2.3 Cadre Humain et Social 2.3.1 Population
Baillon (1988) situe l'implantation des villages du Bassin du
Saloum entre la fin du 18ème siècle et le début
du 19ème siècle. Le choix de la zone pour la fondation
des villages était selon (Nouidemona, 2004) lié à la
disponibilité des ressources naturelles indispensables au
développement des activités socioéconomiques. Les
populations du Bassin du Saloum vivent principalement des retombées de
l'agriculture, de la pêche, de l'élevage, mais aussi de la
cueillette des produits de la mangrove (perches, bois, huîtres etc.). La
particularité du peuplement du Bassin du Saloum tant en terme de
12 Vivants au fonds des mers
diversité ethnique et culturelle qu'en terme de
dépendance vis-à-vis de la mangrove, confère à
cette zone un profil démographique très particulier
comparativement au reste du territoire national. Par ailleurs, l'analyse des
résultats du RGPH13 de 1988 révèle que la
population est majoritairement jeune. Environ 57,8% a moins de 20 ans, 35,7%
entre 20 et 59 ans et seulement 6,5% a plus de 60 ans. Cette tendance justifie
le développement des activités de la pêche. L'organisation
socioéconomique de la population du Bassin du Saloum à l'instar
d'autres populations des zones rurales du Sénégal est fortement
tributaire des ressources naturelles et de la clémence du climat.
2.3.2 Activités Socio-Economiques
Les populations du Bassin du Saloum sont à dominance
rurales et vivent d'une économie basée essentiellement sur la
pêche, le prélèvement des produits de la mangrove (bois,
huîtres, arches, etc.) et, dans une moindre mesure l'agriculture et
l'élevage puis, plus récemment le tourisme (écotourisme).
Elles pratiquent une économie de subsistance de type agraire dans leur
majorité, avec des systèmes d'exploitation et de mise en valeur
basés sur des techniques souvent élaborées mais reposant
sur la force humaine (Nouidemona, 2004). Les rôles sur la gestion des
ressources sont attribués en fonction du genre. La cueillette des
produits de la mangrove (bois, arches, huîtres etc.), la transformation
des produits halieutiques et le jardinage sont réservés aux
femmes tandis que la pêche, l'élevage et l'agriculture sont
destinés pour la plupart des cas aux hommes (Dia, 2003).
Les populations des îles (Ndjirda, Marlodj, Marfafako,
Ngoussé Diohé etc) pratiquent une pêche commerciale de
subsistance, l'agriculture et l'agroforesterie. Parmi les spéculations,
l'UICN (1999) relate des cultures vivrières (mil et le riz) des cultures
de rente (arachide) et des cultures fruitières (Anacardium
occidental).
Les forêts classées sont composées du
Fathala, du Sangakho, de Keur Sambel et du Djilor. Elles représentent
dans la partie Est de la Réserve d'importantes zones de pâturage
pour le bétail. En somme, le degré de dépendance de la
population du Bassin du Saloum aux ressources naturelles témoigne de
l'importance du rôle catalyseur que jouent ces ressources dans le
développement socioéconomique.
13 Recensement Général de la Population
et de l'Habitat
CHAPITRE 3 : PRESENTATION DE LA MANGROVE 3.1 Définition de
la mangrove
La mangrove est définie par Blasco et al.,
(1998) comme « une forêt de palétuviers14 se
développant dans la zone de balancement des régions littorales,
pouvant se maintenir localement jusqu'à 32° Nord et 28° Sud
sous l'effet de courants marins cha uds ». Selon l'organisation mondiale
pour l'alimentation et l'agriculture « La mangrove est l'ensemble de la
végétation (palétuviers) qui se développe dans la
zone de balancement des marées des régions littorales
intertropicales ». La FAO considère qu'une acceptation plus large
identifie la mangrove comme l'ensemble de l'écosystème
colonisé par cette végétation. La mangrove occupe des
zones alimentées en eau douce et à l'abri des courants marins
comme les estuaires, les lagunes (zones calmes et peu profondes). Dans les
régions tropicales, la mangrove occupe près de 75% des
côtes et des deltas. Selon les estimations, elle recouvre 14 à 23
millions d'ha à travers le monde (FAO, 2000).
Quant à Marius (1977), « la mangrove est
l'ensemble des formations végétales, arborescentes ou
buissonnantes qui colonisent les atterrissements intertidaux marins ou fluviaux
des côtes tropicales ». Fournier F. et al. (1983)
identifient la mangrove comme une « forêt littorale typiquement
tropicale des côtes marécageuses ».
L'encyclopédie libre wikipédia définit la
mangrove comme « un écosystème incluant un groupement de
végétaux principalement ligneux spécifiques, qui ne se
développent que dans la zone de balancement des marées
appelée estran des côtes basses des régions tropicales. Les
espèces ligneuses les plus notables sont les palétuviers avec
leurs pneumatophores (Aviceniacae) et leurs racines-échasses
(Rhizohporacae).
Au regard de ces définitions nous percevons que la
mangrove est un écosystème complexe. Cela explique la
variabilité de sa définition en fonction des auteurs. Toutefois,
les auteurs s'accordent sur un certain nombre de constances liées
à l'hétérogénéité de sa composition,
la spécificité de son habitat et les régions de son
adaptation. C'est pourquoi, nous retenons que la mangrove est un ensemble
hétérogène de plantes, d'arbres ou d'arbustes qui se
développent sur le littoral des côtes tropicales. Il s'agit des
forêts qui s'installent entre la zone des marées basses et celle
des marées hautes dans les régions tropicales. La mangrove est
donc une appellation non-taxinome pour décrire un groupe de plantes et
d'arbres qui sont bien adaptés à un habitat humide et salin.
14 Ensemble composés de pneumatophores et de
rhizophores.
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