5.2.3 Les contraintes :
Pour que l'agriculture biologique devienne réellement une
alternative, ce n'est pas du jour au lendemain que cela se réalisera
concrètement au Tchad. Les raisons d'une telle situation s'expliquent
par des multiples raisons :
- la première des contraintes est de savoir si cette
pratique pourra couvrir le besoin alimentaire d'une population en croissance
rapide ?
- Il y a aussi le manque de volonté de l'Etat qui semble
de se complaire dans les problèmes infinis crées par le fardeau
de la dette paysanne. Cette dernière, provient pour sa plus grande
partie de la politique des engrais et des semences, et la
difficulté qu'on les paysans dans la culture du coton pour survivre. Il
résulte de tout cela que l'agriculture biologique tarde à
s'installer, pourtant, il existe des techniciens et des bonnes volontés
qui ne manquent pas des idées sur ce type d'agriculture. Au Tchad il
n'existe pas jusque là un cadre législatif et
réglementaire propice à l'éclosion d'un mouvement
biologique. Toutes les structures étatiques sont orientées vers
la production conventionnelle.
- Une autre contrainte concerne la certification. Tout d'abord,
il y a son coût, cette charge est très élevée pour
qu'un agriculteur tchadien puisse accéder individuellement. Pour cela,
un producteur bio isolé peut produire bio, mais ne pourra jamais vendre
sur le marché bio. Il faut avoir le logo et l'étiquette bio qui
est toute une procédure longue et coûteuse pour le producteur.
- Une autre contrainte est que les producteurs doivent s'adapter
à un règlement européen qui ne tient pas compte des
réalités du terrain. Ces producteurs doivent réapprendre
une nouvelle forme d'agriculture sans intrants chimiques de synthèse. En
plus, des règles strictes sont à suivre en ce qui concerne le
transport et le conditionnement des produits. D'où le Tchad manque, de
ce qui précède des infrastructures nécessaires à
l'acheminement rapide des produits bio vers les marchés prometteurs.
Aussi, l'éloignement des marchés réduit la
compétitivité.
- A cela, il faut ajouter le manque d'information, de formation
et de vulgarisation sur l'agrobiologie ainsi que les carences dans les
pratiques et les méthodes de production qui sont aussi des obstacles.
- Il y a aussi les contraintes à la production qui sont
d'ordre sanitaire, technique, organisationnel et externe. Les contraintes
prioritaires se situent au niveau de la pression des parasites ainsi que la
conversion de l'agriculture conventionnelle en agro écologie. Cette
période de transition nécessite de gros moyens pour
l'agriculteur. L'ensemble des problèmes rencontrés est
résumé dans le tableau ci-dessous.
Tableau XIV : principaux
parasites.
Parasites
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Nom
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Partie attaquée
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observations
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Parasites du sol
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Nématodes
symphiles
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Système racinaire
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Dégâts très important au début des
pluies sur les sols légers à grande porosité
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Parasite de la tige et feuillage
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Cochenilles
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Parties aériennes
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Pullulation en saison sèche
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-
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Criquets
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Dévorent les feuilles
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attaque en saison sèche
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- Pour les parasites listés ci-dessus, les
méthodes de lutte existent et peuvent être appliqués. Pour
bien d'autres, rien n'est encore fait. Les contraintes techniques sont
constituées par la maîtrise des itinéraires techniques de
production. Notamment au niveau de la fertilisation basée uniquement sur
l'apport de la matière organique qui exige la manipulation des grandes
quantités (5 à 10 tonnes par hectare).
- Les contraintes organisationnelles sont multiples : il
s'agit du regroupement des producteurs et la mise sur pied d'un système
d'information et de changement des habitudes alimentaires.
- Les contraintes à l'exportation sont liées
à l'irrégularité des moyens de transport et des
difficultés d'accès dans certaines zones du pays, le mauvais
état des routes, la faiblesse de capitaux permettant d'investir dans
l'agriculture et l'inexistence d'une action gouvernementale pour aider à
l'exportation.
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