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Les pistes de réforme du système monétaire et financier international depuis la crise

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par Maxime Gasser
Université Pierre Mendès-France Grenoble - Master 1 2010
  

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4. La transition vers un nouveau système

Nous avons vu qu'une monnaie supranationale est nécessaire à une réforme en profondeur du SMI. Celle-ci peut prendre la forme des DTS, qui seraient une transition vers un nouveau SMI. L'objectif est alors de jouer sur l'offre et la demande de monnaie internationale, et de substituer peu à peu les DTS au dollar dans la constitution de réserves de change. Mais la gestion des taux de change, et l'harmonisation des flux monétaires nécessitent des adaptations.

En premier lieu, il apparaît dans le Rapport Stiglitz que le SMI peut adopter une nouvelle monnaie de réserve de deux manière :

Approfondir le système des DTS tel qu'il existe aujourd'hui. Cela consiste à maintenir

les accords qui prévalent déjà, et de rendre l'allocation des DTS « automatique et régulière ». Les émissions effectueraient une sorte de lissage annuelle des réserves : chaque année, les dotations de DTS équivaudraient au surplus annuel de réserves de change demandé, dû à la croissance de l'économie mondiale.

Adopter les DTS, mais avec une visée contracyclique. Le rapport reprend ici l'idée de J. Polack selon laquelle il faut fournir les liquidités en période de crise, par l'intermédiaire de prêts en DTS. Le financement intervient que lorsqu'il est nécessaire, en phase de récession par exemple, et agit ainsi comme la fonction de prêteur en dernier ressort des banques centrales.

Il semble que la deuxième solution soit la plus ambitieuse, mais également la plus délicate à mettre en oeuvre. En effet, une allocation de DTS contracyclique est « le meilleur mécanisme de financement de la liquidité mondiale » : cela assurerait une régulation de la liquidité efficace et stable, évitant ainsi les déséquilibres. Par ailleurs, selon les auteurs du rapport, cela peut permettre de soutenir les pays en développement au cours des situations de crise financière32. Plus encore, cela pose la question de la répartition des DTS, autrement dit des quotas du FMI.

Le système des quotas du FMI doit être réformé, comme nous l'avons vu précédemment (Partie I, III, 1.). La réforme des quotas envisagée jusqu'à présent semble loin de l'équité. Le Rapport Stiglitz préconise que les DTS inutilisés par les pays industrialisés soient transformés en prêt aux pays en développement. Le FMI pourrait élargir ses attributs, et devenir ainsi un acteur important du développement des pays du Sud. Mais l'allocation des DTS ne règle en rien les problèmes liés aux déséquilibres macroéconomiques dans les pays en développement. Il serait judicieux d'augmenter les lignes de crédit du FMI envers les pays les plus nécessiteux, et les DTS pourraient être l'outil adéquat. Cela contribuerait à assoir les DTS en tant que monnaie de réserve internationale, et comme instrument privilégié du rééquilibrage du SMI.

Selon M. Aglietta (2010, pp. 20-21), le renforcement souhaitable des DTS doit prendre en compte les erreurs passées. Ainsi la « proposition de 1980 » en est un exemple. Dans les années 1970 et dans un contexte post-Bretton-Woods, les principales monnaies européennes subissaient la dépréciation du dollar. Afin de maintenir la parité de leurs monnaies, les pays européens accumulaient des réserves en dollar. Et l'instrument des DTS a été proposé en vue de diversifier

32 Les pays en développement subissent, lors d'une crise financière d'ampleur, de considérables mouvements de rapatriements de capitaux et cela malgé leur dynamisme économique. C'est une des raisons évoquées par le G20 lors de la dernière allocation de DTS (Rapport Stiglitz, p.100).

