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Déménager pour échapper à  la dépendance automobile

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par Maxime WEIL
Université de Bourgogne (Dijon) - Master 1 - Transports, mobilités, environnement, climat 2010
  

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1 De l'idée de périurbain à la dépendance automobile

1.1 Le périurbain, territoire des modestes ?

1.1.1 Définitions du périurbain

Bien qu'il constitue aujourd'hui une réalité indéniable, le concept du périurbain est relativement récent, puisque développé en 1976 dans l'ouvrage de Bauer et Roux, La rurbanisation ou la ville éparpillée. Reprenant le phénomène américain, décrit par le terme rurban (contraction entre rural et urbain), les auteurs mettent alors un nom sur cette tendance à l'entrée des villes dans les campagnes. Depuis, d'autres auteurs se sont intéressés au périubain, permettant ainsi de mieux définir ce territoire. Nous retiendrons notamment la définition donnée par Roger Brunet, dans son ouvrage les mots de la géographie:

« Tout ce qui est autour de la ville, et en réalité fait partie de la ville par les activités et les modes de vie des habitants. Comprend tout l'espace d'urbanisation nouvelle par lotissements et constructions individuelles, même au prix du mitage et, selon les auteurs, avec ou sans les plus anciennes banlieues intermédiaires.

En fait, et sans finasserie excessive, le terme est souvent synonyme de banlieue. On peut le considérer comme l'équivalent à l'espace majeur des navettes, l'emploi de ses habitants étant essentiellement fourni par l'agglomération urbaine. C'est l'espace périurbain qui reçoit l'essentiel de la croissance démographique française depuis plusieurs décennies. Il s'étend à 60 ou 70km au-delà de l'agglomération centrale dans le cas de Paris, et à 15 ou 20km, voire plus, pour Toulouse et Montpellier. »

Dans cette définition, comme dans d'autres, on retrouve l'idée principale de travailleurs pendulaires, c'est à dire des habitants de ces espaces qui se rendent quotidiennement à leur travail dans le pôle urbain. La définition de l'INSEE repose d'ailleurs sur cette caractéristique: est considéré comme périurbain un territoire dont au moins 40% de sa population active résidente travaille dans une autre commune de l'aire urbaine, sous réserve de contiguïté.

A la notion de périurbain, on peut joindre celle, crée par l'INSEE, de bassin de vie. Dans sa plus simple définition, il s'agit du « plus petit territoire sur lequel les habitants ont accès à la fois aux équipements et à l'emploi ». Autour des grandes agglomérations, c'est donc l'espace qui est dépendant des services et des emplois localisés dans le pôle urbain.

1.1.2 La maison individuelle pour tous

A l'origine de son développement, le périurbain reposait sur une idée très simple, mais presque utopique, offrir la possibilité au plus grand nombre, et donc aux classes populaires, de s'offrir un cadre de vie plus vert, loin de la ville, avec l'acquisition d'une maison individuelle. A la fin des années 1960, le contexte est en effet défavorables aux politiques de constructions, basées essentiellement sur les grands ensembles autour des villes, et le gouvernement doit faire face à une véritable crise du logement. Face à ce problème, le ministre de l'Equipement et du Logement de l'époque, Albin Chalandon, inaugure une politique favorable à la maison individuelle. Il faut dit-il : « rendre la maison accessible à tous les Français de façon à éviter la ségrégation entre les gens riches dans les villas et les ouvriers dans les collectifs HLM, [...], proposer aux Français une nouvelle façon de vivre en exploitant pour cela dans le cadre d'un urbanisme végétal les sites les plus agréables » (Rouge, 2005). On peut y voir là l'un des actes fondateurs du périurbain.

Ce territoire a pu ainsi voir le jour à la faveur de l'avènement et de la démocratisation de l'automobile, qui permet alors de s'émanciper des transports en commun, favorisant ainsi l'émergence de vastes couronnes en marge du coeur historique des villes et de leurs banlieues denses (Noyé, 2008). Les ménages profitent ainsi d'un cadre de vie plus agréable, dans un logement plus grand qu'en centre ville, grâce à un moyen de déplacement individualisé encore très bon marché. Bien que leur emploi soit désormais situé à plusieurs dizaines de kilomètres, le périurbain apparaît alors comme un idéal pour les foyers, même (voire surtout) les modestes. D'ailleurs, la période de plein emploi, les « Trente Glorieuses », qui favorise l'accès à un travail stable pour tous, assurait également un pouvoir d'achat fort, et finissait par identifier les périurbains à ce mode de vie dominant (Rouge 2005). On note alors l'émergence d'une vaste classe moyenne, caractérisée par ces propriétaires de maisons individuelle en périphérie.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard