II. Données cliniques :
1. Mode de début :
Dans notre série, le pneumothorax a été
révélateur de la tuberculose dans 91,3 des cas alors que dans les
séries de Yagi T [11], Rachdi M [8] et
Taeib J M [12], il l était dans respectivement 50 % ,
50,4 % et 28,5 %. Ceci peut être expliqué par la négligence
des signes fonctionnels en rapport avec l atteinte parenchymateuse chez la
majorité de nos patients.
D autres auteurs [5, 7, 21] ont rapporté
aussi des cas isolés de miliaire tuberculeuse qui ont été
révélés par un pneumothorax.
2. Signes fonctionnels :
Un contexte d altération de l état
général avec fièvre a été rapporté
par la plupart des études. Dans notre série, les signes
généraux ont été retrouvés dans 91,3 % des
cas.
Les signes fonctionnels respiratoires peuvent être plus
ou moins associés entre eux. La douleur thoracique et la toux sont les
symptômes les plus constants. La douleur est décrite de
siège et d intensité variables et elle est toujours du même
coté que le pneumothorax [8]. La toux est volontiers
quinteuse, pénible exacerbant la douleur. La dyspnée et l
expectoration sont trouvées de façon variable. L
hémoptysie est le signe le plus rare. Le tableau N° XI
résume la fréquence des signes fonctionnels respiratoires en cas
de PT selon les auteurs.
Tableau XI - Fréquence des signes fonctionnels
respiratoires en cas de PT selon les auteurs ( pourcentage).
Auteurs
|
signes fonctionnels respiratoires (en %)
|
Dl. th.*
|
Toux Dyspnée Expectoration Hémoptysie
|
Rachdi M [8]
|
60,8
|
75
|
33
|
66
|
16
|
Taeib J M [12]
|
42,8
|
71,4
|
100
|
14,2
|
28,5
|
Blanco-Perez J [13]
|
90
|
59
|
_
|
_
|
_
|
Notre étude
|
73,9
|
69,5
|
56,5
|
47,8
|
8,6
|
* Dl. th. : Douleur thoracique.
3. Examen physique :
La fièvre est de fréquence et d intensité
variable selon les séries. Une température 39 a été
rapportée par Rachdi M [8] dans 25 % des cas, par
Blanco-Perez J [13] dans 36 % des cas, elle l était
dans 26 % des cas dans notre série. La fièvre peut se prolonger
quelques semaines [12].
L examen thoracique révèle classiquement une
baisse de la mobilité de l hémithorax atteint, un tympanisme
à la percussion, une baisse ou absence du murmure vésiculaire.
Cependant, dans certains cas, le pneumothorax peut être
asymptomatique ou paucisymptomatique ( diminution ou abolition
isolée des vibrations vocales et du murmure vésiculaire), comme
il peut se traduire à l examen physique par un syndrome liquidien
[12]. La découverte d un épanchement mixte n est
pas rare [8, 20].
Dans notre série, l examen thoracique a
objectivé un syndrome d épanchement pleural gazeux chez 43,4 %
des cas et un syndrome d épanchement pleural mixte dans 21,7 % des
cas.
D autres signes de l examen physique peuvent être
parfois notés tel qu une pâleur cutanéo-muqueuse en rapport
avec une anémie ou un hippocratisme digital [21]. Un
tableau d insuffisance respiratoire aiguë avec polypnée et cyanose
traduit une forme grave de pneumothorax tuberculeux
[8, 12, 22] comme c était le cas chez
trois de nos patients. Une complication locale à type d emphysème
sous-cutané peut être trouvée. On peut palper parfois une
adénopathie cervicale [21]. Enfin, rarement l examen
physique découvre un retentissement cardiaque avec signes d insuffisance
ventriculaire droite : tachycardie, dyspnée et signes de stase veineuse
[8].
|