Essai de modélisation de la fonction de production dans une entreprise industrielle. Cas du complexe théicole de Butuhe "CTB SPRL" de 2003 à 2008( Télécharger le fichier original )par Eugide Lalé MBUNDA Université du CEPROMAD - Licencié en Gestion Financière et Comptable 2008 |
0. INTRODUCTIONL'environnement économique est constamment soumis à des perturbations plus ou moins importantes qui influencent grandement la performance des entreprises. Cet environnement est défini par l'ensemble des variables que l'entreprise ne contrôle pas directement, car elles sont nombreuses et de nature bien différente. En outre, ces variables concernent bien sûr la concurrence immédiate que lui livrent ses principaux compétiteurs relevant de la conjoncture économique. Malgré tous les efforts déployés par l'entreprise pour définir une stratégie et coordonner ses activités de manière cohérente avec ses objectifs, sa performance demeure en partie tributaire de l'environnement économique. Les marchés actuels sont devenus infiniment plus concurrents avec des délais de réaction réduits, surinformation des clients et leur déréglementation. Les avantages concurrentiels deviennent temporaires et le succès d'une entreprise ne repose plus sur une situation avantageuse mais sur son aptitude à élaborer une architecture stratégique lui permettant de précéder ses concurrents à tout instant et sur le long terme. En outre, le milieu dans lequel l'entreprise évolue est multidimensionnel. Il se présente sous des aspects économique, social, politique mais aussi technologique, culturel ou écologique. Pour étudier l'insertion de l'entreprise dans la vie économique, on doit décrire l'environnement de l'entreprise et analyser les interactions entreprise - environnement1(*). Cette analyse entreprise - environnement pousse les dirigeants d'entreprise à s'intéresser à la façon dont leurs productions sont orientées vers les marchés mais aussi aux flux générés par leurs activités de productions. Une analyse de la combinaison des facteurs de production, engendrent un processus qui va de l'acquisition des matières premières à la mise sur le marché d'un produit pouvant générer des profits après la vente, devient le souci majeur pour aboutir à un arsenal des décisions stratégiques2(*). Cependant, la méthode actuelle de gestion est entièrement tournée vers le passé et tient pour acquit que les consommations et les ventes futures seront à l'image des consommations et ventes du passé dont on calcule une moyenne. Si un stock devient inférieur à la moyenne des commandes, on décide de lancer une nouvelle fabrication en atelier. Cette méthode est dangereuse. Si on ne fait pas attention, l'entreprise peut continuer à renouveler et perpétuer un stock de produits dont on n'a plus besoin. En période d'activités déclinantes ou de basse conjoncture, cette pratique gonfle exagérément les besoins en capitaux. En période d'activités croissantes, elle minimise exclusivement les stocks et néglige les encours de fabrication et le coût de lancement en atelier dont les niveaux grimpent dangereusement. Logiquement, une entreprise de production doit contrôler plus précisément ses coûts et ses prix pour réaliser un profit. La valeur des expéditions, appelées aussi ventes ou revenus, devient son point de départ, là aussi. Des ventes, sont déduits les coûts directs et indirects de production pour obtenir les revenus de la production; de ces revenus, sont déduits les autres coûts des ventes, comme pour l'entreprise de vente, lesquels sont composés des frais de vente, des frais de financement et des frais d'administration. Le solde donne le profit brut; celui-ci représente souvent moins de cinq pour-cent du chiffre des ventes. L'amortissement des immobilisations prend un plus grand pourcentage que dans les entreprises de ventes; cela est dû à leur importance et à la désuétude accélérée de certaines technologies.
La problématique est définie comme l'expression écrite de l'ensemble des préoccupations, des problèmes de recherche qu'un chercheur élabore3(*). Les agents économiques sont optimisateurs, en l'occurrence, l'entreprise cherche à maximiser son profit. Dans un premier temps cela signifie qu'elle souhaite maximiser sa production sur. En deuxième analyse, elle souhaite minimiser ses coûts. Toutefois, en première approche ne se pose pas le problème d'écoulement des produits dans la mesure où chaque entreprise n'est sensée être qu'un atome au sein du marché. L'analyse se situe dans un cadre où les agents sont rationnels et savent où est leur intérêt. En réalité, une entreprise ne peut, en terme, assurer sa survie et son développement que si les produits qu'elle vend dégagent suffisamment des profits qui puissent lui permettre de renouveler ses équipements et financer son expansion, tout en rémunérant les capitaux investis. A ce niveau, il est important de connaître les coûts soit pour fixer les prix de vente soit pour mesurer la rentabilité. Pour arriver à cette rentabilité, le producteur combine plusieurs facteurs, dont le capital et le travail. Il dispose, à l'origine, lui-même du capital dont il va essayer d'optimiser la rentabilité en égalisant le gain marginal au coût marginal. Les entreprises congolaises sont confrontées à plusieurs problèmes. Tout d'abord, aucune règle économique n'est de mise. Quant à leur pilotage, bon nombre de conditions exogènes gênent considérablement leurs expansions. Confrontées à ces difficultés, certaines entreprises ont jugées bon de fermer leurs portes, constituant ainsi un manque à gagner pour l'économie nationale, avec d'innombrables conséquences sur le plan social. Pendant que celles-ci ferment, d'autres persistent, et d'autres encore renforcent leur capacité de production. Ces dernières peuvent elles espérer encore ? Comment peuvent- elles se comporter face à ce marasme économique?
A ce jour, les gestionnaires se battent pour améliorer les choses. Les entreprises sont déterminées à reconquérir la confiance de leurs clientèles ciblées pour les produits qu'elles offrent. Pour cela, elles relancent vigoureusement la production avec les ressources disponibles. Comment peut on assister le gestionnaire pour qu'il parvienne à élaborer un programme optimal de production ? La taille de la clientèle n'étant pas souvent connue, l'entreprise est obligée d'avoir un stock suffisant pour répondre aux éventuelles demandes. Avec les ressources disponibles, les entreprises veulent toujours augmenter la production. Mais, cette augmentation provoque un accroissement des coûts de production. Le CTB SPRL se trouve-t-il dans une situation où ses bénéfices sont menacés par des charges encombrantes ? Si tel est le cas, quelle stratégie faut-il adopté pour optimiser la production enfin de minimiser les coûts et accroître la rentabilité pour l'ensemble de la période considérée ? Le CTB SPRL peut-il mettre en place un modèle de production susceptible d'optimiser les moyens de production ? Existe - t - il une potentialité de vente du thé produit par le CTB SPRL?
L'hypothèse est une proposition relative à l'explication d'un problème ou d'un phénomène admis provisoirement avant d'être soumis à la vérification ou au contrôle de l'expérience, c'est-à-dire une cause provisoire qui explique ce phénomène4(*). Il s'avère que les gestionnaires des entreprises peuvent encore sauver la situation de leurs entreprises. Les dirigeants peuvent faire face à cette situation qui emmenuise la santé de leurs entreprises en recourant à certaines méthodes de gestion dynamique. Pour y arriver, ils devraient analyser les charges auxquelles elles font face en déterminant leur incidence sur la rentabilité de l'entreprise. Pour le cas du CTB SPRL, nous estimons que la variabilité des charges influencerait largement sa rentabilité. En recourrant aux méthodes économétriques, les gestionnaires du CTB SPRL pourraient arriver à mettre un modèle de production optimale qui puisse permettre à celui-ci de minimiser ses coûts et rentabiliser au maximum ses capitaux. Pour résoudre ce problème, nous estimons que la méthode d'algorithme de DANTZING serait approprié pour donner une solution optimale en mettant en exergue les conditions de production du thé par le CTB SPRL. Nous pensons ainsi qu'il existerait des quantités critiques que le CTB SPRL pourraient produiraient en toute quiétude. Les stratégies marketing exigent qu'il faille vendre avant de produire. Nous estimons que le CTB SPRL dispose d'une demande potentielle du thé d'autant plus qu'il en est seul producteur dans le milieu. Nous pensons que les séries chronologiques nous permettront bien de faire des projections des ventes à réaliser par cette entreprise au cours de l'année 2009, période qui suit la dernière année de notre étude. Cette étude préalable permettrait aux gestionnaires du CTB SPRL de se donner une idée sur l'intervalle dans lequel se situeront les ventes dans l'avenir et se fixer ainsi des projections fiables. 0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3.1. Choix du sujet Le choix du sujet traité dans ce travail a été motivé par le fait que le CTB est la seule entreprise qui produit le thé dans la Province du Nord Kivu. Elle ne vit que grâce à sa production car ne recevant plus de subventions de l'Etat. Sa production doit ainsi être étudiée attentivement. Aussi, la place des méthodes économétriques dans la prise des décisions nous a poussé à vouloir l'appliquer au sein d'une entreprise bien connue. 3.2. Intérêt du sujet 3.2.1. Intérêt personnel En traitant ce sujet du domaine propre à la gestion, nous estimons que les recherches sur celui-ci contribueront à notre formation. Cette étude nous permettra d'approfondir nos capacités dans l'analyse des aspects décisionnels d'une entreprise. 3.2.2. Intérêt pour le CTB En rédigeant ce travail, nous ne prétendons pas avoir donné des leçons aux gestionnaires du Complexe Théicole de Butuhe. Toutefois, en examinant scrupuleusement les résultats de notre recherche, ils arriveront à prendre des décisions qui rationaliseraient les ressources disponibles au sein de ce géant industriel agricole. 3.2.3. Intérêt pour l'Etat Le problème des fluctuations économiques nous préoccupe dans notre vie quotidienne. Il n'est donc pas surprenant que les dirigeants de certaines entreprises se demandent comment ils peuvent aider le pays à les maîtriser. Après tout, il est dans l'intérêt de chaque entreprise que l'économie nationale reste prospère5(*). Les dirigeants des industries doivent avoir conscience que les politiques qu'ils adoptent, peuvent influer largement sur la prospérité économique du pays. Du point de vue de la politique générale, comme du point de vue économique, on peut considérer que le fonctionnement de l'économie résulte en grande partie des décisions innombrables qui sont prises de façon consciente, mais sans une connaissance totale des éléments en cause, ni des conséquences possibles . Ce travail est aussi d'importance capitale pour l'Etat qui règlemente la politique économique nationale. La survie de cette entreprise qui oeuvre dans un domaine agro- industriel est une concrétisation de la mise en place d'une bonne politique économique. Aussi, la réalisation des grands bénéfices dans cette entreprise est un avantage précieux pour l'Etat qui tire une partie de ses recettes dans les bénéfices des entreprises en percevant l'impôt. 3.2.4. Intérêt pour les autres opérateurs économiques Cette étude intéresse tous les partenaires du CTB qui suivent de près sa gestion. Elle présente aussi un intérêt pour toute entreprise de production, soucieuse d'assurer sa pérennité. 3.2.5. Intérêt scientifique Etant donné que notre étude est un travail scientifique orienté dans le domaine de gestion, elle constitue un document qui met en évidence des données réelles, quantitatives et vérifiables, pouvant servir aux autres chercheurs éventuels. 0.4 METHODES ET TECHNIQUES 4.1. Méthodes La méthode se définit comme une démarche intellectuelle et scientifique conduisant à la connaissance d'une vérité6(*). Elle est toujours choisie en fonction de l'objet de l'étude. Son choix ne se fait pas au hasard. Dans le cadre de ce travail, compte tenu de sa spécificité, nous avons recouru à une certaine démarche combinant les méthodes structuro fonctionnelle, statistique et économétrique. 4.1.1. Méthode structuro fonctionnelle La méthode structuro fonctionnelle est un démarche qui consiste à étudier les relations entre les structures organisationnelles d'une organisations de manière à déterminer les liaisons y existantes7(*). Grâce à celle-ci, nous avons pu apprécier l'organisation et le fonctionnement du Complexe Théicole de Butuhe. L'appréciation de ses structures nous a permis d'apprécier les charges auxquelles fait face cette entreprise industrielle. 4.1.2. Méthode statistique La méthode statistique qui nous a permis d'analyser et d'interpréter l'évolution quantitative de la production et des ventes du thé au sein du CTB. 4.1.3. Méthode économétrique La méthode économétrique nous a servi à utiliser les observations chiffrées pour vérifier l'existence des liaisons supposées et préciser leur forme. Elle nous a aussi permis de produire le modèle de la fonction de production. 4.2. Techniques La technique est un ensemble des procédés mis en oeuvre pour collecter les données et les informations, par la documentation écrite ou orale, l'étude de la population donnée ou d'un type représentatif8(*). 4.2.1. Technique documentaire La technique documentaire peut être considérée comme une forme d'observation différée qui, par nécessité ne saisit pas directement le phénomène intéressant ; mais uniquement certaines de ses conséquences. C'est une observation médiatisée par les documents9(*). La technique documentaire nous a permis de consulter les notes de cours, les ouvrages et certains rapports du CTB dont le contenu nous a permis d'asseoir l'esprit de notre étude. 4.2.2. Technique d'interview libre Celle-ci consiste à recueillir les informations, au moyen des entretiens généraux, individuels ou de groupe avec plusieurs personnes sélectionnées soigneusement en d'obtenir sur des faits ou des représentations. Signalons que ces informations résultent d'une connaissance, d'une expérience ou, peuvent être la manifestation d'une opinion ou d'un point de vue. La technique d'interview libre nous a permis de nous entretenir avec les gestionnaires et les agents du CTB afin d'avoir d'autres renseignements utiles pour notre travail.
4.3.3. Technique statistique Par définition, la technique statistique est un ensemble d'outils que le chercheur met en oeuvre pour traiter les informations nécessaires en vue d'atteindre son but. Cette technique nous a permis de receuillir des statistiques de production, de vente, des coûts et des chiffre d'affaires.
En analysant les données statistiques de la production, notre étude porte sur la période de 2003 à 2008. Cette période nous permettra de répondre aux exigences de la loi normale ou loi des échantillons de grande taille afin de déterminer la tendance d'un fait observé dans son évolution, tel est le cas des quantités produites mensuellement ainsi que des charges s'y rapportant. Quant aux ventes, nous analyserons, la période allant de 2003 à 2008. Notre étude ne porte que sur la production du thé par le Complexe Théicole de Butuhe qui est une des grandes entreprises de la Province du Nord-Kivu et même de la République Démocratique du Congo. 0.6. SUBDIVISION DU TRAVAIL Exception faite de l'introduction et la conclusion, quatre chapitres constituent la charpente du présent travail portant sur l'essaie de la modélisation de la fonction de production dans une entreprise industrielle, cas précis du CTB. Le premier chapitre porte sur le fondement théorique; le deuxième porte sur les généralités sur le CTB SPRL. Le troisième chapitre porte sur le contrôle des coûts et essaie de modélisation de la fonction de production. Il permet d'apprécier l'évolution de la production et les charges y afférentes au sein du CTB SPRL. Le quatrième et dernier chapitre quant à lui porte sur un planning de production optimale.
* 1 D. LAURE, ACAILLAT & G. JACQUOT, Economie d'entreprise, Paris, éd. Foucher, p. 34 * 2 Ass. SEBLON, Cours de Politique d'entreprises, inédit, UNIC - Bunia, 2008-2009 * 3 M. SINGO, Cours de Recherche en Sciences Sociales, Inédit UNIC-BUNIA, 2007-2008 * 4 Camille WELEPELE, Cours de Méthodes de recherche en Sciences Sociales, CUEB-BUNIA, 2008-2009 * 5 COURTOIS A., gestion de Production, les Editions d'organisation, Paris, 1993. * 6 GRAWITZ M, méthode de recherche en sciences sociales, édition Dalloz, Paris, 1970, p. 20 * 7 Camille WELEPELE, opcit * 8 GRAWITZ M, Idem * 9 Benoît MUKOTA MBAYO, Problématique des recettes du trésor public générées par les régies financières à Bunia 2000 à 2005, UNIC Bunia 2006, p. 15 |
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