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La consommation d'alcool en milieu scolaire : cas de la ville de Yaoundé

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par Ulrick Lilyan MVE ONA
Institut Sous-régional des Statistiques et d'Economie Appliquée (ISSEA) - Ingénieur 2006
  

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SECTION 3 : LES INCITATIONS À LA CONSOMMATION D'ALCOOL

La consommation des boissons alcoolisées se fait parfois indépendamment du désir de l'élève de boire. De nombreux facteurs externes influencent la prise d'alcool juvénile ; entre autres :

1. L'agressivité de l'environnement du consommateur

1.1. L'offre d'alcool

Ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent le plus aux jeunes. En effet, la prise d'alcool se fait souvent dans un esprit de solidarité.

Tableau 17 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant les moyens de boire liées par le sexe

Moyens d'acheter les alcools

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Achat par d'autres personnes

68,0

87,5

78,7

Achat par soi-même

32,0

12,5

21,3

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

Tandis qu'une minorité des élèves (21,3%) achètent régulièrement les boissons qu'ils consomment, la plupart des scolaires (78,7%) consomment des alcools grâce aux offres de leurs proches ou ami(e) s. Les buveurs d'alcool sont souvent très charitables : « celui qui a de l'argent offre la tournée ». De plus, les prises d'alcool en groupe s'apparentent à des rituels. Le partage d'alcool se fait souvent par « tour » où à chaque tour chacun boit approximativement la même quantité (une bouteille ou un verre). Les consommateurs « faibles », qui abandonnent les premiers, sont ceux qui se soûlent le plus vite la « gueule » et certainement qui auraient bu le moins. Par ailleurs, la manière de se procurer de la boisson est relative au sexe (÷2=6,440 ; p= 0,011). En général, la proportion des filles (87,5%) qui boivent sans dépenser de l'argent est supérieure à celle des garçons (68,0%).

1.2. Les sources de financements

L'argent que les élèves utilisent pour acheter les boissons provient des sources listées dans le tableau 19.

Tableau 18 : Distributions conditionnelles des buveurs suivant les sources de financement liées par le sexe

Origine des fonds

Sexe

Total

Masculin

Féminin

Subvention familiale

62,8

81,0

72,7

Petit job

34,1

15,7

24,1

Loyer/Rente

3,1

3,3

3,3

Total

100,0

100,0

100,0

Source : ECAS, nos calculs

En effet, la plupart des scolaires (72,7%) détournent l'argent que leurs parents leur donnent afin de se procurer des boissons alcoolisées. Les autres jeunes font des travaux à temps partiels (24,1%) ou détruisent l'héritage de leurs parents (3,3%) pour satisfaire leur besoin alcoolique. Notons, en outre, que les « petits jobs » auxquels participent 34,1% des garçons et 15,7% des filles entrent souvent dans le cadre des exploitations des mineurs. De même, la provenance des fonds destinés à l'alcool dépend du sexe (÷2=13,065 ; p= 0,001).

1.3. Les politiques de vente des alcooliers

1.3.1. Les supports publicitaires

Suite à une forte concurrence dans l'offre des boissons alcoolisées au Cameroun ; les producteurs utilisent des stratégies commerciales de mieux en mieux élaborées. C'est dans cette optique que les supports publicitaires tels que les presses audio-visuelles (télévision), audio (radio) et écrites (journaux, magasine) sont souvent sollicités. Le graphique 11 retrace l'influence de la publicité sur la consommation d'alcool.

Graphique 11 : Effet des supports publicitaires sur les consommateurs d'alcool

Source : ECAS, nos calculs

Ce graphique montre que les supports publicitaires ne changent pas les habitudes alcooliques de la majorité des jeunes (44,4%). Cependant, 42,0% des scolaires modifient parfois leurs consommations et 13,6% sont très sensibles à la publicité. En effet, la publicité sur la boisson est réglementée et les individus qui y figurent sont généralement des adultes. Les élèves ne voient pas souvent leurs pairs dans la publicité, ce qui crée le désintérêt. De plus, pour décourager les buveurs excessifs, il doit être fait mention de l'avis suivant dans les supports publicitaires : « l'abus de l'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération ».

Parmi les 132 scolaires qui reconnaissent l'influence des médias, 56 pensent que la télévision est l'outil de marketing le plus influent comme l'illustre le graphique 12.

Graphique 12 : Répartition des élèves suivant leur support publicitaire préféré

Source : ECAS, nos calculs

La télévision permet au consommateur de mieux savourer les instants de plaisir des acteurs qu'il voit et écoute. Les autres supports tels que les affiches publicitaires (29), la presse écrite (27) et la radio (20) sont moins sensibles en terme de publicité sur les boissons alcoolisées. Mais ces derniers sont souvent orientés vers d'autres publics tels que les conducteurs de véhicules (radio) et les hommes d'affaires (presse écrite).

1.3.2. La promotion des ventes

La promotion des ventes est une stratégie qui permet aux apprenants de s'offrir des boissons à des prix inférieurs aux prix officiels. Certains élèves (38%) sont très sensibles à cette stratégie commerciale.

Graphique 13 : Répartition des élèves suivant la sensibilité aux promotions de vente

Source : ECAS, nos calculs

En effet, les jeunes acquièrent souvent des habitudes alcooliques qui limitent souvent leurs choix dans les boissons. Les promotions des brasseurs sont souvent de courtes durées, ce qui satisfait les fidèles consommateurs d'une bière précise. Mais les autres jeunes n'ont pas souvent le temps de savourer cette bière moins chère car la promotion peut se passer en dehors de leurs périodes habituelles de consommation.

2. Les comportements et les usages à risque ou nocifs d'alcool

2.1. Les « moments forts » des buveurs

Les élèves ont naturellement des habitudes de consommation. Nous distinguons la période, la compagnie et le lieu des prises d'alcools.

2.1.1. La période et la compagnie des buveurs

Il existe des conditions favorables à la prise d'alcool des scolaires comme le présente le tableau suivant.

Tableau 19 : Distributions conditionnelles des buveurs par rapport à leur compagnie et la période de consommation

Compagnie

Période

Total

05h - 10h

10h - 14h

14h - 19h

19h - 05h

Jeunes

2,6

3,0

16,2

32,1

53,9

Grandes personnes

2,2

4,1

12,4

10,9

29,5

Seul(e)

0,7

2,2

2,4

3,5

8,9

Conjoint(e)

0,4

0,4

3,0

4,1

7,7

Total

5,9

9,6

33,9

50,6

100,0

Source : ECAS, nos calculs

La plupart des élèves (32,1%) aiment boire accompagnés de leurs pairs et à des heures tardives (entre 19h et 05h). D'une manière générale la consommation est faible dans la matinée (15,5 % entre 05h et 14 h), moyenne l'après-midi (33,9%) et élevée en soirée (50,6%). La majorité des élèves (83,4%) préfèrent la consommation de masse avec d'autres jeunes (53,9%) ou des adultes (29,5%) car il y a souvent « plus d'ambiance ». D'autres élèves aiment boire en solitaire (8,9%) ou de façon « romantique » (7,7%). De plus, la période de consommation dépendant souvent de la compagnie de l'apprenant (÷2=39,699 ; p= 0,000).

2.1.2. Les lieux de consommation

Il existe de nombreux débits de boissons dont les regroupements peuvent être ainsi :

Graphique 14 : Répartition des buveurs suivant les lieux de débits de boissons

Source : ECAS, nos calculs

La majorité des jeunes (32,7%) consomment des boissons alcoolisées lors des cérémonies telles que les fêtes (anniversaire, bal), les foires (Promote, Festival) ou les grandes manifestations (Nouvel an, Fête de la jeunesse). Le deuxième groupe (26,8) d'élèves boit habituellement à domicile (repas) ou chez les voisins (invitations). Les autres apprenants adorent s'alcooliser dans les endroits spécialisés tels les boîtes de nuit et les snack-bars (17,1%), les restaurants (12,4%), les bars et les buvettes (11%). En effet, nous avons pu observer que les jeunes se sentent souvent mal à l'aise lorsqu'ils doivent côtoyer leurs aînés alcooliques dans ces derniers débits cités.

2.2. Les raisons de prises chroniques d'alcool

La plupart des jeunes (41,7%) consommant régulièrement des alcools disent qu'ils ne savent pas le pourquoi. En effet, les élèves justifient difficilement leur consommation prolongée d'alcool parce qu'ils ne connaissent pas le moment où ils deviennent dépendants de l'alcool. Ce constat se fait dans le graphique 15.

Graphique 15 : Répartition des buveurs suivant les raisons de leur dépendance à l'alcool

Source : ECAS, nos calculs

En outre, de nombreux scolaires (19,6%) boivent malgré leur volonté, juste pour faire plaisir à leurs compagnons. D'autres savent que l'alcool est une drogue et par conséquent a un effet stimulant ; c'est pourquoi ils prennent des alcools pour se sentir mieux (17,5%) ou vaillants (13%). Une faible portion (8,2%) prend continuellement de l'alcool pour sortir de l'ennui, du chagrin ou de la solitude.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote