2.1.1. Données épidémiologiques
2.1.1.1. Enquêtes parasitologiques
Sur les 1041 prélèvements effectués le
long du gradient climatique, l'examen parasitologique à l'aide de la
méthode de buffy coat a révélé 43
échantillons positifs, soit une prévalence de 4,13#177;1,23% dont
0 cas à Djibo, 1 cas à Dédougou (0,54#177;1,08%), 23 cas
à Koumbia (6,32#177;2,55%) et 19 cas à Folonzo
(19,79#177;8,13%).
Les résultats sérologiques indiquent un total de
462 cas positifs, soit une séroprévalence de 44,38#177;3,08% (les
trois tests confondus). L'analyse de la séroprévalence en
fonction des sites (Trypanosoma spp) a fourni des valeurs de
18,43#177;3,90% à Djibo, 40,54#177;7,22% à Dédougou,
64,29#177;5,02% à Koumbia et 83,33#177;7,61% à Folonzo.
Les analyses statistiques des prévalences
(parasitologiques et sérologiques) montrent une différence
significative entre les prévalences des différents sites (test du
Chi2, P < 0,05). De plus, les prévalences obtenues à l'aide
des deux méthodes (MBC et ELISA-indirect) montrent une croissance
graduelle des prévalences le long du gradient climatique de la zone
sahélienne vers la zone soudano-guinéenne (figure 3). Dans tous
les sites, la séroprévalence est supérieure à la
prévalence parasitologique (figure 3). L'hématocrite moyen des
animaux séropositifs est non significativement différent à
celui des séronégatifs à l'ELISA-indirect dans tous les
sites, soit respectivement de 32,63% et 33,04% à Djibo, 30,63% et 31,35%
à Dédougou, 32,58% et 32,92% à Koumbia et 25,77% et 28,13%
à Folonzo.
100%
|
90%
|
|
|
|
|
|
|
Prevalences
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80%
|
|
|
|
|
|
70%
|
|
|
|
|
|
60%
|
|
|
|
|
50%
|
|
|
|
|
|
40%
|
|
|
|
|
30%
|
|
|
|
|
20%
|
|
|
|
|
10%
|
|
|
|
0%
|
|
|
|
|
Djibo Dédougou Koumbia Folonzo
Sites
parasitologique sérologique
Figure 3 : Prévalences
parasitologiques et sérologiques dans les différents sites
Par ailleurs, des infections à Trypanosma spp
mettent en cause deux espèces de trypanosomes (tableau III). Il s'agit
de T. vivax et T. congolense avec une prédominance de
T. vivax à Dédougou et Koumbia et une forte
prévalence de T. congolense à Folonzo. Aucun cas
d'infection active de T. brucei brucei n'a été
identifié.
Tableau III : Prévalences
parasitologiques et sérologiques par espèce de trypanosomes en
fonction des sites
Trypanosoma spp
|
Prévalences parasitologiques (%)
|
Prévalences sérologiques (%)
|
Djibo
|
Ddgou
|
Kbia
|
Flzo
|
Djibo
|
Ddgou
|
Kbia
|
Flzo
|
T. b. Brucei
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1,52
|
3,78
|
5,22
|
0
|
|
|
|
|
|
(8,2)
|
(9,3)
|
(8,1)
|
|
T. congolense
|
0
|
0
|
0,27
|
14,58
|
7,07
|
18,38
|
25,82
|
42,71
|
|
|
|
(4,3)
|
(73,7)
|
(38,4)
|
(45,3)
|
(40,2)
|
(51,3)
|
T. vivax
|
0
|
0,54
|
6,04
|
7,29
|
10,35
|
19,46
|
33,52
|
40,63
|
|
|
(100)
|
(95,7)
|
(36,8)
|
(56,2)
|
(48)
|
(52,1)
|
(48,7)
|
Entre parenthèses, les prévalences relatives parmi
les échantillons positifs par site Ddgou : Dédougou ; Kbia :
Koumbia ; Flzo : Folonzo
Les pévalences parasitologiques et sérologiques
relatives aux systèmes d'élevage montrent une augmentation des
prévalences le long du gradient d'aridité décroissante du
Nord au Sud (figures 4 et 5).
L'effet du système d'élevage est globalement
significatif sur les prévalences parasitologiques (P < 0,05). En
effet, à Dédougou et à Koumbia, la prévalence
parasitologique dans les élevages sédentaires est
significativement plus élevée que celle obtenue dans les
troupeaux de grande transhumance (P = 0,019 et P = 0,002 respectivement). Par
contre, à Folonzo, il n'y a pas de différence significative entre
la prévalence parasitologique des troupeaux de bovins sédentaires
et celle des troupeaux de bovins de petite transhumance (P > 0,05). L'effet
du système d'élevage sur les séroprévalences est
non significatif dans tous les sites (figure 5). La figure 5 montre qu'à
Djibo, où les trois systèmes ont été
identifiés, si l'examen direct au microscope n'a
révélé aucun cas d'infection de trypanosome (figure 4), la
séroprévalence pour sa part indique des animaux porteurs
d'anticorps anti-trypanosomes dans les trois systèmes.
120%
100%
Prevalences
80%
60%
40%
20%
*
*
*
0%
Petite transhumance Grande transhumance Sédentaire
Djibo Dédougou Koumbia Folonzo
Sites
* système d'élevage non identifié
Figure 5 : Prévalences
sérologiques en fonction des systèmes d'élevage
identifiés dans chaque site
L'hématocrite le long du gradient climatique varie entre
14 et 50. Il est en moyenne de 32,97 ; 30,14 ; 32,80 et 26,26 respectivement
à Djibo, Dédougou, Koumbia et Folonzo.
L'analyse de la variance (Anova), confirme que le site et le
sexe des animaux ont un effet significatif sur l'hématocrite (P <
0,001), l'âge n'ayant pas d'effet (P = 0,3695). Le site de Folonzo est
significativement différent des autres sites (P < 0,001), ces
derniers n'étant pas significativement différents (figure 6).
Pour le sexe des animaux, les mâles ont un hématocrite
inférieur à celui des femelles. Cet effet n'est significatif
qu'à Folonzo (P < 0,001).
Hematocrites
Sites
Figure 6 : Distributions (boîtes
à moustache) des hématocrites dans les différents
sites.
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