2.1.1.2. Enquêtes entomologiques
Les densités de glossines diffèrent
significativement le long du gradient climatique (npmc test, P < 0,05) dans
l'ordre : Djibo < Koumbia < Dédougou < Folonzo (Figure 7 et 8).
Aucune glossine n'a été capturée à Djibo. L'analyse
spécifique d'espèces donne une densité moyenne de G.
tachinoides plus élevée à Folonzo, avec une DAP de
39,63#177;56,69, significativement plus élevée que dans les sites
de Dédougou (P < 0,05) et de Koumbia (P < 0,001) avec des DAP de
21,62#177;20,18 et 7,03#177;5,34 respectivement. La DAP de G.
tachinoides dans le site de Dédougou est également
significativement plus élevée que dans le site de Koumbia (npmc
test, P < 0,001). La densité de G. palpalis gambiensis est
faible dans les trois sites, par rapport à celle de G.
tachinoides, avec une DAP de 2,37#177;2,57 à Folonzo, 5,62#177;4,54
à Dédougou et 1,07#177;1,28 à Koumbia. G. morsitans
submorsitans et G. medicorum ont été trouvés
seulement dans le site de Folonzo avec des DAP de 10,5#177;15,23 et
0,6#177;1,30 respectivement. L'absence des mouches tsé-tsé
à Djibo fait que ce site n'a pas été pris en compte dans
les comparaisons entre espèces.
Densite de glossines
Sites
Figure 7 : Distributions (boîtes
à moustache) des densités de glossines dans les
différents
sites.
Lors de la prospection entomologique, outre les glossines, des
vecteurs mécaniques notamment les tabanidés (Tabanus
sufis, T. gratus, T. taeniola, T. par,
Atylotus agrestis, Chrysops distinctipennis et Chrysops
longicornis) et les stomoxes (Stomoxe niger) ont
été identifiés avec une plus grande densité
apparente à Djibo (16,71 vecteur mécanique/piège/jour) par
rapport aux autres sites (inférieure à 1 vecteur
mécanique/piège/jour) (figure 8). Le tableau IV montre une
diversité croissante des espèces de glossines et
décroissante de celles des vecteurs mécaniques sur le long du
gradient d'aridité décroissante.
Tableau IV : Diversité des
espèces vectrices de TAA rencontrées.
Sites
|
Nombre d'espèces de glossines
|
Nombre d'espèces de tabanides
|
Nombre d'espèces de stomoxes
|
Djibo
|
0
|
3
|
1
|
Dédougou
|
2
|
2
|
0
|
Koumbia
|
2
|
2
|
1
|
Folonzo
|
4
|
1
|
0
|
Les taux d'infection par observation directe au microscope de
93 glossines disséquées à Dédougou, 34 à
Koumbia et 146 à Folonzo ont été significativement
différents (test du Chi2, P < 0,05) avec la plus forte infection
à Folonzo par rapport à celles des autres sites (figure 9).
La DAPi (nombre de glossines infectantes par piège et
par jour), un indicateur de risque trypanosomien, qui correspond au produit de
la DAP des mouches tsé-tsé par leur taux d'infection est de 0 ;
0,24 ; 1,36 et 7,43 respectivement à Djibo, Koumbia, Dédougou et
Folonzo. Ainsi, le taux d'infection et le risque de transmission vont dans le
même sens que les DAP.
Le tableau V montre que l'infection à T. brucei
brucei s'observe exclusivement à Folonzo chez G.
tachinoides.
Tableau V : Taux d'infection (%)
spécifique par espèce de trypanosomes en fonction des sites
Espèces de trypanosomes
|
Djibo
|
Dédougou
|
Koumbia
|
Folonzo
|
T. vivax
|
ND
|
1,08
|
2,94
|
6,85
|
T. congolense
|
ND
|
4,30
|
0
|
5,48
|
T. brucei
|
ND
|
0
|
0
|
1,37
|
T. spp
|
ND
|
5,38
|
2,94
|
13,70
|
ND : Non Disponible
L'âge physiologique de 59 glossines à
Dédougou, 23 à Koumbia et de 43 à Folonzo a
été mesuré. L'âge moyen est significativement plus
bas dans le site de Koumbia que dans les deux autres (P < 0,05) avec 28
jours d'âge. Il n'y a pas de différence significative entre
l'âge moyen des mouches récoltées dans les sites de
Dédougou (39 jours) et de Folonzo (38 jours) (P = 0,812).
Figure 8 : Densité apparente des
glossines et des vecteurs mécaniques en fonction des sites.
|