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La problématique du lotissement dans la ville de Goma. cas des quartiers Keshero et Katoyi

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par Deo Kujirakwinja
Institut Supérieur de Développement Rural - Licence 2002
  

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CHAPITRE IV: STRATEGIES ET VOlES D'AMELIORATION

DU LOTISSEMENT DANS LA VILLE DE GOMA

4.1. GENERALITES

Le lotissement de la ville de Goma, particulièrement des quartiers KESHERO, NDOSHO et KA TOYI, est une pratique bureaucratique. Il ne s'intéresse qu'à la dimension « technique et juridique » c' est à dire l'application des mesures d'urbanisation au bureau et du rapport juridique de la population avec la terre décrétée propriété de l'Etat et ce, sans souci d'autres dimensions du lotissement et de l'urbanisation ( économique, sociale, culturelle, écologique...).

Partant des conséquences du lotissement tel qu'appliqué dans la ville de Goma, nous souscrivons à l'idée de I. SACHS ( 1981) selon laquelle, « l'aspect fondamental de l 'habitat est la valeur attribuée à celui par la population concernée, les conditions qu'il offre à l'épanouissement de l'homme, à la création des liens de convivialité, au développement des activités collectives, des liens communautaires». Nous proposons, comme solution, des stratégies qui veulent que le lotissement soit humanisé et débureaucratisé. Ces stratégies qui ont comme finalité de placer l'homme-rural et urbain au centre du lotissement, se situent à trois niveaux complémentaires.

· au niveau de la population pour qu'elle participe activement au lotissement, directement comme indirectement,

· au niveau de l'Etat pour qu'il prenne en compte la population autochtone suivant les besoins et non seulement suivant les revenus comme mentionné au cours du travail, qu'il envisage des mécanismes de prise en charge partielle de la population en intégrant les autres acteurs et qu'il adapte la loi foncière à la réalité actuelle.

· au niveau des autres acteurs socio-économiques ( églises, associations privées, les comités locaux,...) pour qu'ils soient actifs dans le processus de lotissement en plaidant la cause de la population, en la défendant et en l'accompagnant.

Notre proposition s'écarte encore d'avantage de la routine car l'urbanisation doit aussi tenir compte du développement rural compte tenu de l'influence du milieu rural sur le milieu urbain et inversement.

En effet, aucune action foncière ne peut prétendre réussir et contribuer au développement du pays sans promouvoir la campagne qui est pourvoyeuse de vivres pour la ville. Car, « un pays sans paysans est un pays sans nourriture: car il doit acheter de l'étranger. » (CICIBA, op cit, p. 49).

Le lotissement doit, non seulement tenir compte du « terroir social » urbain mais aussi des zones rurales environnant la ville de Goma.

4.2. SCHEMA DE PROCESSUS PARTICIPA TIF DU LOTISSEMENT

4.2.1. La participation des populations locales

L'orientation participative du lotissement n'a pas pour objectif de faire taire la loi, ni de permettre à la population de l'enfreindre. Mais plutôt d'obliger le lotissement et la loi à s'adapter aux réalités du moment.

La situation que traverse le pays ne peut pas permettre aux populations autochtones de se conformer à la loi, et aux pouvoirs publics d'appliquer la loi dans son intégralité au profit de la population.

La participation de la population au lotissement s'avère donc être un cadre souple; mais celui-ci peut devenir absurde et dangereux quand on tente de la bureaucratiser.

Ce cadre se situe à l'intersection des deux modes de gestion foncière: « gestion domaniale ( de l'Etat vers les populations) et gestion patrimoniale (restituant aux populations leur pleine responsabilité dans la gestion) » (PH. LA VIGNE op cit, p. 325) où chacun de deux acteurs a un rôle spécifique à jouer.

Pour débureaucratiser et détechnocratiser le lotissement, en dehors des procédures en vigueur (voir point 3.2.2), les services publics doivent associer la population dans les activités de conception, d'exécution et de gestion du lotissement.

La clé de la réussite de cette participation réside dans ce que J.M. ELA C 1994) appelle « accepter de descendre dans les bas-fonds ». Cette participation doit se baser sur la, communication, les échanges entre les trois niveaux mentionnés plus haut et déboucher sur la structuration de la population pour qu'elle puisse mieux participer. Cette structuration devra catégoriser les groupes existant dans les quartiers pour que « toute » la population soit représentée.

La participation au lotissement ne concerne pas seulement la population locale, mais aussi les autres acteurs. Parmi les atouts de cette stratégie mentionnons la limitation des conséquences du lotissement sur la population parce que celle-ci est prise en compte et est considérée comme partenaire.

La solution aux problèmes du lotissement des quartiers périphériques de la ville de Goma ne peut se trouver que localement comme le dit Jaime RA VINET cité par le CNUEH ( Centre des Nations Unies pour l'Environnement et l'Habitat, 1996), « les difficultés auxquelles sont confrontées les villes nous prouvent que c'est au niveau local qu'il faut trouver des solutions, même aux problèmes mondiaux ». Et BELLA S.A (cité par CNUEH, op cit) d'ajouter que « nous ne pouvons jamais résoudre les problèmes de nos villes tant que ceux qui en souffrent le plus n'auront pas les moyens de faire adopter leurs propres solutions ».

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery