2. 2.
MOTIVATIONS DU LOTISSEMENT
Le lotissement qui est une concrétisation de
l'urbanisation est motivée par divers éléments d'ordre
social, économique, politique, technique et juridique.
Nous allons pouvoir relever quelques-uns uns d'entre eux.
2. 2.
I. Les motivations sociales et économiques
La raison sociale du lotissement, comme disent les
responsables des services des affaires foncières, est de trouver des
espaces d'habitations pour les populations qui s'ajoutent aux citadins des
quartiers populaires, mais aussi d'assurer l'embellissement de la ville.
Le lotissement est donc une mesure sociale en faveur des
migrants et des populations habitants des lieux impropres.
C'est la modernisation des quartiers à lotir et une
mesure d'atténuer la pression sur les espaces déjà
habités. .
La raison économique, pour l'Etat, est d'élargir
la ville pour ainsi étendre le pouvoir urbain et renforcer le budget de
la ville et/ou de la province. Et, pour certaines personnes, un moyen
d'investir dans l'immobilier et d'atteindre les nouveaux marchés
créés par le lotissement.
Les services fonciers sont motivés par le lotissement
partant des transactions foncières qu'ils vont effectuer au
détriment de la population et de l'Etat, malgré
l'illégalité de cette pratique. Outre ces raisons, on peut aussi
noter que le lotissement étend le marché économique et
augmente le nombre des consommateurs et des contribuables.
2. 2.
2. Eléments politiques et juridiques
Les éléments que nous appelons politiques sont
ceux qui se rapportent à l'administration et à l'élite
politique. Et les éléments juridiques sont ceux qui se rapportent
à la loi.
Ne peut prétendre être appelée ville ou
quartier urbain que l'entité jouissant de ce statut par un texte
juridique émanant des institutions habiletés à le
signer.
Selon la législation foncière de notre pays, ce
texte est une ordonnance présidentielle ou un arrêté du
ministère des affaires foncières. En effet, la création
des villes émane de la présidence alors que leurs
délimitations sont du ressort du ministère des affaires
foncières (loi foncière no73/021 ).
Le développement rapide des centres et/ou quartiers
urbains, se manifestant plus par l'accroissement de la population de ces
quartiers que par les activités, est la motivation de l'extension de
ville de Goma.
Le lotissement des quartiers périphériques de la
ville de Goma concerne des terres rurales qui sont devenues urbaines par
l'ordonnance présidentielle n° 88-170 fixant les chefs lieux des
régions issues du découpage de l'ancienne région du Kivu.
Ce lotissement devient alors un acte juridique à
exécution quoi que la population autochtone n'a pas été
indemnisée ni informée des conséquences
subséquentes lors de ladite décision de transfert des terres
rurales aux terres urbaines.
Quand aux motivations politiques, elles partent du remplissage
des caisses de l'Etat par les frais de location et administratifs au besoin des
hommes politiques de faire passer leur idéologie et de servir leur
entourage; tant familiale que politique.
Le lotissement est plus motivé par les
intérêts politiques, juridiques et économiques de l'Etat et
de ses acteurs que par les intérêts socio-économiques de la
population.
Ces motivations, centrées sur la politique du
lotissement de la ville de Goma, conduisent à une urbanisation et un
lotissement subjectifs et désordonnés qui provoquent, sur la vie
des populations, des conséquences négatives malgré une
contribution positive, minime soit -elle, du lotissement.
La motivation technique peut se résumer au fait que les
services urbains et fonciers veulent appliquer ou faire appliquer les normes
urbanistiques contemporaines sur tout l'espace de la ville.
Pour compléter ces éléments, il sied de
relever la controverse de la pratique ou de l'application du lotissement dans
la ville de Goma.
|