont
Padéma, Djigouèma et Banwaly. Si à Padéma et
Djigouèma, les discussions ont porté de manière large, sur
les aménagements pastoraux, à Banwaly, la réflexion a
été plutôt orientée vers la problématique
cruciale de l'accueil des éleveurs transhumants. Dans les trois
villages, il a été question surtout d'identifier les
intérêts, le rôle et le pouvoir des différentes
parties prenantes. Mais, quel est le rapport entre la question foncière
et les problématiques pastorales ? Pourquoi les aménagements
pastoraux ? Quels sont les résultats de la réflexion sur le
pastoralisme ? Quels sont les acquis et les limites de ce processus
participatif ?
I.
LE FONCIER ET LA QUESTION PASTORALE
Dans le département de Padéma, le pastoralisme
est au coeur de nombreux enjeux fonciers. De ce fait, il est impérieux
de présenter au préalable les acteurs de la filière et les
conditions de pratique de cette activité afin de mieux comprendre les
enjeux qui en découlent.
I. 1. Les acteurs du
pastoralisme
La problématique pastorale concerne plusieurs acteurs
du monde rural aux intérêts aussi multiples que divergents :
cultivateurs et éleveurs, sédentaires et nomades,
propriétaires de troupeau et bergers. Aujourd'hui, dans le
département de Padéma, la quasi-totalité de la population
(agriculteurs ou éleveurs professionnels) pratique l'élevage. La
question pastorale concerne donc tout le monde. Suivant leur mobilité,
on distingue plusieurs catégories d'éleveurs.
I. 1. 1. Les éleveurs
transhumants
Les éleveurs transhumants sont permanemment en
mouvement. Ils possèdent des troupeaux qui peuvent regrouper plus d'une
centaine de têtes. Ils effectuent une transhumance annuelle nord-sud
à la recherche de pâtures et d'eau pour leur bétail. Ils
traversent le département de Padéma, à partir du mois de
février. Ils quittent le Nord des provinces des Banwa et de la Kossi et
se dirigent vers le Sud, dans la région des Cascades à la
rencontre des premières pluies. Entre mai et juin, les transhumants
reviennent sur leurs pas. Ils se dirigent vers le Nord. Ces mouvements
calculés suivant les saisons, leur permettent de profiter au maximum des
pluies. Il semble y avoir plus de problèmes sur leur chemin du retour du
fait de la mise en culture des champs. Certains cultivateurs occupent les
pistes et au passage, les animaux font beaucoup de dégâts.
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