II-4-2 : La résistance à la
compression
Elle est obtenue par calcul après mesure de la charge
en compression qu'un matériau peut supporter avant sa rupture. Cet
essai, conforme au protocole D 695 des Normes ASTM, à été
réalisé dans le laboratoire de physicochimie des matériaux
minéraux de l'université de Yaoundé 1. Les
éprouvettes de matériau sont placées entre les deux
surfaces planes de l'appareil de compression, et sont comprimées avec
une vitesse uniforme. La lecture de la charge maximale supportée par le
matériau avant sa rupture permet de déterminer sa
résistance à la compression [45]. En désignant par d le
diamètre de l'éprouvette en millimètre, F, la charge
à la rupture en Newton, la résistance à la compression
ä (MPa) est donnée par la relation :
ðd 2
II-4-3 : La Microstructure
La microstructure des produits a été
déterminée par un microscope électronique à
balayage au laboratoire d'analyse et de caractérisation des
matériaux de DEMO-CENTER à Modéna (Italie). Une sonde
électronique fine (faisceau d'électrons) est projetée sur
l'échantillon à analyser. L'interaction entre la sonde
électronique et l'échantillon génère des
électrons secondaires, de basse énergie qui sont
accélérés vers un détecteur d'électrons
secondaires qui amplifie le signal. À chaque point d'impact correspond
un signal électrique. L'intensité de ce signal électrique
dépend à la fois de la nature de l'échantillon au point
d'impact qui détermine le rendement en électrons secondaires et
de la topographie de l'échantillon au point considéré. Il
est ainsi possible, en balayant le faisceau sur l'échantillon, d'obtenir
une cartographie de la zone balayée. Les agrandissements x 35, x50 et
x500 ont ainsi été réalisés.
RESULTATS ET INTERPRETATION
CHAPITRE III :
III-1 : LA CARACTERISATION PHYSIQUE DES MATERIAUX
ARGILEUX III-1-1 : L'analyse granulométrique
Les résultats de l'analyse granulométrique de
l'argile Nkolbisson (AN) et de la latérite d'Ekoundoum (LE) sont
représentés sur la figure 11.
Ces résultats montrent que le matériau AN est
constitué d'environ 68% de sable (2 mm > Ô
>0,006 mm), 10% de limon (0,006 >
Ô>0,002 mm et 12% d'argile minéralogique
(Ô <0,002 mm) tandis que LE est constituée de
47% de sable, 22% de limons et 25% d'argiles minéralogiques. Le
matériau LE est donc plus riche en fraction fine que AN.
Généralement, plus un matériau est riche en fraction fine,
plus il nécessite l'eau pour la réalisation d'une pâte
plastique ou une barbotine de coulage.
Figure 11 : Courbes granulométriques
des matériaux LE et AN. III-1-2 : La
plasticité
La rhéologie étudie l'écoulement et la
déformation de la matière [8]. Ainsi, l'étude de la
rhéologie des pâtes peut conduire à la connaissance de la
plasticité. Une masse semisolide comme l'argile humide peut être
plus ou moins déformée par une force mécanique
sans perdre sa cohésion et sans que la masse montre une
tendance à reprendre sa forme initiale. C'est dans ce sens qu'on emploie
le terme « plasticité » en céramique [8].
Les résultats des limites de liquidité et de
plasticité des matériaux LE et AN sont consignés dans le
tableau IV.
Tableau 5 : Résultats du test de
plasticité des matériaux LE et AN.
Échantillon Limite de Limite de Indice de
liquidité (%) plasticité (%) plasticité
(%)
AN
|
33
|
19,8
|
13,2
|
LE
|
43,5
|
29,2
|
14,3
|
De ces résultats, il en ressort que les
matériaux AN et LE peuvent contenir 33 et 43% d'eau respectivement sans
couler sous leur propre poids. Par contre, ils ne peuvent se déformer de
manière plastique quand ils ont moins de 19 et 29% d'eau respectivement.
Plus une argile est plastique, plus elle nécessitera d'eau pour former
une pâte de consistance dite « normale » (c'est-à-dire
ne collant pas aux doigts et pouvant supporter des corps inertes
(dégraissant) tout en conservant une aptitude au façonnage
appréciable et une résistance mécanique à sec
suffisante pour assurer la fabrication [8,46].
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