2.2.3. Impact des pratiques de production sur
l'épidémiologie des trypanosomoses
Les pâturages des pays soudano-sahéliens ont
connu en moins d'un siècle de véritables modifications du fait de
l'occupation humaine des espaces et des variations climatiques. Ces espaces
pastoraux de faible capacité ne sont plus en mesure de satisfaire les
besoins des animaux particulièrement en saison sèche. Face
à cette pénurie, les producteurs essayent de s'adapter par des
mobilités variables des animaux (petite et grande transhumance).
La zone soudanienne du Burkina qui représente un des
principaux foyers historiques de trypanosomoses (animale et humaine), de part
son climat favorable possède d'énormes potentialités
pastorales. Elle est utilisée comme site d'accueil des troupeaux
transhumants (Bengaly et al., 2001) et comme zone de transit des
transhumants transfrontaliers et des troupeaux exportés vers la
Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin. La zone
sahélienne caractérisée par une vaste couverture de
graminées, entrecoupée de zones arbustives où dominent les
épineux dont les espaces pastoraux dépourvus de
végétation pendant la période sèche est indemne de
glossines. Pendant cette période, les animaux de cette zone manquent
d'eau et de pâturages. Les éleveurs se déplacent alors vers
le Sud, espace épidémiologiquement actif, pour minimiser les
contraintes alimentaires.
Le premier problème de la transhumance est le risque
pathologique qu'elle occasionne. En effet, les bovins du nord sont des
zébus qui sont très sensibles aux TAA. Cette sensibilité
est aggravée par l'affaiblissement des animaux dû aux longues
distances parcourues. La transhumance favorise le contact bovin/vecteur,
principalement au niveau des points d'eau mais aussi dans les pâturages.
Ce contact conduit à l'infection des animaux par les trypanosomes ;
lesquels animaux, à leur retour constituent alors des sources
d'infection aux
autres animaux de leurs terroirs d'attache, par le biais des
vecteurs mécaniques notamment. La transhumance permettrait ainsi le
brassage régulier de parasites entre le Sud et le Nord.
Les zones d'accueil des transhumants connaissent une
augmentation considérable de la densité de bovins pendant la
saison sèche. Cet accroissement de l'effectif du cheptel diminue la
prévalence de la maladie dans les troupeaux (Wacher et al.,
1993). Les glossines ont à leur disposition un grand nombre
d'hôtes nourriciers et la fréquence de piqûre sur les
animaux baisse. Par contre, dans les zones d'attache où la maladie
sévit, on observe le contraire dans les troupeaux qui sont restés
sédentaires.
DEUXIEME PARTIE:
Etude expérimentale
Chapitre I : Matériel et méthodes
1.1. Matériel
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