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La problématique du lotissement dans la ville de Goma. cas des quartiers Keshero et Katoyi

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par Deo Kujirakwinja
Institut Supérieur de Développement Rural - Licence 2002
  

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE

« Jamais dans l'histoire humaine, notre planète n'a été peuplée comme elle l'est actuellement avec plus de six milliards d'hommes alors que le taux de natalité continue à décroître dans plusieurs pays « ( Klaus M. LEISINGER, 2000, p. 2.)

Ce peuplement de la planète se répartit entre le milieu rural et le milieu urbain, tant dans les pays développés que dans le Tiers-Monde. Sauf que cette répartition est inégale entre les deux milieux où néanmoins l'urbain l'emporte.

En effet, le monde est en train de devenir de plus en plus urbanisé, surtout dans les pays sous développés car, il est reconnu par plusieurs spécialistes de peuplement que « c'est vers 2010 qu'en Afrique, par exemple, la population urbaine dépassera la population rurale. C'est la dégradation des conditions de vie liées à l'agriculture dans certaines zones et l'attraction des villes qui vont encourager ou forcer les dizaines de millions des ruraux à quitter leurs campagnes » (spore 2000,)

La République Démocratique du Congo (R. D. C.) n'est pas épargnée par cette réalité. On y remarque que des milliers de personnes sont obligées de se déplacer à l'intérieur du pays pour échapper aux malaises sociaux, aux violences, aux calamités naturelles et/ou à une pression économique insupportable. Ce déplacement s'opère dans la majeure partie des cas, du milieu rural vers le milieu urbain.

La ville de Goma voit ainsi les quartiers populaires saturés et les quartiers résidentiels envahis par les migrants. Ce déplacement et cette installation des migrants ruraux et urbains et l'accroissement « naturel » de la population entraînent une restructuration de l'espace urbain et/ou son extension.

Ces opérations de restructuration et d'extension de la ville ne vont pas sans conséquences sur la vie de la population tant autochtone qu'allogène.

1. PROBLEMATIQUE

« La population urbaine croit beaucoup plus vite que la population mondiale. Par delà l'évolution dite « naturelle » l'exode rural et les migrations diverses, la population urbaine augmente de 4,3% par an dans le tiers monde » (G. MASSIAH et al., 1987,p.17). Cette augmentation a été de 4,1% pour l'année 1999 (UNICEF, 2001).

La migration des populations actives du milieu rural vers le milieu urbain est un fait fort remarquable. Elle concerne tous les centres urbains du pays: BUKAVU, GOMA, KINDU, KISANGANI, KINSHASA, LODJA, ect.

A Goma, elle entraîne une forte concentration des gens dans des quartiers dits populaires (BlRERE, MABANGA, MAJENGO) où prolifèrent des constructions anarchiques qui rendent difficile la circulation des gens, l'évacuation des eaux de pluie et des eaux usées ainsi que des déchets domestiques,...

Cependant, comme le souligne Paul AUGE (1936), « l'effectif humain se marque visuellement à la surface de la terre beaucoup moins par le fourmillement des hommes que par les faits d'habitat (...) » Ceci est vrai car tout homme cherche à utiliser une portion de la terre à sa disposition dans le profond souci d'avoir un « chez soi ».

Face à la pression démographique sur l'espace, aux conditions de vie devenues difficiles dans le milieu rural et au souci de trouver un emploi en ville, à l'incapacité des quartiers urbains -peuplés -d'absorber tous les candidats migrateurs, et aux multiples conditions à remplir pour accéder à une parcelle en pleine ville de Goma, les quartiers suburbains -encore à caractère rural- servent d'exutoire pour cette migration.

Pour répondre à cette situation, il s'instaure une transaction des terres dans ces quartiers. Cette transaction foncière est trop souvent marquée par une confusion et une indétermination dans la propriété (légalité), l'attribution (légitimité) et l'affectation dans l'espace.

Cette transaction crée, d'une part, des conflits entre personnes: autochtones et allogènes, autochtones et agents des services fonciers, et d'autre part, des modifications des structures sociales, économiques, politiques et culturelles.

La transaction foncière dans les quartiers périphériques ou périurbains de la ville de Goma (KESHERO, NDOSHO, KATOYI) est souvent et avant tout le fait de la population dite autochtone. On assiste ainsi à une transformation de la propriété foncière jadis collective en une propriété individualisée qui se matérialise par le lotissement des quartiers.

De ce fait, il sied d'estimer les effets du lotissement qui découlent non seulement de la pression démographique mais aussi de la crainte d'expropriation de la population par l'Etat - sur la situation sociale et économique des populations: les rapports entre les membres, les croyances et les mentalités, la capacité des institutions de base, les rapports juridiques et les échanges ainsi que leur incidence sur la vie de la population.

Il est un fait que « l'homme agit sur la nature, en retour, la nature lui impose certaines modifications ou adaptations, il y a actions et réactions « (AUGET, p., 1936, op-cit.). C'est pourquoi, concernant la ville de Goma, notre préoccupation a été de chercher les liens entre migration et lotissement, peuplement, société et économie, les rapports éventuels du lotissement au milieu d'étude, ainsi que les moyens de rendre ce lotissement moins ou pas du tout conflictuel.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry