II.2. Insuffisance rénale chronique (IRC) et
vieillissement :
L'insuffisance rénale chronique se définit par une
diminution prolongée, souvent définitive, des fonctions
rénales exocrines et endocrines. Elle s'exprime essentiellement
par une diminution de la filtration glomérulaire (FG)avec
augmentation de la créatininémie et de l'urée sanguin
(urémie) par la diminution de la clairance de la créatine. Elle
peut aboutir à l'insuffisance rénale terminale (IRT) qui
nécessite suppléance (épuration extra --rénale
(EER) par hémodialyse ou dialyse péritonéale et /ou par
transplantation rénale. (Anonyme IV,
2005) L'insuffisance rénale chronique entraîne des
altérations métaboliques et des dysfonctionnements
nutritionnels et hormonaux nombreux. À terme, ces altérations
sont à l'origine de complications telles que l'anémie,
l'ostéodystrophie rénale, l'insulinorésistance, la
dyslipidémie et la dénutrition. De plus, l'accumulation de
cytokines pro-inflammatoires, le stress oxydant accru et les infections
répétées participent à la persistance d'un
état inflammatoire chronique. Il existe une corrélation
étroite entre la dénutrition et l'inflammation
et ces deux anomalies contribuent largement à une
survie réduite de ces patients lorsqu'ils sont traités par
dialyse chronique. Il est donc essentiel de détecter de façon
précoce les anomalies métaboliques et de les traiter avant
même le stade de dialyse pour diminuer la morbi-mortalité
essentiellement cardiovasculaire. (Fidsum &Dénis,
2004)
Au cours de l'IRC, on observe une importante accumulation
d'AGE dans l'organisme, liée à un défaut
d'élimination par le rein. Ce qui a favorisé l'hypothèse
d'un stress oxydant délétère. (Gillery,
2006)
La rétention hydro sodée, notamment contribue
à l'hypertension artérielle, l'hypertrophie ventriculaire gauche
(HVG), et l'augmentation de l'épaisseur de la paroi artérielle.
Tous ces éléments concourent à l'augmentation du risque
cardiovasculaire. L'anémie est un facteur de risque d'insuffisance
cardiaque et de mortalité cardiovasculaire chez le patient
dialysée. (Foley& al, 2004). L'inflammation joue un
rôle central dans la physiologie et l'évolution de
l'athérosclérose. Plusieurs facteurs peuvent stimuler la
réponse inflammatoire durant la dialyse (contamination du dialysat,
biocompatibilité des membranes, accès vasculaire.). Des taux
anormalement élevés de CRP ont été rapportés
chez 30% à 60% des patients avec IRC. Ainsi, l'étude CREED
(Cardiovascular Extended Evaluation in Dialysis) a montré que les
niveaux de CRP étaient non seulement corrélés au nombres
de plaques d'athérosclérose chez les dialysées mais aussi
à une augmentation du risque de décès de toute cause dans
la population des dialysées. (Madore, 2004).
Au cour des séance de dialyse, il y a une production
accrue d'hyper oxydes par les plaquettes et d'anion super oxyde O2° par
les monocytes et les polynucléaires. Par ailleurs, les système de
défense anti-radicalaire sont profondément altérés
: baisse de l'activité SOD globulaire et la vitamine E
érythrocytaire. Les perturbations du métabolisme oxydatif en
hémodialyse sont multifactorielles ; leur prévention doit
êtres à plusieurs niveaux : amélioration de la
biocompatibilité du matériel de dialyse, suplémentation en
antioxydant. (Cristol, 1997).
|