2. Secteur de l'agriculture
Les contraintes géoclimatiques qui commandent les
activités rurales au Nord Ouest du pays s'aggravent du fait de la
continentalité, de l'irrégularité pluviométrique,
des moyens de culture rudimentaires, des sols pauvres, des possibilités
financières réduites, de la poussée démographique
importante qui appauvrissent la terre par réduction ou suppression des
jachères.
Certaines plantes comme le cotonnier, le manioc, le maïs
et le mil, indispensables dans l'économie, connaissent des
dysfonctionnements dans leur cycle physiologique (Ndjendolé, 2001). On
note que les exigences hydriques de ces plantes sont en inadéquation
avec le budget pluviométrique. Cette indigence pluviométrique
peut engendrer des réfugiés écologiques ; des groupes
de populations migrent vers les zones agro-pastorales du Sud Ouest dans
l'espoir de trouver des conditions favorables aux pratiques agricoles. Ainsi,
des changements dans le choix des espèces culturales sont perceptibles.
Les paysans tentent de s'adapter aux impacts de la sécheresse
physiologique en cultivant des plantes à cycle végétatif
court.
3. Secteur forestier
L'écosystème forestier est, en effet, source de
nombreuses richesses : bois de feu et bois d'oeuvre, fibres, aliments et
médicaments sans oublier les activités touristiques. Le recul des
forêts, est étroitement lié à la croissance
démographique qui a entraîné des besoins énormes en
terres cultivées et en bois de chauffage. Le feu, souvent utilisé
comme méthode de débroussaillage et de fertilisation des sols par
les populations pauvres est l'une des causes majeures de la destruction des
forêts au Nord Ouest centrafricain. Un hectare brûlé, c'est
100 à 200 tonnes de carbone qui partent dans l'atmosphère (IPCC,
2001). Les méthodes d'abattage industriel sont souvent destructrices et
contribuent à la déforestation, car les machines ne font pas la
distinction entre l'essence recherchée et celle qui l'entoure ! La
forêt recule à grands pas. Son exploitation est de plus en
poussée et l'État recommande sans succès notable aux
industries du bois et aux villageois bénéficiaires des
forêts dites communautaires de reboiser
La Convention sur la Diversité Biologique
signée en avril 2002 à La Haye devait poser les bases d'un
partage plus équitable des ressources naturelles, mais le financement
destiné à la conservation des forêts est resté
très en deçà des espérances. Enfin, avec le
changement climatique la pression sur la forêt devrait s'accentuer en
raison du déplacement des zones climatiques favorables aux essences
locales et de la multiplication des incendies naturels.
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