leur portefeuille de réserves, conformément à la théorie financière qui prône la diversification afin de réduire le risque de change. Or trois principales difficultés sont apparues, qui peuvent enseigner sur la démarche à suivre aujourd'hui. La première est que le DTS présentait « une alternative à un système dominé par le dollar tant qu'un système multidevise n'était pas disponible ». Ainsi l'équilibre était précaire. Ensuite, les DTS ont été alloué en trop faible quantité et à des taux peu intéressants. La faible liquidité du DTS ne permettait pas de prises de position rapides, or c'est l'un des attributs d'une monnaie internationale : si le DTS veut endosser ce rôle, la question de la liquidité des placements doit être optimisée. Enfin, le risque de change inhérent au DTS s'il n'est pas supporté par le FMI, le sera par les banques centrales, annihilant ainsi l'effet de stabilisation. L'ensemble des ces difficultés à conduit à l'abandon de l'idée d'une allocation de DTS en 1980. Ceci étant, l'auteur précise que ces difficultés sont facilement surmontables, et que les réformes nécessaires découlent naturellement du constat des difficultés.

En conclusion, nous avons établi dans cette sous-partie qu'elles étaient les conditions préalables à une réforme du SMI. Il s'agit de modifier les procédures d'allocation de DTS au sein du FMI, mais également de rectifier les quotes-parts, afin d'accorder plus de poids aux pays en développement, mais aussi et surtout aux pays émergents (les fameux BRIC : Brésil, Russie, Inde, Chine), qui tiennent une place croissante dans les échanges monétaires et commerciaux internationaux. Au delà, une réforme du SMI devra trancher entre d'une part la mise en place a minima politiquement acceptable (le renforcement des DTS tels quels) et l'utilisation des DTS en tant que monnaie de réserve internationale, avec des allocations contracycliques. Seule la deuxième hypothèse présage une réforme en profondeur du SMI. Néanmoins, si la finalité est de tendre vers l'introduction d'une monnaie supranationale (de réserve et d'échange), le renforcement des DTS peut être considéré comme une première étape qui peut augurer de plus grandes ambitions.

Au cours de cette partie, nous avons présenté les différentes pistes de réforme possibles pour mettre fin au statut hégémonique du dollar. Celui-ci reflète le statut de leadership économique et politique des Etats-Unis. Cependant, le système de semi-étalon dollar, dans lequel évolue l'économie mondialisée, présente de nombreux déséquilibres. Ainsi la constitution de réserves de change au sein des économies émergentes est facteur d'instabilité, et provoque un détournement d'épargne (avec de forts coûts sociaux). Les déséquilibres monétaires sont en outre reliés à des déséquilibres macroéconomiques, et notamment la relation ambivalente Etats-Unis / Chine. Le principal problème est donc que c'est une monnaie nationale qui sert de devise-clé internationale.

L'idée principale que nous avons développé est qu'une monnaie supranationale pourrait

résoudre certains des problèmes, et mettre fin au dilemme de Triffin, ainsi qu'au trilemme représenté plus haut (Berthaud). Celle-ci se base sur les travaux de Keynes et du bancor. La principale monnaie internationale serait ainsi déconnectée de l'unique position macroéconomique d'un pays. Mais la difficulté de mise en place conduit les auteurs du Rapport Stiglitz à promouvoir les DTS. Selon la déclinaison qu'ils revêtiraient, ceux-ci peuvent se substituer au dollar dans les réserves de change et ainsi ouvrir la voie à une monnaie supranationale. Les DTS se verraient chargés de ce statut, et leur allocation par le FMI permettrait de solder les positions monétaires des différents pays de manière équilibrée, tout en permettant une gestion des taux de change davantage harmonisée. Enfin, nous avons pointé le fait qu'une telle réforme du SMI exige des transitions qui peuvent s'avérer délicates. Le FMI doit revoir sa détermination des quotes-parts, en accordant plus de poids aux pays en développement. En outre, cela pose une ambiguïté, celle de la faisabilité politique d'une monnaie supranationale.

Mais la position consensuelle sur le DTS est en fait trompeuse. Certains auteurs présagent d'un SMI qui serait polarisé autour de plusieurs grandes monnaies, ou régions monétaires. C'est cette idée d'un polycentrisme monétaire que nous développerons dans la partie suivante.

Par ailleurs, le schéma page suivante résume ce que nous venons de voir sur la monnaie supranationale.

Problèmes liés à la
devise-clé :
le semi-étalon dollar

Instaurer une
Monnaie supranationale

La réforme du SMI : monnaie supranationale

et DTS

Action sur l'offre
monétaire

Créer une nouvelle
monnaie internationale

Action sur la demande
monétaire

OU

Promouvoir les
Droits de Tirages Spéciaux

Version forte :

Renoncer aux monnaies
nationales

Version faible :

DTS et monnaies
nationales

Approfondir les DTS
tels quels

Adopter des DTS
renouvelés :
visée contracyclique
et allocations
harmonisées

L'une des principales évolutions du SMI au cours du XXe siècle est l'avènement du dollar au rang de devise-clé internationale. En effet, la livre sterling était auparavant la principale monnaie de réserve et d'échange. Mais la Première Guerre Mondiale met fin au statut de première puissance économique du Royaume-Uni. Il faut cependant attendre 1944 et la conférence de Bretton-Woods pour voir le dollar dominer l'ensemble du SMI. Les déséquilibres découlant du semi-étalon dollar ont été présenté plus haut, et il apparaît nécessaire de les corriger puisque cela est générateur de coûts en terme de stabilité monétaire. La crise des subprimes a ainsi révélé les déséquilibres financiers, et l'hétérogénéité du SMI. Ceci étant, un consensus semble se dégager sur le fait que le dollar perd en confiance et pourrait être une monnaie en déclin. Pourtant, le dollar n'a pas été fragilisé par la crise, son succès a même été prégnant, puisque le dollar est une valeur refuge en phase d'incertitude. Au delà, c'est le statut hégémonique de la devise-clé internationale qui est remis en question. Si le dollar venait à décliner, par quoi serait-il remplacé ?

Nous allons montrer dans cette sous-partie que le déclin d'une monnaie ne garantie pas forcément l'ascension d'une autre. Au contraire, pour certains auteurs, le SMI semble tendre vers un polycentrisme monétaire, avec la cohabitation de trois ou quatre monnaies principales. Cette thèse du polycentrisme n'est pas une réforme du SMI proprement dite. C'est plutôt une évolution que certains jugent inéluctable, et qui pourrait se révéler bénéfique pour la stabilité monétaire internationale. Ce ne sont donc pas des pistes de réforme que nous verrons, mais plutôt une toponymie des évolutions possibles et souhaitables du SMI selon les auteurs tenant du polycentrisme.

Pour B. J. Cohen (2009), il est admis que le dollar devrait à long terme décliner. Le « règne sans partage du dollar » va prendre fin. Mais quel peuvent être ses concurrents ? Il se peut que ce soit une des grandes monnaies qui prévalent actuellement, à savoir l'euro, le yen ou encore le yuan. Mais l'idée des DTS prend peu à peu de l'ampleur, comme nous l'avons vu précédemment, et ceuxci pourraient ainsi prétendre devenir une monnaie de réserve internationale. Selon l'auteur, « aucune de ces solutions n'est idéale », mais la situation la plus probable serait une sorte de pis-aller, à l'instar de celui qui s'est établie pendant la période de l'entre-deux guerres. A l'époque, la livre sterling était en déclin et le dollar n'avait pas encore son statut de devise-clé. Dans un futur proche, il est donc probable que plusieurs monnaies cohabitent, et les changements qui en découlent peuvent être analysés à travers l'économie politique.

