crédit
a- Importance du risque dans les opérations de
crédit
Par essence, toute activité humaine comporte un risque
dès lors qu'il y a un laps de temps qui sépare l'intention ou le
démarrage de l'action de la réalisation effective de l'objectif
fixé. Des aléas peuvent toujours survenir et mettre en cause
l'intention exprimée ou l'activité démarrée.
Il en est de même pour l'activité commerciale en
général et celle du banquier distributeur de crédit en
particulier qui demeure une activité à grand risque.
A cet effet, notons que le risque que court le banquier
provient de la nature de cette opération. Comme nous l'avions vu dans la
notion du risque de crédit bancaire, le risque est un
élément fondamental de l'opération de crédit. De
plus, il trouve sa provenance dans le facteur «temps» qui à
son tour implique la confiance du créditeur dans le
crédité.
Le risque commun à tous les crédits, c'est que
l'engagement pris par le débiteur ne soit pas respecté
c'est-à-dire que le remboursement n'ait pas lieu.
En plus du caractère quelque peu universel de cette
importance, il y a aussi l'aspect transactionnel de l'opération. A cet
effet, le banquier en tant que commerçant cherchera à
rentabiliser les fonds qui lui sont déposés. Il fera ainsi des
prêts aux clients en manque de liquidités immédiates pour
la bonne fin de leurs activités.
Etant donné que le profit croît à l'inverse
de la sécurité, le banquier est tenu de prendre des risques
grâce auxquels il pourra augmenter son profit.
Trop de sécurité implique qu'on ne prend pas de
risques ; par conséquent, le profit diminue. Le risque apparaît
ainsi comme un élément sine qua non de la vie des affaires. C'une
nécessité pour la réussite des affaires et des
activités commerciales.
Malgré cette nécessité reconnue, le
banquier doit-il prendre n'importe quel risque ? Quels sont ceux qu'il peut
éviter et ceux qu'il ne peut pas écarter ?
b- Corrélation entre risque et crédit
bancaire
Quelles que soient les modalités adoptées ou
les précautions prises, le banquier ne peut pas exclure les risques d'un
crédit qu'il octroie. Tout ce qu'il peut faire, c'est de prendre des
risques inévitables et de s'efforcer d'écarter ou du moins, de
bien peser ceux qu'il pouvait éviter.
·
· les risques
inévitables
Quatre types de risques sont qualifiés pour le
banquier de risques inévitables ; ce sont ceux dont la survenance
dépend des phénomènes aléatoires difficilement
prévisibles au moment du contrat de crédit. Le banquier peut donc
être excusé de les subir parce qu'il ne pouvait à l'avance
s'assurer de leur survenance. L'opération du crédit,
elle-même étant une
activité à risques, ces risques sont
qualifiés de normaux pour le banquier. Il s'agit de :
. La défaillance des débiteurs du
crédité
Au moment de l'ouverture d'un crédit, ni le
crédité, ni le banquier (créditeur) ne pouvait
prévoir la faillite des débiteurs du crédité. Le
banquier qui le sait n'accordera jamais de crédit car, si les
débiteurs du crédité sont effectivement
défaillants, il est clair que ce dernier ne pourra plus rentrer en
possession de ses fonds qui lui permettront de rembourser en retour le
banquier.
. Une autre destination donnée au crédit
obtenu
L'argent pouvant servir à tout règlement, un
crédité malhonnête peut facilement détourner un
crédit de sa destination initiale. Si tel était vraiment le cas,
le remboursement ne sera plus assuré à l'échéance.
Pour lutter contre ce risque, les banquiers pensent adopter une politique de
suivi de crédit en vue d'assurer la conformité entre l'objet du
crédit et l'utilisation qui en est faite.
. La fluctuation des prix des marchandises
L'instabilité des taux de change, l'inflation et la
conjoncture économique peuvent faire varier le prix des marchandises
formant la base d'un contrat de crédit. Cette variation vient fausser
les calculs sur la base desquels le banquier avait donné son accord. Par
conséquent, la promesse du crédité se trouve aussi
faussée. Le banquier ne pourra plus rentrer dans ses fonds à
l'échéance convenue.
. La mésentente entre le crédité et le
banquier lors d'une demande de remboursement
Une demande de remboursement peut causer une situation tendue
entre le banquier et son client. Il peut en résulter non seulement le
risque de non remboursement, mais aussi la perte totale du client.
Rappelons alors au banquier qui veut se faire rembourser tout
en gardant sa clientèle de pratiquer une politique qui ne serait pas
trop rigoureuse.
·
· Les risques à
éviter
Les risques à éviter sont ceux qui
découlent des activités ou situations présentant une
grande incertitude. Etant donné que le risque aussi provient des
incertitudes qui peuvent survenir, trop d'incertitudes ne peut avoir comme
effet que des risques énormes. Face à des cas de crédit
pareils, le banquier doit savoir éviter de s'engager. Sinon il court de
grands risques. Nous distinguons trois cas :
· Le client dispose déjà d'importants
concours chez d'autres banquiers
Avant de donner son accord pour une demande de crédit,
un bon banquier doit chercher à savoir si son client n'a pas
déjà obtenu de concours bancaires ailleurs. Cela lui permettrait
d'éviter que son argent ne soit utilisé à rembourser
d'autres dettes. Si malgré un cas d'endettement excessif ailleurs, le
banquier accorde le crédit, il prend un risque anormal.
· Le client n'est pas en règle vis-à-vis
du fisc
Lorsque le client n'est pas en règle vis-à-vis
du fisc, le banquier peut le savoir grâce aux documents comptables qui
lui seront présentés. Accorder un crédit malgré
cette irrégularité, c'est prendre des risques anormaux, car les
chances de remboursement sont trop faibles.
· La marchandise, objet du contrat est
spéculative
Une marchandise est spéculative lorsque son
écoulement peut être contrôlé par une ou plusieurs
personnes dans le but d'aggraver ou de
provoquer sa pénurie. Un crédit bancaire ne
saurait être accordé pour le financement d'une telle
activité.
En somme, il faut rappeler qu'aucun crédit bancaire
n'est exempt de risque. De plus, l'octroi de crédits est l'une des
principales activités bancaires. Par conséquent, le banquier
chargé de les distribuer doit pouvoir les identifier clairement afin de
mieux apprécier l'ampleur des risques à courir.
B- Identification des risques et leur gestion dans
les institutions de microfinance
Une institution de microfinance est une structure d'aide
à la population à faible revenu. Cette structure exerce des
activités d'intermédiation financière sur le principe de
la proximité géographique. Ce faisant il importe d'identifier les
risques qu'elles courent chaque jour en octroyant des crédits.