B- Synthèse de l'analyse des indicateurs de
portefeuille de crédit
Il ressort de l'analyse des indicateurs de qualité de
portefeuille qu'au PADME de 2002 à 2004, les indicateurs respectent les
normes requises par la BCEAO. En 2005 et 2006, le portefeuille s'est fortement
dégradé et les indicateurs PAR90 et taux de perte ont
connu une tendance à la hausse qui ne respecte pas les normes requises.
Au fil des ans le portefeuille s'est dégradé
davantage en témoigne le taux de perte qui
connaît une évolution croissante depuis 2003. Les indicateurs des
nouveaux produits immobilier et prêt de montant supérieur à
5.000.000 FCFA confirment la tendance globale.
Tableau 17: Evolution du taux de
portefeuille à risque
Indicateur \ Année
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2003
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2004
|
2005
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2006
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Crédit en souffrance
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83 000 534
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212 968 316
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2 222 138 855
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167 527 625
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Encours de crédit
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14 025 489 128
|
21 374 478 293
|
20 537 682 030
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16 440 394 963
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Taux de portefeuille à risque à 90
jours
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0,59%
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0,99%
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10,82%
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10,19%
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Norme BCEAO
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< 3%
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< 3%
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< 3%
|
< 3%
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Source : Tableau conçu par nous-même
à partir des rapports d'activités de 2003 à 2006.
L'analyse de ce tableau nous fait remarquer que depuis 2005,
le portefeuille s'est dégradé et ne s'améliore pas. Le
taux de risque sur portefeuille est passé de 0,99% en 2004 à
10,82% et s'est stabilisé à 10%. Au même moment, le taux de
perte sur créances est passé de 1,74% en 2005 à 17,25% en
2006.
Il a été remarqué que 61% des dossiers
étudiés sont passés en contentieux à cause de la
mauvaise gestion du crédit par le client (pertes récurrentes et
problèmes de rentabilité) ; 24% sont passés en contentieux
à cause du surendettement du client (multiplication d'emprunt) ; 35% des
dossiers étudiés sont passés en contentieux pour des
causes que PADME ne peut prévoir (mauvaise foi du client, client
«parti sans laisser d'adresse»).
Les activités de PADME se sont déroulées
au cours de l'année 2006 dans un contexte socio-économique
particulièrement difficile caractérisé entre autre par
:
- la limitation des exportations du Bénin vers le
Nigéria ;
- la chute de la production du coton provoquée par la
baisse des cours de ce produit qui est le principal produit d'exportation du
pays ;
- la persistance des conflits politiques dans certains pays de
la sousrégion ouest-africaine ; ce qui ne favorise pas une correcte
reprise des échanges commerciaux entre les pays de la sous région
;
- les difficultés de remboursement qu'éprouvent
certains clients de bonne foi qui opèrent dans les secteurs
touchés par la crise ;
- les fluctuations du dollar qui est la devise de
référence dans les échanges internationaux, et la hausse
continue du cours du baril de pétrole ;
- la mauvaise foi de certains clients qui ne cessent
d'intenter à l'institution des procès en délai de
grâce ;
- la mauvaise publicité orchestrée par certaines
personnes mal intentionnées sur les taux d'intérêt
pratiqués par les IMF; l'intervention des pouvoirs publics dans l'octroi
direct des crédits à la population à des conditions ne
respectant pas les lois du marché ;
- la crise énergétique (le délestage).
Cette conjoncture économique peu favorable au
développement des affaires, a inhibé la croissance normale des
activités et provoqué une dégradation de la qualité
du portefeuille de crédit de l'institution PADME.
Il se déduit donc que l'hypothèse n°1 selon
laquelle les différentes causes liées au non remboursement des
crédits sont à la base de la dégradation de la
qualité du portefeuille est vérifiée.
II- Vérification de l'hypothèse
relative à la mise en place de mauvais crédits
Ce point sera développé à travers les
analyses des choix stratégiques de gestion des crédits, du
processus d'octroi de prêt, du suivi des créances et
indicateurs.
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