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Etude de l'impact du changement climatique global et des pratiques de production sur les trypanosomoses animales africaines et les glossines

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par Soumaà¯la PAGABELEGUEM
Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso - Ingénieur d'Elevage 2010
  

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2.2. Les systèmes d'élevage

En Afrique Subsaharienne, particulièrement au Burkina Faso, il y a une grande variété de systèmes d'élevage, dont la différentiation fait appel à divers critères utilisés seuls ou combinés entre eux. En privilégiant le critère mobilité, on distingue trois principaux systèmes dont les premiers, l'élevage sédentaire et l'élevage transhumant sont effectivement pratiqués au Burkina Faso, le troisième étant l'élevage nomade.

2.2.1. L'élevage sédentaire

Ce mode d'élevage est pratiqué par les agriculteurs qui thésaurisent leurs productions agricoles sous forme de bétail ou par les éleveurs sédentarisés pour diverses raisons, qui diversifient leurs sources de revenus en pratiquant l'agriculture. Dans ce système, les animaux sont gardés en permanence au niveau du village où, sous la conduite des bergers, ils pâturent sur de courtes distances dans les espaces non cultivés pendant la saison des pluies. Pendant la saison sèche, l'alimentation est complémentée avec les résidus de cultures et les fourrages conservés. Cette pratique d'élevage permet d'éviter le contact entre troupeau et glossines en zone indemne de mouches tsé-tsé. La taille moyenne du troupeau est généralement inférieure à cinquante têtes.

Sous l'effet de l'augmentation qualitative et quantitative rapide de la demande en produits
animaux, d'autres formes d'élevage sédentaire ont fait leur apparition autour des grands
centres de consommation (milieux urbains et périurbains). Parmi ceux-ci, on peut citer

l'embouche des bovins, des petits ruminants, les élevages laitiers, les fermes de production avicole et porcine.

Pour ce qui concerne l'embouche intensive au Burkina Faso, sa durée n'excède pas six mois et se pratique généralement au cours de la saison sèche. Les rations alimentaires de ces effectifs sont généralement servies sur place, ce qui minimise le contact direct avec les vecteurs biologiques des TAA.

2.2.2. La transhumance

La transhumance se définie comme « un système de production animale basé sur des mouvements cycliques, d'amplitude variable, à la recherche des meilleurs pâturages des saisons en cours. Ces mouvements s'effectuent entre zones écologiques complémentaires, sous la garde de quelques personnes, la plus grande partie du groupe restant sédentaire » (Lhoste et al., 1993). Actuellement, cette stratégie de déplacement adaptée aux variations climatiques saisonnières est toujours admise dans les zones sahéliennes et soudanosahéliennes. Au Burkina, plus de 70% du cheptel bovin sont conduits annuellement en transhumance nationale ou transfrontalière (Kagoné, 2004). En fonction de la distance parcourue entre les terroirs d'attache et les zones d'accueil d'une part et de la saison de transhumance d'autre part, on distingue deux types de transhumance : la petite transhumance et la grande transhumance.

- La petite transhumance est un déplacement à l'intérieur du territoire national. Elle s'effectue sur de courtes distances (inférieures à 100 km). Elle se pratique en toute saison. En saison pluvieuse, elle se pratique au moment de la levée des semis où le problème d'espace de pâture se pose et a pour objectifs de protéger les cultures et d'éviter les conflits entre éleveurs et agriculteurs et de réduire les risques de maladies de bovins (zone infestée de glossines par exemple). Après les récoltes, le bétail regagne les aires de culture pour exploiter les résidus et sous-produits de récolte. Pendant la saison sèche les raisons sont la recherche de pâturages et de points d'eau.

- La grande transhumance est la transhumance classique qui va à la rencontre des pluies en saison sèche avant de « remonter » vers le Nord tout en restant en deçà du front de progression de la nouvelle herbe (Benoît, 1998). Elle est engendrée par l'assèchement des cours d'eau et des mares et la rareté des pâturages exploitables. Entre terroirs d'attache et zones d'accueil, la distance est grande, souvent de plusieurs centaines de kilomètres. Les déplacements peuvent se limiter à un changement de régions dans le même pays, mais ils

peuvent dépasser les limites frontalières. Au Burkina Faso, les troupeaux guidés par les bergers, transhument (pendant la saison sèche) des régions du Nord vers les zones du Sud (climat soudanien), qui offrent des ressources en eau et en pâturages qui ne sont plus disponibles au Nord notamment les graminées pérennes, qui bien que moins riches que celles du Nord peuvent être complétées par des résidus de culture.

Les trajets suivis sont orientés par la disponibilité et l'accessibilité en eau. L'itinéraire emprunté est le même chaque année, seules les dates de descente et de remontée varient compte tenu de la variabilité de la pluviométrie. Dès les premières pluies, les troupeaux remontent vers les zones d'attache où l'eau redevient disponible (mares et puits) et les pâturages offrent une alimentation de qualité en graminées annuelles.

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