Si le SMI s'oriente vers plusieurs zones de puissance monétaire, ce seront des monnaies nationales utilisées en tant que monnaies internationales. Mais les problèmes évoqués plus haut sont reliés au fait qu'une seule monnaie est la devise-clé. Si ce pouvoir est partagé entre plusieurs monnaies, le biais déflationniste et le dilemme de Triffin devraient disparaître. Cependant, une problématique demeure : comment intégrer le fait que le commerce et l'investissement, qui sont résolument internationaux, s'appuient sur des monnaies nationales, émises par des gouvernements nationaux ? Il y a là un décalage entre la nature domestique de l'émetteur des grandes monnaies et l'aspect global de leur usage. L'auteur pointe là le déficit de gouvernance mondiale et plaide en faveur d'une « cogestion internationale » du SMI (Aglietta, 2010). Voyons maintenant pourquoi l'euro n'est pas en mesure de détrôner le dollar.

Bien que l'Union Européenne présente le même poids que les Etats-Unis en terme de production et de commerce, l'euro peine à trouver son chemin, plus de dix ans après sa création. Selon Cohen (2010), l'euro a pourtant les qualités qui pourraient lui permettre de devenir une monnaie internationale : « large assise économique, stabilité politique et taux d'inflation faible ». Mais il présenteraient de trop forts inconvénients. L'euro est relié à la politique monétaire de la BCE, réputée pour sa lutte contre l'inflation efficace mais trop restrictive, et donc faiblement porteuse de croissance. Ceci donne une « image » monétaire et budgétaire des membres de la zone euro peu dynamique, ce qui rend l'euro peu attractif. Par ailleurs, les failles de la gouvernance européenne sont clairement présentes. La crise de la dette grecque du printemps 2010 vient amplement étayer ce point de vue. En effet, comment faire confiance à l'euro si la zone euro ne soutient que timidement ses membres, et quand des menaces d'implosion de la zone planent sans cesse sur les marchés financiers ?

En résumé, l'euro reste avant tout une monnaie régionale. Dans l'échiquier monétaire il a atteint le statut de deuxième monnaie internationale, ce qui semble être le minimum étant donné que c'était déjà le palmarès du deutschemark, son prédécesseur. Aussi, selon une étude de Frankel cité par l'auteur, l'euro pourrait devenir la principale monnaie internationale en seulement dix ans, si la zone euro se dote d'un poids politique conséquent, ce qui est la voie à suivre d'après Cohen. L'euro pourrait devenir une alternative au dollar, sans jamais accéder au statut actuel du dollar. La devise européenne deviendrait une des grandes monnaies internationales, rejoignant ainsi la thèse du polycentrisme. Mais qu'en est-il des autres monnaies ?

Au cours des dernières années se sont développées des zone économiques régionales, qui prennent une ampleur croissante. Cela touche le domaine commercial avec la multiplication des

accords commerciaux régionaux et des processus d'intégration régionaux. Mais également le domaine monétaire, puisque Bénassy-Quéré & Pisani-Ferry (2009) précise que le yen a entamé un processus d'internationalisation, et le Japon abandonne ainsi sa fidélité au dollar. De même, la Chine ouvre peu à peu son compte financier, et cherche à promouvoir le yuan dans les paiements internationaux. Par ailleurs la Chine est le principal artisan du retour sur le devant de la scène des DTS. En outre, il convient de citer l'initiative Chiang Mai, que nous aborderons plus tard. Ceci étant, l'intégration financière est plutôt limitée en Asie, ce qui semble limiter les possibilités du yen et du yuan de devenir autre chose que des monnaies régionales, dans un monde multipolaire. En outre, comment la Chine peut-elle prôner une restructuration du SMI alors que sa croissance est basée sur la relation ambivalent qu'elle entretient avec les Etats-Unis ?

Il apparaît que l'euro, et a fortiori les autres devises, ne peuvent remplacer le dollar dans son statut de devise-clé internationale. Cela est dû à la forte préférence pour le dollar33, à l'effet d'hystérésis qui le caractérise mais surtout aux intérêts qu'il procure aux Etats-Unis. Ainsi, le polycentrisme monétaire semble être le scénario le plus probable, d'après les auteurs évoqués. Nous avons vu que le déclin du dollar, bien qu'étant fort probable à long terme, ne veut pas dire qu'une autre monnaie peut et doit le remplacer. De plus, le régime de croissance des Etats-Unis est basé largement sur le statut du dollar et les déficits commerciaux qu'il permet. Même si la puissance chinoise semble émerger depuis une vingtaine d'année, celle-ci demeure liée aux Etats-Unis par la relation déjà évoquée. Les Etats-Unis n'abandonneront pas leur rôle de première puissance économique pour la seule stabilité du SMI.

Ce qui amène à conclure que le polycentrisme monétaire n'est pas une réforme du SMI qu'il convient ou non de mettre en oeuvre, mais plutôt l'évolution probable des prochaines années, compte tenu des rapports de force au sein du SMI et de l'économie globalisée. Et l'Histoire semble donner raison à cette hypothèse. Selon Chavagneux (2010), depuis le début du XXe siècle, « la domination d'une monnaie, comme celle du dollar, relève d'une situation atypique ». Avant la Première Guerre Mondiale, le SMI était certes dominé par la livre sterling mais le franc jouait un rôle important. De même, nous avons vu que pendant l'entre-deux guerres, la livre sterling cohabitait avec le dollar. Ainsi, la présence de plusieurs monnaies qui gravitent l'une autour de l'autre, avec le dollar comme leader et l'euro comme suiveur, semble être un « retour à la norme historique ». Le polycentrisme monétaire serait une alternative sérieuse, puisque la domination d'une seule monnaie tend à affaiblir le leadership de son émetteur.

33 La prégnance du dollar se retrouve même au sein de la zone euro, puisque lorsque Airbus vend un avion à Air France, le contrat est libellé en dollar !

En résumé de cette partie, il apparaît que le polycentrisme est une évolution possible du SMI. Cela présente l'avantage d'une répartition des forces monétaires, en particulier l'euro qui peut représenter un contre-pouvoir si l' UE se dote d'un poids politique. En outre, aucune monnaie ne semble en mesure d'adopter le statut de devise-clé internationale, ce qui soutient l'idée que le SMI va tendre vers un monde multipolaire, dans lequel trois ou quatre grandes monnaies apporteront les liquidités nécessaires aux échanges et aux réserves de change mondiales. A cela il faut ajouter le « candidat de l'ombre » (Cohen, 2009), les DTS, qui peuvent être une des monnaies de réserves au sein du polycentrisme, si leur usage se développe.

Nous avons vu précédemment que la monnaie supranationale peut résoudre le trilemme du SMI, puisqu'elle permet, en sacrifiant la devise-clé, de fournir la liquidité internationale simultanément à l'équilibre courant. Mais, selon Berthaud (2008), l'échec de Keynes en 1944 montre la difficulté à introduire une telle solution. Et, la situation de la devise-clé n'explique pas toutes les failles du SMI actuel. Les Etats-Unis semblent bénéficier de certains intérêts du dollar mais, bien que celui-ci s'essouffle, aucune autre puissance monétaire ne peut prétendre à ce statut. Le SMI présente donc des problématiques relevant de l'Economie Politique Internationale (EPI). En effet, nous avons vu que les puissances monétaires reflètent des puissances politiques, et que la logique économique est loin d'être la seule à l'oeuvre.

Le polycentrisme comme alternative semble donc probable, compte tenu des rapports de force internationaux. Il reflète un « juste milieu entre le charme de l'utopie constituée (la monnaie supranationale) et le spectre de la poursuite d'un régime de devise-clé unique » (Berthaud, 2008). Le polycentrisme monétaire fait référence au « polycentrisme commercial » (trois pôles de flux d'échanges au sein de la Triade) et permet la dispersion de « la contrainte de l'équilibre et de l'ajustement ».

Nous allons voir dans une dernière partie que la réforme du SMI est envisageable par étapes successives et inductives, à la manière d'un jeu de domino. En effet des initiatives monétaires régionales apparaissent, et l'idée d'un rééquilibrage institutionnel est mise en avant.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry