3.2 Origine et distribution des Rhizophoracae
Les scientifiques théorisent que la première
espèce de Rhizophora tire son origine dans la région
Malayo-Polynésienne. Ceci pourrait expliquer plus d'espèces de
Rhizophora dans cette région que dans les autres parties de son
aire de distribution. Grâce à leurs uniques appareils
génitaux et graines flottantes, certaines de ces premières
espèces se sont dispersées vers l'ouest portées par les
courants océaniques jusqu'en Inde et l'Afrique de l'Est. Les graines
sont arrivées aux Amériques pendant la période du
Crétacé et l'époque du Miocène, il y a entre 66 et
23 millions d'années. Pendant ce temps les Rhizophora se
répandirent dans toute la Mer des Caraïbes, à travers une
ouverture entre les mers qui se situait à l'endroit où le Panama
se trouve actuellement. Plus tard, des courants maritimes ont transporté
des graines de Rhizophora aux côtes Ouest de l'Afrique et vers
le sud jusqu'en Nouvelle Zélande. Ceci explique que les
Rhizophora d'Afrique de l'Ouest et des Amériques contiennent
moins d'espèces (Rhizophora mangle, R. racemosa et
R. harissonni) colonisatrices mais qu'elles sont similaires, tandis
que celles d'Asie, de l'Inde et d'Afrique de l'Est contiennent une plus grande
gamme d'espèces de Rhizophora.
3.3 Distribution de la mangrove au
Sénégal
Selon Dupuy et al. (1982), au Sénégal,
le delta du Saloum constitue la région la plus septentrionale
occupée par une haute mangrove dans l'ouest de l'Afrique. Farrant J. M.,
et al. (1992) confirment la disparition des reliques de la
végétation de mangrove signalées par Dupuy et al.
(1982) en Mauritanie. Ndione J. A., (1988) a par ailleurs
témoigné de la disparition de la végétation de
mangrove des cuvettes du N'diael, par la découverte de pneumatophores
subfossiles, confirmant ainsi l'existence de mangrove notée par Wier A.
M. (1996) sur le fleuve Sénégal.
Les autres localités du Sénégal où
l'on rencontre encore la mangrove sont : la Somone, le Fadiouth, l'estuaire du
Saloum et le fleuve Casamance (Doyen A., 1985). Les formations de mangrove y
sont dominées selon (Marius, 1977 ; Diop, 1986) par Rhizophora
harissonii, R. mangle et R. racemosa
(Rhizophoracae) et Avicennia africana
(Verbénacae). A ces deux familles qui constituent l'essentiel
des formations de mangrove s'ajoute celle des Combrétacae
représentée par Conocarpus erectus et Laguncularia
racemosa (Ndour, 2005). Il apparaît ainsi que les mangroves du
Bassin du Saloum, à l'instar des mangroves de l'Afrique de l'ouest sont
caractérisées par une pauvreté floristique par rapport aux
mangroves de l'Afrique orientale (Doyen A., 1985).
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Pathé BALDE, Mémoire de Fin d'Etudes
pour l'Obtention du Grade de Master Foresterie et
Environnement
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Photo 2 : Racines de Rhizophora à Koular (Photo P.
BALDE)
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