D- Les causes liées à l'institution PADME
Le tableau 8 montre que 79% des dossiers doivent
également leurs causes au PADME. Il s'agit du retard dans le
déblocage du crédit , retard de décaissement par rapport
au calendrier de l'activité, montant du crédit accordé
inférieur à l'investissement prévu, crédit trop
important pour l'activité, manque de suivi, mauvais suivi ou
insuffisance de suivi, etc.
Les résultats présentés dans le tableau 9
montrent que 84% des Chargés de prêts interrogés estiment
que la méthode actuelle d'analyse des
dossiers de crédits comporte des insuffisances et 16%
affirment qu'elle est satisfaisante.
Le tableau 10 quant à lui montre que 68% des
Chargés de prêts interrogés affirment que la technique
d'évaluation des garanties n'est pas une bonne méthode et 32%
estiment que c'est une méthode acceptable.
De l'analyse du tableau 11, il ressort que 32% des
Chargés de prêts acceptent mettre en place un crédit
à des clients malgré leur surendettement ou leur existence dans
d'autres IMF ; 32% ont évoqué le fait qu'ils reçoivent des
pressions de la part du supérieur hiérarchique pour mettre en
place des crédits à des clients non finançables et 36% ont
affirmé avoir monté et mis en place au moins une fois un
crédit par complaisance.
Ainsi, nous avons identifié certaines causes possibles
énumérées ciaprès :
> la mauvaise étude des dossiers de crédit ;
> le laxisme dont font preuve certains Chargés de
prêts dans la mise en place des crédits ;
> le financement des clients déjà très
endettés dans d'autres institutions ; > la mise en place de
crédits fictifs ;
> l'incompétence de certains Chargés de
prêts ne maîtrisant pas les techniques d'instruction de certains
dossiers de crédit ;
> la complaisance dans les études de dossiers ;
> difficulté dans l'évaluation de la valeur
réelle des garanties (sûretés réelles) ;
> absence de solidarité entre les membres de certains
crédits de groupe ; > non-conformité de certaines garanties
acceptées par les Chargés de prêts contrairement aux
exigences de l'institution;
> absence de mesures juridiques de réalisation des
garanties.
Que la distribution du crédit soit confiée
à un organisme privé ou étatique, sa réussite
dépend en dernière analyse des hommes chargés de la
diriger. Pour y parvenir, ces hommes doivent constamment disposer d'un certain
nombre de connaissances acquises et avoir des réflexes de professionnel.
L'ensemble de ces qualités qui forme ce qu'on appelle `'le sens du
risque `' se compose de : la compétence, la psychologie, le bon sens, le
jugement, la fermeté, la prudence, le flair et un tempérament
personnel.
En réalité, pour réussir
c'est-à-dire courir moins de risque, le distributeur de crédit
doit pouvoir faire preuve d'honnêteté. Il doit diviser et
sélectionner les risques et connaître les différentes
formes de crédits en même temps que les garanties qui y sont
afférentes, leurs avantages et inconvénients. Grâce
à un service de gestion des risques bien informé, le banquier
(Chargé de prêts) peut prévoir l'avenir et savoir ainsi les
chances de réussite de son engagement.
L'analyse du processus d'octroi de crédit montre qu'il
existe deux niveaux essentiels d'étude du dossier de crédit. Au
premier niveau, le Chargé de prêts détermine la
capacité de remboursement du client puis au second niveau, l'approbation
du dossier est confiée au comité de crédits. Certes, cette
procédure est bonne car elle permet de faire l'étude à
deux niveaux. Mais il existe un risque car l'efficacité du
mécanisme dépend également d'autres facteurs tels que
l'analyse des informations fournies par les micro-entrepreneurs. Ceci est
difficile à réaliser dans la mesure où ces derniers ne
disposent pas d'une petite comptabilité. Les Chargés de
prêts font l'estimation de la capacité de remboursement à
partir de données fournies oralement ; cette procédure exige du
Chargé de prêts d'avoir une compétence technique en
matière d'analyse financière.
Un Chargé de prêts complaisant portera un faux
jugement dans l'étude des dossiers de crédit et un crédit
déboursé dans ces conditions peut avoir un
dénouement difficile. De même, un Chargé
de prêts corrompu ne pourra pas relancer le client en cas de
défaillance de ce dernier. En effet, il est laissé au bon soin
des Chargés de prêts d'évaluer toutes les garanties
reçues des clients. Pour ce qui est des garanties telles que parcelle
recasée, parcelle non bornée et les gages sur véhicule,
les chargés de prêts, attribuent une valeur approximative au bien
ou demande directement au client la valeur qu'il donne à son bien. Un
client mal intentionné peut surévaluer son bien. Il est
également difficile d'évaluer le degré de
solidarité entre les membres d'une caution solidaire. De même, les
gages sur véhicule ne garantissent pas vraiment le crédit. Par
exemple, un client qui est en impayé et dont la garantie constitue un
gage sur véhicule, peut refuser de faire face à son engagement si
le véhicule tombait en panne ou totalement amorti. Que ferait
l'institution PADME en cherchant réaliser une telle garantie.
Chapitre deuxième
DE LA VERIFICATION DES
HYPOTHESES AUX
CONDITIONS DE MISE EN
OEUVRE DES SOLUTIONS
Chapitre deuxième
DE LA VERIFICATION DES
HYPOTHESES AUX
CONDITIONS DE MISE EN
OEUVRE DES SOLUTIONS
Dans ce chapitre, nous aborderons d'abord la vérification
des hypothèses formulées en tenant compte des seuils de
décision fixés, ensuite
les propositions de solutions aux problèmes retenus et
enfin, la définition des conditions de leur mise en oeuvre.
SECTION I: VERIFICATION DES HYPOTHESES ET
ETABLISSEMENT DU DIAGNOSTIC
Dans un premier temps, nous allons procéder à la
vérification des hypothèses et ensuite à
l'établissement du diagnostic.
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